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Le skipper normand conclut son cavalier seul en victoire triomphale ! Charlie Dalin a coupé la ligne d’arrivée ce dimanche à 23h44mn30s, remportant haut la main la 2e édition de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne.

Il a bouclé le parcours en 10j 03h 44min 30s à l’issue d’une course qu’il a maîtrisée de bout en bout. Unique skipper avec Boris Herrmann à avoir passé le front en début de course qui a décidé du scénario de la transatlantique, Charlie a pu ensuite gérer son avance et s’offrir une nouvelle victoire prestigieuse. Il s’affirme encore un peu plus comme l’un des grands favoris pour le Vendée Globe 2024.

SA COURSE EN CHIFFRES

Heure d’arrivée : 23h 44mn 30s
Temps de course : 10j 03h 44min 30s 
Distance parcourue : 3 169.88 milles nautiques
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 13.01 nœuds

Nyv2024 2406090214 nyv finishmacif jlc1255 haute definition© Jean-Louis Carli / Alea

Les premières réactions de Charlie

« Je suis vraiment heureux, on a gagné et c’est ça qui compte ! C’était une super traversée, ça fait du bien de gagner ! C’était la dernière répétition avant le Vendée Globe, une course importante pour montrer à la concurrence que j’étais présent. Je me suis servi des enseignements de la course aller vers New York notamment dans ma gestion du sommeil et de la course. J’ai retrouvé mon niveau à bord de ce bateau génial dans toutes les conditions… C’était vraiment une super course, j’ai pris énormément de plaisir ! 

Ça s’est joué trois jours après le départ avec ce talweg à traverser puis ce front. J’ai réussi à le passer alors que la plupart se sont fait rattraper par ce système. Je suis parvenu à le passer et à ne pas me faire bloquer ou aspirer, le vent a tourné, j’étais du bon côté… Ça ne s’est pas joué à grand-chose. Après, j’ai continué à naviguer avec intensité pour rester dans un rythme Vendée Globe sur du long terme en gérant mon sommeil, mes changements de voile. Et puis j’ai attaqué jusqu’au bout ! Je faisais encore des pointes à 30 nœuds à quelques heures de l’arrivée. L’idée, c’était vraiment de ne pas lever le pied du début jusqu’à la fin et c’est ce que j’ai fait. J’ai navigué pied au plancher et à priori, il n’y a pas de problème de structure. »

Nyv2024 2406090152 nyv finishmacif ob1261 haute definition© Olivier Blanchet / Alea

LE RÉSUMÉ DE SA COURSE

Il n’a rien perdu de sa volonté de gagner, de cette obsession du bon réglage, du détail et à tout ce qui peut le porter au plus haut sommet de sa discipline. Charlie Dalin a l’âme des vainqueurs, l’esprit de ceux qui peuvent tour à tour impulser le tempo, contrôler une course et aussi porter l’estocade quand il le faut. Ceux qui l’ont croisé à New York avant le grand départ ont vu un homme reposé, le teint légèrement bronzé par quelques jours de quiétude dans les Caraïbes et surtout une motivation exacerbée. « Mon objectif, c’est de naviguer pied au plancher et d’aller chercher la victoire, confiait-il ainsi sur les pontons de Brooklyn. S’il y a un petit ascendant psychologique à aller chercher, tant mieux, c’est maintenant ou jamais. » 

Un coup tactique, un coup de maître

Dans son esprit comme dans celui de tous les autres, il y a déjà le Vendée Globe, l’idée d’éprouver une dernière fois son IMOCA au large avant le tour du monde. Mais il y a aussi la volonté de montrer qu’il faut compter sur lui, qu’il n’a rien perdu de sa ténacité et de son talent après un automne privé de course pour des raisons de santé. Sa prestation à The Transat CIC – longtemps à la lutte pour la victoire, 4e sur la ligne d’arrivée – avait donné le ton. La New York Vendée - Les Sables d’Olonne n’a fait que le confirmer.

Ici, ce n’est ni sa résistance, ni sa capacité à encaisser les conditions qui l’ont distingué des autres. C’est sa finesse tactique, son analyse, peut-être un peu d’audace et le fait d’avoir cru, plus que tout autre, qu’un chemin était possible. La scène a lieu trois jours après le départ, si loin de New York, de la molle des premières heures et des grains d’après. La flotte se positionne alors pour chercher un point de bascule face à un front qui fait office de mur devant eux. Certains tentent le Sud, un le Nord, d’autres temporisent… Charlie, lui, avance, y croit, tient bon puis s’échappe. La course au large semble si simple quand c’est lui qui est à la barre. 

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« Il a réussi ce qu’on voulait tous réussir »

Une poignée de jours plus tard, il dira : « j’ai tiré la barre pour accélérer et m’en extraire. Le break avec les autres ne s’est pas joué à grand-chose ». Dans la flotte, tous ont vu MACIF Santé Prévoyance s’échapper. « Il a fait une route directe et il a bien fait », confie Romain Attanasio (Fortinet-Best Western). « Ça s’est joué à cinq milles près, cinq milles qui vont se transformer en 500 milles », ajoute Jérémie Beyou (Charal). « Avec Boris (l’autre skipper à avoir traversé le front), Charlie a réussi ce qu’on voulait tous réussir »,  poursuit Yoann Richomme (Paprec Arkéa).

La suite, c’est une énorme guerre des nerfs pour toute la flotte, un skipper qui file au Nord toute, d’autres qui contournent les Açores par le Sud, un qui démâte, certains qui s’arrachent les cheveux face à l’anticyclone… Et puis, pendant ce temps-là, si loin du tumulte de la flotte, Charlie allonge la foulée, gère son effort, s’envole vers la victoire. Sa progression est linéaire, sa vitesse constante et François Gabart, convoyeur de luxe au cœur de l’Atlantique, immortalise l’instant au milieu de l’océan. 

Charlie Dalin en a donc terminé cette nuit. L’histoire est belle et en rappelle forcément d’autres. Il y a quatre ans, il avait aussi franchi la ligne d’arrivée en tête, celle du Vendée Globe, mais les compensations l’avaient rétrogradé à la 2e place. Il avait eu l’élégance de ne jamais montrer sa frustration sportive en cette nuit où la France entière avait les yeux braqués sur ces marins qui venaient de passer onze semaines en mer.  

Charlie a ensuite repris la compétition et confirmé qu’il termine très rarement hors d’un podium quand il participe à une course en IMOCA. Son nouveau bateau à peine mis à l’eau, le marin remporte la Rolex Fastnet Race l’été dernier. Son retour à la compétition cette année et les deux transatlantiques qui viennent de s’achever démontrent encore une fois qu’il a tout d’un grand. Il peut dès à présent préparer avec sérénité le Vendée Globe avec cette étiquette de favori qui lui va décidément si bien.  

 
Source : New York Vendée - Les Sables d'Olonne