Unnamed

Rares sont les marins Ă  avoir goĂ»tĂ© Ă  autant de supports, si jeune : Ă  35 ans, Sam Goodchild, qui vient de boucler le VendĂ©e Globe Ă  la 9e position aprĂšs 76 jours de course, n’a que le mot “apprendre” Ă  la bouche. Alors, depuis qu’à 15 ans il s’est mis en tĂȘte de boucler le tour du monde en solitaire, le jeune Anglais multiplie les expĂ©riences.

AprĂšs une jeunesse vĂ©cue aux Antilles sur le bateau familial, il rentre en Angleterre en pension puis intĂšgre le circuit habitable et goĂ»te au match racing, toujours partant pour filer un coup de main pour bricoler. C’est comme ça qu’il rencontre Alex Thomson et Mike Golding et vit le VendĂ©e Globe 2008 de l’intĂ©rieur, aprĂšs des premiĂšres transatlantiques et transpacifiques. Il a Ă  peine 18 ans et arrĂȘte ses Ă©tudes : il sera marin.

Il entre Ă  l’Artemis Offshore Academy, et se lance en Figaro, pour quatre saisons : un apprentissage rude mais prĂ©cieux, d’autant que, dĂ©jĂ , Ă  cĂŽtĂ©, il multiplie les piges en Class40, gagnant la Normandy Channel Race en 2012. Quelques mois plus tard, il tombe Ă  la mer lors de la deuxiĂšme Ă©tape de la Global Ocean Race, rĂ©cupĂ©rĂ© aprĂšs 40 minutes Ă  l’eau par son Ă©quipier Conrad Colman.

Pendant ces riches annĂ©es, il navigue en VOR65, en MOD70, en Imoca, dĂ©sormais reconnu par les marins français, qui apprĂ©cient sa polyvalence
 et son français parfait ! HabituĂ© aux projets des autres, il se lance en Class40 pour le Rhum 2018, soutentu par Netflix, mais il dĂ©mĂąte quelques jours aprĂšs le dĂ©part. L’annĂ©e suivante, il fait la rencontre de Leyton, qui lui confie la barre du Figaro, puis celle de l’Ocean Fifty.

Cette fois, il a son propre projet, deux saisons complĂštes – dont une 3e place sur la Transat Jacques Vabre – et un statut de favori au dĂ©part de la Route du Rhum 2022 ; malheureusement, il est gravement blessĂ© par sa colonne de winch dĂšs le dĂ©part et doit renoncer.

La suite Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©crite : Ă  peine remis, il prend la barre de l’ancien Imoca de Thomas Ruyant et intĂšgre la structure du Nordiste pour prĂ©parer le VendĂ©e Globe, enfin ! En deux saisons, il accumule les places de 3e et dĂ©croche un titre de champion du monde Imoca, participe Ă  The Ocean Race avec Holcim PRB, dĂ©mĂąte quelques semaines avant le dĂ©part mais prend le dĂ©part de son tour du monde en solo serein et heureux.

Il avait deux objectifs : terminer classĂ© et prendre du plaisir. Objectifs atteints, et maintenant ? Sam Goodchild reconnaĂźt que se remettre en selle n’est pas forcĂ©ment Ă©vident et que rĂ©aliser son rĂȘve est un peu vertigineux. Mais, dĂ©sormais, courir autour du monde n’est plus un rĂȘve, c’est son mĂ©tier, et il a bien l’intention de continuer Ă  le pratiquer.

Source : Tip and Shaft