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Le skipper allemand Boris Herrmann se montre confiant pour le Vendée Globe cet automne et reste pleine engagé dans sa participation à The Ocean Race l’an prochain, à bord de son Malizia II YC de Monaco qui a été profondément modifié ces derniers mois. Son IMOCA super-boosté a été mis à l'eau hier à Lorient, alors que Boris est, lui, retenu à Hambourg pour l'arrivée imminente de son premier enfant.

Suite à l’accueil à son bord de la militante écologiste Greta Thunberg en août dernier pour une traversée de l’Atlantique vers New York et les Nations Unies, le marin de 38 ans a bénéficié d’une attention accrue du grand public.

Malgré tous les défis que pose le Covid-19, Boris Herrmann est devenu ces dernières semaines de plus en plus positif au sujet du Vendée Globe 2020. "Nous ne pouvons pas être sûrs à 100%, bien sûr", déclare le navigateur allemand, originaire d'Oldenburg en Basse-Saxe. "Si j'étais très sceptique au début de la pandémie du coronavirus et la façon dont elle allait évoluer, je suis aujourd’hui plus confiant."

"Je partage l'opinion de certains de mes collègues skippers selon laquelle ce serait presque un échec commun si nous ne parvenions pas à réaliser le tour du monde en solitaire cet hiver," complète-t-il, "car s’il y a bien un sport qui peut aller de l'avant en ces temps de crise sanitaire, c'est bien le nôtre. "

Le navigateur allemand s'est aussi félicité du nouveau parcours et dispositions mises en place par la Classe IMOCA pour la course Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne, dont le départ est prévu le 4 juillet. Il sera sur ligne de ce qui promet être une épreuve difficile qui mènera les skippers jusqu'au détroit du Danemark, dans l’Ouest de Islande, avant de redescendre vers les Açores.

"La Classe IMOCA a fait un excellent travail pour sécuriser la course," poursuit-il. "Je pense que c'est un nouveau challenge qui est tout à fait valable sportivement pour les skippers. L'intérêt de ce parcours est de permettre à la flotte d’aller naviguer dans des régions maritimes un peu extrêmes, peut-être de traverser un ou deux fronts froids et des zones de basses pressions, et de voir comment nous nous en sortons. Nous voulons faire le Vendée Globe alors nous devrions donc être en mesure de boucler ce parcours de préparation".

The Ocean Race, une parfaite plateforme pour Kuehne + Nagel

Boris Herrmann fait partie des principaux skippers IMOCA qui s'engagent pleinement pour The Ocean Race en 2021. Il estime que le partenariat avec la Classe avec la course offre une excellente opportunité pour les marques qui ont un marché mondial de bénéficier de la portée internationale de l'épreuve et de son programme d’escales dans des villes de premiers plans.

Il espère que le plus grand nombre possible d'IMOCA relèvera le défi mais même une petite flotte sera viable selon lui. "Nous y travaillons et en discutons avec nos partenaires", explique-t-il. "Même s'il n'y avait que trois ou quatre bateaux en IMOCA, j'irai. Bien sûr, ce n'est pas un scénario que nous souhaitons mais nous irons pour de nombreuses raisons. Nous aimons naviguer. Nous aimons ce bateau et The Ocean Race a un immense héritage, c'est une course mythique".

La campagne de Malizia est récemment soutenue par la multinationale de la logistique, Kuehne + Nagel. Boris mesure à quel point le programme de The Ocean Race s'inscrit parfaitement dans les objectifs de marketing global de la société. "The Ocean Race est tout simplement une excellente occasion de développer des partenariats commerciaux et de les rendre internationaux, en unissant les forces et écosystèmes pour générer de plus larges coopérations", affirme-t-il. "Nous travaillons avec Kuehne + Nagel qui est le leader mondial de la logistique. Ils ont évidemment de grands bureaux nationaux à toutes les escales et ce programme leur convient donc parfaitement. "

Boris est également attiré par la plateforme que The Ocean Race représente afin de faire passer les messages de protection des océans et de durabilité qui sont au cœur de sa campagne. Il se réjouit également de pouvoir continuer à collecter des données océaniques à bord de Malizia II alors qu'il navigue autour du monde et de partager ses aventures avec des écoliers du monde entier. "Nous avons bien sûr une communauté de supporters mais nous pouvons aussi élargir le champ d'application de ce sport si nous utilisons vraiment la voile comme une métaphore de ce que nous pouvons faire avec l'innovation, les énergies renouvelables, la puissance du vent et la puissance de la nature au sens large," confie-t-il.

Une version boostée de l’IMOCA Malizia II – YC de Monaco

Le team Malizia a été aussi très ambitieux en termes de modifications du bateau. Celles-ci ont débuté à Lorient au début de l'hiver et se sont poursuivies à un rythme plus lent pendant la période de confinement. Le bateau - initialement lancé sous le nom de Maxi Edmond de Rothschild pour Sébastien Josse en 2015 - a fait l'objet de travaux importants : ajout de nouveaux foils plus puissants, renforcement de la coque, nouveau profil d’étrave, nouveau roof et nouveaux équipements électroniques. Ces foils devraient soulever la coque comme le font ceux des IMOCA de dernière génération. Cela pourrait ainsi permettre de gagner jusqu’à deux nœuds de vitesse dans certaines conditions.

Boris Herrmann sait qu'il a presque un nouveau bateau entre les mains mais reste convaincu qu'il l'aura maîtrisé d'ici le Vendée Globe en novembre. "Je suis assez confiant dans l'apprentissage de ce ‘nouveau’ bateau", déclare-t-il. "Je connais déjà beaucoup de détails. Je sais ce que l'on ressent en vivant à bord. J'y ai passé tellement de temps et l'intérieur n'a pas vraiment changé. Tous les systèmes sont les mêmes – la manière dont je produis l'énergie, mes pilotes automatiques, etc. J'ai maintenant ce turbo supplémentaire à gérer et c'est super."

Il espère que dans sa nouvelle configuration, Malizia II pourra rivaliser avec le top 10 de la flotte. "En réalité, si nous nous organisons bien avec tout cela de maintenant au départ du Vendée Globe, nous devrions être en mesure de bien performer," confie-t-il.

En attendant, Boris s'efforce de garder le cap. D’ici deux semaines, un heureux événement est attendu dans la famille Herrmann avec la naissance de son premier enfant. Le bateau a été mis à l'eau hier et les essais devront donc commencer sans lui. Tout cela fait partie du challenge. "J'aimerais pouvoir être là lorsque nous commencerons à naviguer avec les nouveaux foils mais je suis très heureux de pouvoir être à la maison et présent pour la naissance de notre enfant", conclut le futur papa.

Nos meilleurs vœux à Boris et sa famille.

Ed Gorman