Crédits photo: JM Liot / DPPI / Vendée Globe

Dans bien des domaines cette 7e édition du Vendée Globe aura été celle de l’avalanche des records : sportifs avant tout, mais aussi d’engouement du public comme des médias.

Pour l’IMOCA, l’objectif est maintenant de capitaliser sur ce succès pour conforter un circuit sur quatre ans.

 

Lors de la remise des prix des solitaires du Vendée Globe, ils étaient près de 80 000 passionnés à s’être déplacés aux Sables d’Olonne . Peu de manifestations sportives peuvent s’enorgueillir, pour une cérémonie officielle, d’accueillir l’équivalent d’un Stade de France comble…

Au final, ce sont près de 1 500 000 personnes qui sont venues assister au départ ou à l’arrivée des navigateurs aux Sables d’Olonne. En terme de notoriété médiatique, le Vendée Globe se hisse au niveau d’événements sportifs tels que le Tour de France ou Roland Garros. L’IMOCA n’y est pas innocente et veut continuer à contribuer à ce succès.

Un niveau sportif d’exception

Un peu plus de 78 jours de course pour François Gabart (MACIF), suivi trois heures plus tard par son dauphin Armel Le Cléac’h (Banque Populaire). Ces deux chiffres côte à côte témoignent de l’intensité de la compétition qui a mis aux prises deux marins d’exception qui ont longtemps navigué bord à bord, même dans le Pacifique Sud. Le record, la faiblesse des écarts, sont autant de signes indiquant que le niveau de la course est encore monté d’un cran par rapport à l’édition précédente. Et ce n’est pas faire injure aux concurrents de 2009 que de constater que du vainqueur au 9e, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets), tous ont réalisé des temps qui leur auraient permis, quatre ans plus tôt, de se hisser sur le podium. Autre témoignage de la valeur sportive de cette édition 2012 – 2013 : malgré le temps d’exception réalisé par François Gabart, c’est le plus petit écart jamais enregistré entre le vainqueur et le dernier concurrent classé, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique).

Casse : entre malchance et incidents

Les quinze premiers jours de course pouvaient faire craindre le pire : sept abandons sur une flotte de vingt concurrents au départ, le bilan était lourd. Mais il faut savoir distinguer ce qui relève avant tout de la fortune de mer des éventuels incidents mécaniques des monocoques engagés. Quatre abandons sont dus de manière claire à des collisions : Kito de Pavant (Groupe Bel) et Louis Burton (Bureau Vallée) abordés par des chalutiers, Vincent Riou (PRB) heurtant une tonne d’amarrage à la dérive, Jérémie Beyou (Maître CoQ) cassant son vérin de quille suite à un choc avec un OFNI. Le démâtage de Sam Davies (Savéol) intervient sur un bateau sain et un profil de mât éprouvé depuis longtemps. Zbiniegw Gutkowski (Energa) a, quant à lui, payé un manque de temps pour se préparer.

Il reste que trois IMOCA ont perdu leur quille sur ce Vendée Globe, Safran (Marc Guillemot), Virbac-Paprec 3 (Jean-Pierre Dick) et ACCIONA 100% EcoPowered (Javier Sanso). L’IMOCA réunie en assemblée générale a d’ores et déjà fait des propositions pour remédier à cet état de fait. Mais l’état de fraicheur général des bateaux à l’arrivée montre que dans le domaine de la préparation technique, un nouveau palier a été franchi.

 

Et demain ?

Par sa durée et son intensité, le Vendée Globe demeure, sans conteste, la course la plus difficile du calendrier IMOCA, en quelque sorte le Juge de Paix pour la flotte IMOCA. En vue d’améliorer la fiabilité des monocoques, mais aussi de diminuer les coûts de construction et d’entretien, la dernière assemblée générale de la Classe s’est prononcée pour deux mesures simples. Tout d’abord, l’adoption d’une quille standardisée en acier plein, dotée de coefficients de sécurité élevés et d’autre part, le choix entre deux gréements standardisés, mât classique à barres de flèche ou de type mât aile avec outriggers

Mutualisation des coûts et des pièces de rechanges, augmentation des coefficients de sécurité sont deux tendances fortes adoptées par la grande majorité des équipes impliquées dans le circuit. Si la solution proposée laisse la porte ouverte au travail des architectes, elle permet aussi de conserver dans le circuit des unités parfois anciennes mais qui font le bonheur d’un coureur qui vient découvrir le Vendée Globe, comme l’ont fait cette année Alessandro Di Benedetto ou Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur).

 

Un circuit polyvalent

Mais pour qu’une classe vive, il lui faut des courses. C’est le sens du partenariat que l’IMOCA a engagé avec OSM, la structure mise en place par Sir Keith Mills pour promouvoir la Classe à l’international. Avec en ligne de mire la constitution et le renforcement d’un circuit pérenne sur quatre ans, alternant tours du monde et courses transatlantiques en solitaire ou en double avec quelques épreuves en équipage. Pour 2013, le prochain grand rendez-vous sera la Transat Jacques Vabre en novembre 2013 avant une course transatlantique au printemps 2014 qui précédera la Route du Rhum puis la Barcelona World Race qui sera le point d’orgues du Championnat 2013-2014.

Un programme alléchant devant les étraves pour les deux ans qui viennent, avec en toile de fond un Vendée Globe 2016 qui ne faillira pas à sa réputation.