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Pour Corentin Horeau, 34 ans, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre sera sa première course en IMOCA, alors qu'il ambitionne de prendre le départ de son premier Vendée Globe en 2028.

Vainqueur de La Solitaire du Figaro Paprec 2023 à bord de Banque Populaire, Corentin Horeau est considéré comme l'une des jeunes pépites de la course au large française. À quelques jours du départ, il est impatient d’embarquer à bord de Guyot Environnement - Water family, afin d'apprendre tout ce qu'il peut auprès de son skipper Benjamin Dutreux.

Nous avons rencontré Corentin Horeau sur le village de la course, au Havre; Le skipper de la Trinité-sur-Mer, qui a également une grande expérience des trimarans de la classe Ultim, était d'humeur enthousiaste pour sa première traversée de l'Atlantique sur un monocoque à foils de 60 pieds.

 

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Corentin, tu dois te sentir confiant et en pleine possession de tes moyens pour cette entrée en IMOCA, juste après ta victoire en Figaro ?

“Oui c’est sûr… C'est très important de gagner la Solitaire du Figaro. Il n'y a pas beaucoup de marins qui l'ont remportée. C'est une bonne étape pour moi sur la route du Vendée Globe.” Il s'interrompt et rit : “J'ai mon diplôme maintenant !”

Tu es arrivé dans l’IMOCA tout juste après ta saison en Figaro. Pourquoi as-tu choisi Guyot environnement - Water family ?

“J'avais beaucoup de demandes pour être co-skipper sur la Transat Jacques Vabre. Guyot environnement - Water family était une bonne option car pendant The Ocean Race, ils ont beaucoup travaillé sur le bateau. Cela tombait bien pour moi, car ils l'ont remis à l'eau au moment où je finissais ma saison de Figaro. Cependant, Benjamin et moi n'avons eu que sept jours de navigation ensemble jusqu'à présent, y compris notre qualification…”

Comment l’as-tu vécu ?

“C'était super intéressant. Il y a beaucoup de points de réglages - la quille, les foils et beaucoup de configurations de voiles à essayer. J'ai beaucoup navigué en Ultim sur Sodebo, Spindrift et un peu sur Banque Populaire, mais l'IMOCA semble plus simple, donc c’est bien pour moi.”

 

 
 
 
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Arrives-tu à sentir le bateau, surtout quand il est au meilleur de sa performance ? 

“Pour l'instant, je me concentre sur les chiffres. Petit à petit, je vais évoluer, car sept jours ne suffisent pas....”

À quoi ressemble le bateau, même par vent faible ?

“Eh bien, il est très humide même dans les conditions légères car, à l'arrière du cockpit, il n'y a pas de protection et les vagues reviennent par les safrans... C'est très étrange mais Benjamin me dit que ce n'est pas grave, que c'est normal…”

Comment vas-tu faire pour dormir, manger et prendre soin de toi à bord pendant la traversée ?

“Cela s’annonce compliqué quand le bateau vole. Il y a parfois de gros chocs dans les vagues. Pendant le convoyage vers Le Havre, on a quand même eu 50 nœuds de vent, j'étais dans la bannette et ça allait.”

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Comme beaucoup, tu es sensible au mal de mer si j'ai bien compris ?

“Oui, j'utilise un patch parce que j'ai parfois le mal de mer, mais jusqu'à présent seulement en Ultim. Sur les grands Ultims, c'est comme si tu es dans le métro, accroché à la barre au-dessus de ta tête…”

Que peux-tu nous dire sur la navigation avec Benjamin et son équipe ?

“C'est génial pour moi car je peux demander à Benjamin comment faire telle ou telle chose, ce qui me permet d'apprendre. L'année dernière, avec The Ocean Race, l’équipe a vécu beaucoup de choses. À chaque fois qu'ils ont eu un problème, ils ont dit "OK, on trouve une solution et on revient". Maintenant, je croise les doigts, le bateau va bien. Il est prêt et toute l'équipe est très qualifiée et très concentrée sur la Transat Jacques Vabre, avec un bateau en bon état.”

Benjamin a-t-il beaucoup appris de l'expérience qu'il a vécue dans The Ocean Race ?

“Oui, mais pas seulement Benjamin, toute l'équipe. C'est un groupe très jeune, ils veulent tous progresser et ont un super esprit.”

 

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Quel serait un bon résultat pour vous sur cette Route du Café ?

“Il est important d’assimiler le potentiel du bateau parce que nous avons quand même peut-être six ou sept bateaux en première division. Si nous finissons 10e avec Guyot environnement - Water family, ce serait bien ; une place dans les cinq premiers serait formidable. Mais un top 10 serait déjà une bonne chose pour l'équipe.”

Quels sont tes objectifs à long terme ? Est-ce que tout tourne autour de l'IMOCA pour toi maintenant ?

“Oui, peut-être, pourquoi pas avoir mon propre IMOCA…”

Penses-tu être bientôt au départ du Vendée Globe ou pas encore ?

“Il faut demander à Dieu. (Il rit) Oui, le Vendée Globe 2028 serait un bon objectif.”

Et qu'en est-il de The Ocean Race - cela t’intéresse-t-il aussi ?

“Si je trouve un sponsor pour le Vendée Globe, peut-être que The Ocean Race pourrait faire partie du programme. Au début pour moi, The Ocean Race, c'était de vieux bateaux avec 10 personnes à bord, “la vie à l’extrême”. Maintenant, en IMOCA, nous sommes à l'intérieur des bateaux, pas avec de l'eau en permanence sur le visage, et cela pourrait donc être une vraie option, vu comment beaucoup d'équipes IMOCA sont intéressées pour faire partie de la prochaine édition. Il y aura peut-être 10 ou 15 bateaux, cela pourrait être top.”

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À part naviguer sur de gros bateaux, Corentin, qu'est-ce que tu aimes faire d'autre ?

“Du wing foil et du vélo. Je fais beaucoup de vélo de route. Avant cela, je faisais du VTT. Je suis le Tour de France et j'aime aller en montagne l’été pour grimper les mêmes sommets que les coureurs du Tour. J'aime aussi naviguer en Moth et j'ai un WASZP. Pour moi, le foil c’est l'avenir. Chaque fois que je suis sur l'eau, j'utilise des foils, je sais que ce sera utile pour mon avenir en IMOCA.”

Et qui, selon toi, a été la personne la plus influente dans ta carrière jusqu'à présent ?

“Ah, c'est une question difficile. Peut-être Thomas Coville, parce qu'il m'a donné une chance sur un grand trimaran et que j'ai fait une tentative de Jules Verne avec lui en 2020 sur Sodebo.Thomas est quelqu'un de bien avec une très grande expérience et je pense qu'il a toujours voulu donner sas chance aux jeunes. Je lui en suis très reconnaissant.”

Merci Corentin et bonne chance pour la course.

Ed Gorman (traduit de l’anglais)