Safety, a major concern for the IMOCA class

Cette semaine à la Trinité-sur-Mer, une quinzaine de skippers IMOCA ont suivi une journée de formation sécurité spécifique, avec des modules théoriques puis pratiques...

Cette semaine à la Trinité-sur-Mer, une quinzaine de skippers IMOCA ont suivi une journée de formation sécurité spécifique, avec des modules théoriques puis pratiques. Riche en échanges et en retours d’expériences, ce stage obligatoire a permis un rafraîchissement bien utile des connaissances et a aussi été aussi l’occasion d’aborder des sujets importants mais parfois mis de côté, faute de temps pour les appréhender. Retour sur une journée instructive durant laquelle sécurité a rimé avec convivialité.

Autour de la table, les discussions sont constructives et chacun apporte son expérience, raconte des anecdotes, donne parfois des astuces. Pas moins de 16 skippers IMOCA sont réunis. Certains sont des vieux briscards de la classe comme Vincent Riou ou Samantha Davies, d’autres sont des nouveaux venus comme Alexia Barrier, Edouard Golbery, Manu Cousin, le Finlandais Ari Huusela, l’Allemande Anna-Maria Renken… Sont également présents Louis Burton, Stéphane Le Diraison, Alan Roura, Giancarlo Pedote, Fabrice Amedeo, Yannick Bestaven, Paul Meilhat, Romain Attanasio et Boris Herrmann. Un casting de grande qualité pour cette journée de formation sécurité organisée à la Trinité.

Un nouvel angle de vue sur la sécurité en IMOCA

Tous les coureurs au large doivent suivre un stage de survie « World Sailing » proposé par la fédération internationale de voile. Mais les marins de la classe IMOCA sont demandeurs d’informations plus précises sur leurs bateaux et leurs pratiques. D’où l’idée d’organiser un stage obligatoire leur étant spécifiquement dédié et de proposer un nouvel angle de vue sur la sécurité. Cette règle a été proposé en Assemblée Générale IMOCA, et votée.

C’est le CEPIM (Centre Européen de Prévention des Incidents en Mer) qui a travaillé sur le déroulé de la journée. « La matinée a été théorique avec différentes thématiques abordées », explique Manuel Guedon, formateur au CEPIM. « Les skippers IMOCA sont des chefs d’entreprises. Nous leur avons expliqué quels sont les risques à intégrer et les couvertures à mettre en place. Nous avons ensuite parlé de la réglementation maritime et de l’attitude à adopter quand on croise un cargo, un pétrolier, un chalutier… Puis il a été question des moyens d’identification et de repérages des bateaux avec l’AIS et le radar. Nous avons aussi fait des retours d’expériences, notamment en évoquant les accidents survenus récemment dans la Volvo Ocean Race. »

Un esprit de partage

Sur tous ces sujets, les marins étaient invités à échanger, à livrer leurs expériences, à confronter leurs idées et éventuellement à présenter des nouveaux systèmes qu’ils ont pu tester. Ces échanges ont été appréciés de tous, à l’instar de Sam Davies : « C’est intéressant de travailler en groupe, avec des personnes ayant des expériences très diverses. Certains ont beaucoup appris, d’autres ont plus révisé comme Vincent Riou qui est le plus expérimenté d’entre nous. Sa parole est utile pour les nouveaux venus. C’est l’esprit de la classe, tout le monde joue le jeu, d’autant plus quand il s’agit de sécurité. »

Et pourtant, le temps des skippers IMOCA est précieux. « On a toujours 1000 choses à faire donc il est important de caler une journée spécifique sur la sécurité », souligne Stéphane Le Diraison. « Cela permet de se replonger dans des situations et d’aborder les risques que l’on peut rencontrer sur un bateau. On évoque aussi des détails qui peuvent faire la différence en termes d’anticipation et de préparation. J’ai pris des petites notes avec des choses à améliorer pour la suite, notamment sur l’utilisation du radar. »

Pour celles et ceux qui découvrent l’IMOCA, voir comment procèdent les autres et comprendre quelles techniques ils ont pu développer a été très instructif. « Cette journée m’a ouvert les yeux sur des choses que je ne maîtrise pas encore bien et je vais pouvoir perfectionner tous les équipements de sécurité sur mon 60 pieds », confirme par exemple Alexia Barrier. « Nous avons passé un moment privilégié. C’est super de pouvoir échanger tous ensemble sans gérer les partenaires et le stress d’un départ de course. » De fait, tout au long de la journée, l’ambiance a été très conviviale entre ces marins contents de se retrouver ou de mieux faire connaissance.

Montée au mât en solo, exercices de plongée en combinaison de survie : se mettre en situation réelle

Après avoir discuté dans une salle en matinée, les 16 skippers présents ont passé l’après-midi à faire des exercices pratiques liés à la sécurité. Deux ateliers étaient au programme, à commencer par une montée au mât en solitaire. « Je n’ai jamais eu à faire ça seul en pleine mer, c’est un peu un cauchemar, une situation dans laquelle on ne veut vraiment pas se retrouver. Et pourtant il faut s’y préparer », explique Boris Herrmann. En s’entraînant à monter au mât, chacun a pu régler son matériel d’escalade et faire une remise à jour du matériel disponible. Quand il faudra monter au mât au large, tous seront probablement bien contents d’avoir profité de cet exercice grandeur nature à la Trinité-sur-Mer…

Le deuxième exercice de l’après-midi concernait l’utilisation des « spare-air », ces petites bouteilles de plongée portatives qui peuvent être utilisées si le bateau retourné se remplit d’eau. A ce jour, aucun skipper IMOCA n’y a eu recours et il on espère que cela durera. Mais là encore, il faut s’y préparer, au cas où… Vêtus de combinaison de survie, les participants au stage se sont jetés un par un à l’eau et ont pu tester les spare-air avec un plongeur professionnel. C’est ainsi que s’est achevée cette journée de formation à laquelle tous les skippers IMOCA sont tenus de participer. Une autre session est prévue en septembre prochain pour celles et ceux qui n’étaient pas disponibles cette semaine. Là encore, les profils seront divers et le partage d’expérience enrichissant.