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Avec un record de 34 IMOCA sur la ligne de départ, une météo intéressante et de nombreux nouveaux duos, cette édition des « 48 heures Azimut » s’annonce particulière.

The Ocean Race, la Guyader Bermudes 1000 Race et la Rolex Fastnet Race ont déjà donné le tempo de cette saison, mais le Défi Azimut-Lorient Agglomération marque aussi pour les équipes une étape importante dans la préparation des deux transats de cet automne : la Transat Jacques Vabre qui s’élancera le 29 octobre en double du Havre vers Fort-de-France et le Retour à La Base en solitaire, qui partira de Martinique le 26 novembre pour rallier Lorient.

Les skippers sont impatients de tester leur bateau - de jeudi à samedi - et de se confronter à leurs concurrents dans des conditions de près qui pourraient s'avérer féroces dans le golfe de Gascogne.

Maxime Sorel, skipper de V and B - Monbana - Mayenne, dont les récents exploits incluent l’ascension de l’Everest et une belle quatrième place avec Christopher Pratt sur la Rolex Fastnet Race, sera à bord du nouveau foiler signé Guillaume Verdier.

Maximesorel JLC Web 91000© Jean-Louis Carli


"C'est génial de réunir un plateau de bateaux aussi riche à Lorient sur ce genre d'événement - c'est vraiment magnifique", déclare le skipper de 37 ans qui navigue non seulement sous les couleurs de trois sponsors majeurs, mais aussi pour l'association française Vaincre la Mucoviscidose. "C'est comme un nouveau salon nautique !", ajoute-t-il.

Le Cancalais qui s’était emparé d’une très belle dixième place lors du dernier Vendée Globe à bord d'un IMOCA à dérives de 2007, est ravi de voir la flotte au complet rassemblée pour la première fois de la saison. "C'est super de revoir tout le monde ici cette semaine car nous n’avions pas eu beaucoup d’occasions d’échanger ni de nous voir pendant la Rolex Fastnet Race."

Quant à la course elle-même, les IMOCA s’affronteront pendant 48 heures dans des conditions automnales. Pour l’équipe V and B - Monbana - Mayenne, le mot d'ordre semble être la prudence - ne pas casser un bateau à si peu de temps du départ de la Transat Jacques Vabre. "Nous ne nous sommes pas fixé d'objectif particulier mais nous avons vu que tout s'était très bien passé lors de la Rolex Fastnet, où nous avons réussi à rester dans le match malgré les conditions, donc nous allons continuer dans ce sens. Ensuite, nous ne mettrons pas la poignée dans l’angle si les conditions sont trop rudes, nous n'hésiterons pas à ralentir un peu si besoin", déclare le skipper.

Drone   V and B   Monbana   Mayenne   Team Maxime Sorel    Gauthier Lebec 15


Si Maxime est lui maintenant un habitué de la Classe IMOCA, de nouveaux skippers font leur entrée cette semaine. Parmi eux, la jeune navigatrice Violette Dorange, à la barre de DeVenir (l'ancien Hubert / Yes We Cam !), aux côtés de Damien Guillou, co-skipper et boat captain.

Pour la Rochelaise de seulement 22 ans, qui s'est fait les dents en 420, en Mini 6.50 puis en Figaro 3 - pendant trois saisons consécutives -, il s'agit d'un passage à la vitesse supérieure. En effet, elle navigue aujourd’hui contre certains marins qu'elle admire depuis son plus jeune âge. C’est forcément avec un peu de nervosité qu’elle arrive sur la course.

"C'est un peu un mélange de tout", déclare-t-elle, lors d'une pause dans ses préparatifs à La Base de Lorient. "D'un côté, je suis un peu timide et je me dis 'Oh, c'est trop' parce que ce sont des skippers que je suis depuis que je suis toute petite donc être dans la même catégorie qu’eux est impressionnant et une fierté."

 DSC9337© ©BERNARD LE BARS/DEVENIR


"D'un autre côté, il y a ma raison qui me dit que j'ai fait mes années en Figaro, j'ai fait du 420 de haut niveau - j'ai fait beaucoup de choses. Aujourd’hui, je suis encore la plus jeune, mais je pense quand même avoir ma place. Forcément, je suis souvent impressionnée, mais je me force à me dire 'non, j'ai ma place'. Il faut juste que je prenne mes repères, que je reste concentrée et tout se passera bien."

Nerveuse ou non, Violette Dorange ne peut pas cacher sa joie d'entamer sa première compétition en IMOCA à bord d'un ancien bateau à dérives éprouvé, avec lequel elle tentera d'affronter des marins comme Benjamin Ferré et Guirec Soudée. L'une des cinq femmes skippers et des huit navigatrices au total au départ de cette édition 2023, savoure chaque instant. "J'ai l'impression de commencer un nouveau sport", dit-elle. "Tout est différent, les réglages, la technique, tout. En ce moment, je vis ma meilleure vie !"

Elle est également ravie de collaborer avec Damien Guillou, coureur et préparateur expérimenté, qui s’est élancé en favori de la récente Golden Globe Race avant d'être contraint à l'abandon en raison d'une défaillance de son régulateur d’allure à Cape Town. "Nous communiquons très bien - c'est un bon marin et c'est important parce qu'il m'apprend beaucoup sur la solitude en mer, les bons gestes et réflexes à avoir pour éviter les problèmes. Puis, il est aussi compétitif donc nous avons trouvé un bon équilibre", explique la jeune skipper.

Credit Devenir IMG 2022 BD

Avec autant de bateaux sur la ligne de départ jeudi et de forts vents d'ouest poussant une forte houle au large des côtes bretonnes, tous les skippers se concentreront avant tout sur le départ. Maxime Sorel et Violette Dorange mentionnent bien cet élément car tous sont bien conscients que cette courte course peut avoir de graves conséquences sur le reste de leur saison bien remplie.

"Comme lors de la Rolex Fastnet, le départ sera chaud", explique Maxime. "Trente-quatre bateaux sur la même ligne, il ne faut faire aucune erreur. Nous ne voulons pas nous retrouver en difficulté dès le départ d'une course de 48 heures. Nous allons être prudents sur la ligne, se confronter aux autres sur des bords longs, tout en essayant d'aller le plus vite possible."

Ed Gorman (traduit de l’anglais)