2019: an unprecedented boom for the IMOCA class

Jamais la classe IMOCA n’avait connu un tel engouement et l’année 2019 qui débute s’annonce très animée. Au moins six IMOCA de dernière génération seront mis à l’eau en 2019 et plus de 30 bateaux devraient être actifs

Jamais la classe IMOCA n’avait connu un tel engouement et l’année 2019 qui débute s’annonce très animée. Au moins six IMOCA de dernière génération seront mis à l’eau en 2019 et plus de 30 bateaux devraient être actifs avec notamment une Transat Jacques Vabre (départ le 27 octobre du Havre) qui réunira un plateau record. De nouveaux projets ont récemment été dévoilés, d’autres vont l’être bientôt. Un point sur la flotte s’impose, avec le regard d’expert de Jacques Caraës, directeur de course de la dernière Route du Rhum et du prochain Vendée Globe.

Les choses bougent du côté de la classe IMOCA ! La Route du Rhum 2018 a réuni un plateau inédit et il en sera de même pour la Transat Jacques Vabre avec pas moins de 25 à 30 duos attendus. « La dynamique actuelle de la classe est totalement inédite », souligne Jacques Caraës. A ce jour, une dizaine de coureurs ont validé leur sélection pour le Vendée Globe mais environ 35 projets seront actifs en 2019, alors que l’avis de course du Vendée Globe 2020 limite à 30 le nombre de participants. « C’est la première fois qu’il y a autant de sollicitations pour le Vendée Globe », explique Jacques Caraës. « La sélection se jouant au nombre de milles parcourus en course, il va y avoir une vraie compétition pour pouvoir être au départ. Les marins qui n’ont pas fini la Route du Rhum n’ont plus de joker. Tous comme ceux qui s’engagent avec des projets plus tardifs. »

Des projets solides, de nouveaux arrivants, des bateaux encore disponibles…

Sur les 20 marins qui ont pris part à la Route du Rhum, 18 poursuivent leurs projets dans la perspective du Vendée Globe. Seules exceptions : Erik Nigon qui recherche des financements et a mis son bateau en vente et Vincent Riou qui a transmis la barre de son PRB à Kevin Escoffier (lire ci-dessous). D’autres projets sont en construction, dont certains menés par des marins internationaux. Les Britanniques Pip Hare et Richard Tolkien ont respectivement racheté les ex Superbigou et Pindar, le Belge Denis Van Weynbergh est quant à lui propriétaire de l’ancien Spirit of Hungary, tandis que l’Italien Giancarlo Pedote reprend la barre de l’IMOCA Ucar-StMichel de Yann Eliès. Le Malouin Maxime Sorel se lancera lui aussi sur le circuit en 2019, avec l’ancien Le Souffle du Nord/Team Ireland. Quant à Jean Le Cam et Sébastien Destremau, ils pourraient faire leur retour en IMOCA dès cette année… On notera aussi que huit à dix IMOCA restent disponibles sur le marché de l’occasion, dont certains très convoités, à l’instar des ex Safran et Hugo Boss très sollicités...

2019, l'année des bateaux neufs !

Pour le moment, un seul IMOCA de dernière génération a été lancé, le Charal de Jérémie Beyou. Mais cette année, au moins six autres bateaux neufs seront mis à l’eau pour Alex Thomson, Charlie Dalin, Sébastien Simon, Armel Tripon, Kojiro Shiraishi et Thomas Ruyant. Ces IMOCA ont été dessinés par quatre architectes différents : Juan Kouyoumdjian, Guillaume Verdier, Sam Manuard et le cabinet VPLP. A noter qu'un huitième bateau neuf pourrait voir le jour, construit dans les moules d’un IMOCA actuellement en construction… « C’est une dynamique très intéressante, probablement due au rapprochement avec The Ocean Race, le tour du monde en équipage (ex Volvo Ocean Race), qui permet un meilleur amortissement des bateaux », analyse Jacques Caraës. « Les skippers engagés sur des IMOCA neufs sontqualifiés d'office pour le Vendée Globe, sous réserve d'accomplir au moins un parcours de 2000 milles. La Transat JacquesVabresera un super test, notamment au niveau de la fiabilité de ces bateaux très puissants. » 

Nouveaux projets pour Isabelle Joschke et Kevin Escoffier !

Deux très bonnes nouvelles ont été récemment annoncées. La première concerne Isabelle Joschke, qui bénéficie du soutien de MACSF qui fait son grand retour en IMOCA. Jacques Caraës : « C’est une bonne chose de revoir ce partenaire dynamique et enthousiaste qui souhaitait rebondir avec un nouveau projet. Isabelle Joschke qui a été retenue comme skipper est une valeur sûre de la classe. Le bateau, suivi par des très bons techniciens, sera optimisé dans les mois à venir. Il n’y avait pas de femmes lors du précédent Vendée Globe mais en 2020 on pourrait en voir quatre au départ (avec Sam Davies, Alexia Barrier, Pip Hare et Isabelle Joschke). » 

Riou cède la barre à Escoffier

Une autre annonce retentissante est survenue fin 2018 : Vincent Riou ne repartira pas pour un cinquième Vendée Globe et cède la barre de PRB à Kevin Escoffier. Vainqueur de la dernière Volvo Ocean Race avec Dongfeng, responsable du bureau d’études du team Banque Populaire, Escoffier possède un bagage technique et sportif très pointu. Spécialiste de l’équipage, il se lance dans l’aventure du solitaire, ce qui n’inquiète pas Jacques Caraës. « Il va vite s’adapter. Son expérience de la course au large est hors norme. Epaulé par Vincent Riou, il est à la bonne école ! Il dispose d’un bateau très optimisé, avec un sacré potentiel de vitesse grâce à ses nouveaux foils. Le projet est ambitieux, Kevin sera un vrai client ! »