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Il est facile de comprendre pourquoi Monnoyeur, entreprise internationale de services de construction, a décidé de s'associer à l'ancien ministe Benjamin Ferré et de l'accompagner jusqu'au Vendée Globe 2024.

Le jeune homme de 31 ans, originaire de Saint-Malo, déborde d'enthousiasme et de passion pour son nouveau métier qui est aussi son nouveau sport. En effet, il a commencé à naviguer il y a seulement six ans et a une excellente façon de partager son amour pour la mer et son nouveau bateau.

Comme il l'a dit succinctement, après les runs de vitesse du Défi Azimut-Lorient Agglomération : "Je suis le gars le plus heureux du monde de pouvoir naviguer avec ce bateau".

Mais Benjamin Ferré n'est pas seulement un rêveur, c'est aussi un marin avec un réel potentiel en IMOCA. Il est arrivé troisième de la Mini Transat 2019, après avoir déjà traversé l'Atlantique au sextant en équipage. Il a ensuite fait irruption en IMOCA et a terminé quatrième de sa première course, la Vendée Arctique, une superbe performance sur un bateau d'ancienne génération.

Cependant, sa nouvelle machine est la plus titrée de la Classe. En effet, ce 60 pieds à dérives droites VPLP-Verdier a remporté le Vendée Globe 2012-13 aux mains de François Gabart, avant de connaître une vie mouvementée sous les couleurs de SMA avec Paul Meilhat, et enfin de terminer le Vendée Globe à nouveau sous les couleurs de Banque Populaire en 2020-21 avec Clarisse Crémer.

Benjamin était ravi de sa performance sur cette course, alors que lui et Guirec Soudée (Freelance.com), également nouveau dans la Classe, ont suivi leur propre route lors des premiers jours de course. Pour sa part, Benjamin a ainsi montré qu'il était capable d'être dans le match, comme il l'avait fait en mini quelques années plus tôt.

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"Oui forcément j'ai été surpris par mon résultat car mon premier objectif était de finir", a déclaré Benjamin Ferré, alors dans le cockpit de son Monnoyeur-Duo for a Job. "Quand vous passez 72 heures à mener la course devant de très grands noms de la course au large, c'est juste incroyable. C'est génial car pendant un an de préparation, plein de gens m'ont fait confiance et c'était ma façon à moi de les remercier... donc j'étais content, pas pour le résultat, pas tellement pour moi, mais pour eux."

Un élément clé dans la préparation de Benjamin Ferré est sans doute son amitié avec Jean le Cam. Ferré et Le Cam ont une relation de mentor à élève et Benjamin va même jusqu'à considérer Jean et Anne, sa femme, comme des parents. Il a passé des semaines à vivre avec eux et il aime souligner que la jeune génération de marins peut apprendre énormément de navigateurs plus expérimentés comme le Roi Jean.

"J'ai 31 ans - Jean en a 62 - exactement le double de mon âge", explique-t'il. "La jeune génération à l'habitude de dire que les aînés ont fait des erreurs et que nous allons faire mieux. Mais je pense que pour faire mieux, il faut profiter de l'expérience de l'ancienne génération et c'est ce que j'essaie de faire avec Jean. C'est étonnant parce que c'est vraiment une histoire de transition et d'apprentissage parce que j'apprends de lui, mais j'espère qu'il apprend de moi aussi, avec mon enthousiasme et ma propre façon de penser."

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Sa quatrième place sur la Vendée Arctique, une très belle place sur une course relativement courte, le grand objectif et la priorité du jeune marin reste le Vendée Globe. La Route du Rhum-Destination Guadeloupe sera sa quatrième course en IMOCA et son objectif sera de la terminer et d'en apprendre plus sur son bateau au passage, avec le Vendée Globe toujours dans un coin de sa tête.

" Il y a tellement de choses sur lesquelles je dois m'améliorer - la navigation du bateau, la préparation physique, la préparation mentale, le sommeil, la météo - et donc la performance ", déclare-t'il. "Je connais vraiment bien le bateau lorsque tout va bien, mais je ne le connais pas du tout s'il y a un souci à bord. Je suis encore au début de mon apprentissage et j'ai encore deux ans pour le connaître sur le bout des doigts, mais deux ans, c'est demain donc j'essaye d'apprendre vite !"

Benjamin Ferré semble avoir trouvé le sponsor parfait, Monnoyeur, une entreprise multinationale qui est heureuse de le laisser être lui-même et partager son voyage de manière naturelle et sans inhibition. Ils sont prêts à affronter les aventures houleuses qui marquent notre sport.

Quand ils ont signé, ils m'ont dit : "Il est certain que tu réaliseras de très belles courses et nous serons à tes côtés pour célébrer cela, mais il est aussi sûr qu'il y en aura des moins bonnes et nous serons aussi présents -  Pour moi, c'est fou d'avoir un sponsor comme ça. Je pense que personne ne peut rêver mieux." Déclare-t-il.

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Benjamin est également fier de nous présenter son deuxième partenaire, Duo for a Job, une association caritative mettant en contact des jeunes issu.e.s de l’immigration avec des personnes de plus de 50 ans, expérimentées, du même secteur professionnel, afin que ces dernières les accompagnent dans leur recherche d’emploi. C'est pour Benjamin une contribution importante qui correspond bien à sa vision d'un monde socialement plus responsable.

Entrer dans la Classe IMOCA est un défi de taille pour tout jeune skipper, mais le skipper tient à souligner que certains des grands noms de la Classe ont été accueillants et pleins de conseils. Il a notamment pu s'entraîner aux côtés de Charlie Dalin et Thomas Ruyant.

"J'ai été surpris car, pour moi, je n'ai rien fait avant d'arriver en IMOCA", déclare-t'il. "Mais ils sont tous super sympas. Ils voient un nouveau visage et un jeune et ils savent qu'il n'y a pas de réelle compétition entre nos bateaux, mais j'ai quand même été surpris de voir à quel point nous avons pu discuter et échanger."

Si Benjamin Ferré paraît très à l'aise avec tous ses invités à bord, il reste un solitaire et affirme qu'il n'aime rien tant que d'être seul sur l'océan. "Lorsque je suis sur un bateau, j'aime être seul et ne communiquer avec personne d'autre", explique-t'il. "Initialement, ce que j'aime, c'est être en mer, pas vraiment la course. J'aime être seul sur mon voilier, c'est juste incroyable pour moi."

Pour le skipper qui partage désormais son temps entre Paris, Port-la-Forêt et Lorient, l'objectif est de se préparer pour la Route du Rhum, sa troisième transatlantique, deuxième en solitaire et première en IMOCA.

"C'est la plus grande course de l'année et c'est une façon de se préparer pour le Vendée Globe. Je ne me soucie donc pas vraiment de ma position - je veux juste faire de mon mieux".

Ed Gorman (traduit de l'anglais)