Clément Giraud et Rémi Beauvais sur la Transat Jacques Vabre : association d'expériences
L'IMOCA FORTIL disputera la Transat Jacques Vabre en double, dont le départ sera donné le 27 octobre prochain au Havre. Clément Giraud a choisi de s'associer à Rémi Beauvais, son boat captain, mais pas seulement, pour venir à bout des 4350 milles jusqu'à Salvador de Bahia au Brésil.
Epreuve phare de la saison 2019, la Transat Jacques Vabre est cette année l'objectif majeur de Clément Giraud et sa première transat en IMOCA. Cette Route du café, qui relie tous les deux ans le grand port normand à la province de Bahia au Brésil, est parmi les plus longues transats et les plus éprouvantes : un départ fin octobre en Manche promet en général une ou deux dépressions dans le Golfe de Gascogne, avant de négocier le passage de l'Archipel des Açores et de son anticyclone, puis le Pot-au-noir capable de redistribuer les cartes et enfin les alizés (ou pas...) jusqu'à la Baie de tous les Saints.
Pour mener à bien l'exercice, Clément a choisi de partir avec son « boat captain », Rémi Beauvais.
Pourquoi Rémi ?
Clément : Un duo, sur la Transat Jacques Vabre, c'est d'abord un équipage qui s'entend bien, qui a la même conception de la course au large. Avec Rémi, on s'est connus sur la Mini. Il était mon référent « large ». Sur ce point il a beaucoup à m'apporter. Il est très rigoureux, normal, car il est aussi gréeur. Et il connaît parfaitement ce bateau.
Les mêmes ou complémentaires ?
Clément : En expérience, Rémi a fait davantage de large et moi davantage de régate. Et humainement, par principe, Rémi dit toujours non, avant de revoir sa copie... ou pas. Moi j'ai tendance à dire oui... A bord on fait donc des concessions l'un et l'autre pour parvenir à des décisions mesurées. Du côté des points communs, on parle beaucoup, on blague énormément, on aime bien la bonne bouffe et il n'y a aucune hiérarchie entre nous.
Dans quel état d'esprit prend-on le départ d'une première transat en IMOCA ?
Rémi : Avec Clément, on est d'accord sur un point : on sait qu'on y arrivera. On a la même détermination. Il va falloir se freiner. Je serai peut-être le modérateur ? pas sûr... Nous sommes tous les deux des compétiteurs. Clément a une forte expérience de régatier, il est dans l'instant présent, va régler des points de détails. Et moi j'ai fait 10 transats dont 6 en course, je suis davantage dans la stratégie au long cours.
Quel entrainement ?
Rémi : On a déjà pas mal navigué sur le bateau, lors des convoyages entre Toulon et la Bretagne. Clément a fait les 900 nautiques de Saint-Tropez, en mode solo, et j'étais à bord comme observateur. On a bien débriefé. Dès la remise à l'eau du bateau après le chantier d'été, on reprendra les entrainements en double.
L'IMOCA FORTIL est sorti de l'eau mardi dernier pour six semaines de chantier indispensables au terme de 9.000 milles parcourus depuis six mois. Il sera équipé d'un système qui permet de bloquer la quille dans l'axe en cas de défaillance du vérin principal. D'importantes vérifications seront effectuées sur l'ensemble du bateau, et quelques menus travaux seront réalisés en électronique et composite.
Rémi Beauvais a 44 ans, il vit à La Ciotat. Sa première Transat c'était il y a 16 ans, la Mini Transat. Puis il a disputé 1 fois la Transat Jacques Vabre en Class40 avec sa compagne et mère de ses trois enfants, Cécile Poujol. Il a également couru une Route du Rhum et deux transats Québec Saint-Malo, en Class40 également. En 2005, il bat le record des 24h avec Yves Parlier à bord de son très innovant catamaran Hydraplaneur. Il a été préparateur de plusieurs IMOCA (DCNS, Bureau Vallée, etc...) et s'est spécialisé dans le gréement. Depuis sept ans, Rémi est également équipier sur les très convoités maxi yachts Wally.
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