Ad51571f d707 4129 ae95 63d908c137dd

Ca a cogité ferme hier à la mi-journée à bord d’Advens for Cybersecurity ! Revenus hier dans le passionnant jeu de la régate entre IMOCA, Thomas Ruyant et Antoine Koch ont rapidement réalisé que la centaine de milles qui les séparait alors de la tête de la flotte, correspondant parfaitement à la durée de leur arrêt à Cherbourg dès le soir du départ, serait les plus difficiles à combler!

Pire, l’alanguissement d’une dorsale anticyclonique entre Madère et Gibraltar, et la difficulté de connecter rapidement ensuite avec les alizés Canariens, risquaient de se transformer à l’arrivée d’Advens for Cybersecurity en porte close. Restait l’option Ouest, que le duo a crânement choisi en virant résolument de bord hier après-midi, pour une longue et rapide chevauchée à 90 ° de la route. Une cavalcade faite de sauts et de bosses, que Thomas et Antoine viennent (à l’instar d’Hugo Boss) d’interrompre, pour orienter leur étrave plein Sud, dans un vent appelé à se renforcer mais aussi à tourner progressivement au Nord Ouest, idéal pour accélérer davantage encore en route directe vers un pot au noir où ils espèrent retrouver leurs devanciers, pour un nouveau départ et un sprint massif dans les alizés de Sud Est.

Certes, tout ceci n’est encore que conjoncture et, comme l’exprime avec clairvoyance et lucidité Antoine Koch, tout va dépendre de la facilité, ou de la difficulté avec laquelle les actuels leaders de la course, aux prises avec les calmes au large du cap Saint Vincent, vont parvenir à toucher les alizés de Nord Est : « En ce qui nous concerne, et compte tenu de notre retard imputable à notre arrêt forcé à Cherbourg, le passage de la dorsale centrée sur madère vendredi et samedi nous a semblé quasi impossible. En revanche, un décalage dans l’Ouest à ce moment de la course, et compte tenu de la longitude de passage habituelle du pot au noir (Zone de Convergence Inter Tropicale ndlr), nous semble très intéressant. Nous sommes ainsi partis sans état d’âme plein Ouest, conscients de la perte en milles induite. »

Advens for cybersecurity vient ainsi, en ce milieu de matinée, de virer en tribord, pour plonger désormais plein Sud, avec un débours de plus de 230 milles sur l’actuel leader Apivia, de Charlie Dalin et Yann Eliès, pourvu également d’un nouveau plan Verdier. « Nous pensons notre décalage stratégiquement très intéressant. Ce bord de près entamé depuis hier s’est avéré certes très inconfortable, sur une mer creusée de plus de 3 mètres, mais dans un vent maniable d’une vingtaine de noeuds dans lequel Advens for Cybersecurity s’est montré très à l’aise. Nous étions à 16/17 noeud de vitesse en permanence et les sauts de vagues ont quelque peu perturbé notre sommeil. On faisait des bonds dans la banette ! » témoigne Antoine.
Un sprint décisif est lancé pour le tout nouveau foiler. La véritable chasse est engagée derrière la tête de la flotte, mais aussi vis à vis du groupe emmené vers l’ouest par Maitre Coq (Bestaven-Jourdain), qui devrait rapidement imiter Advens for Cybersecurity dans sa cavalcade vers le sud. « Nos simulateurs prévoient un regroupement à l’orée du pot au noir» souligne Antoine Koch, « Avec de faibles écarts. De quoi nous laisser espérer des lendemains qui chantent dans l’alizé de Sud Est. »
 
Thomas et Antoine continuent d’observer et de comparer leurs performances à celles de la concurrence. C’est aussi l’objet de cette transat inaugural pour un bateau lancé voici moins de deux mois, s’étalonner dans le plus grand nombre de configurations possibles avec la concurrence. A l’évidence, les performances au plus près du lit du vent donnent au duo toute satisfaction. Les prochaines heures, dans ce vent appelé à tourner sur l’arrière tribord du bateau, vont être riches en enseignement sur les aptitudes du foiler dans une mer formée, et dans un vent au souffle puissant à près de trente noeuds.