Défi Azimut 48h   007

À deux mois du coup d'envoi du Vendée Globe 2024, la course de 48 heures du Défi Azimut-Lorient Agglomération a offert un ultime test grandeur nature aux 19 IMOCA engagés.

Ce parcours de 455 milles nautiques dans le golfe de Gascogne, marqué par des conditions variées — du vent portant puissant, du reaching rapide, ainsi qu'une large gamme de navigations au près — a mis à rude épreuve les skippers, contraints de rester éveillés pour enchaîner les manœuvres sans répit.

C'est une fois de plus Charlie Dalin, à la barre de Macif Santé Prévoyance, qui a dominé la course, s'adjugeant une troisième victoire dans cette épreuve après un parcours impeccable. Il devance le Britannique Sam Goodchild sur Vulnerable, et Jérémie Beyou sur Charal, qui complète le podium.

Le top 10 s’est joué en un peu plus de trois heures et demie, avec Nico Lunven (Holcim-PRB) à la quatrième place, Sam Davies (Initiatives-Cœur) cinquième et Yoann Richomme (Paprec Arkéa) en sixième position. Les foilers ont monopolisé les douze premières places, tandis que le meilleur bateau à dérives, DeVenir, mené par Violette Dorange, termine à la 13e place, juste devant Louis Duc sur Fives Group-Lantana Environnement. Sur les 19 inscrits, seul Romain Attanasio (Fortinet-Best Western) a dû abandonner après son démâtage. Son équipe est désormais concentrée sur la recherche d’un nouveau mât en vue du Vendée Globe.

Défi Azimut 48h   025

Pour Charlie Dalin, qui avait remporté la transat New York Vendée-Les Sables d’Olonne en juin dernier, cette nouvelle victoire est un autre signe fort de sa préparation pour son deuxième Vendée Globe. Deuxième lors de la dernière édition, il espère cette fois monter sur la plus haute marche du podium.

Implacable dès la troisième étape au près, le Havrais de 40 ans n’a laissé aucune chance à ses rivaux. À la barre de son foiler conçu par Guillaume Verdier, il a creusé un écart définitif et franchi la ligne d’arrivée avec près de 10 milles d'avance sur Goodchild. « C’est la dernière course avant le Vendée Globe, donc c’est toujours bon d’ajouter une victoire », a-t-il déclaré à Lorient. « Mais il nous reste encore du travail. Il y a beaucoup de choses à peaufiner pour être totalement prêts. »

Photo 13 09 2024 10 41 19

Il souligne également l’importance de la polyvalence de son bateau : « Le Vendée Globe, ce n’est pas que du portant. Il y a du près, du reaching. Mon ancien bateau (Apivia) était déjà polyvalent, mais celui-ci l’est encore plus. Il est rapide dans toutes les conditions, tout en étant plus confortable, même si on est encore loin du luxe à bord ! »

Pour Sam Goodchild, cette course marquait son retour en compétition après un démâtage lors de la dernière transatlantique. Le Britannique, vainqueur du championnat IMOCA Globe Series l’an dernier, signe ici sa première deuxième place en IMOCA. « Un autre podium, c’est super, surtout après le démâtage. Mais cette fois-ci, finir deuxième est vraiment satisfaisant », a-t-il confié.

MACSF Image 6 2024 09 13

Goodchild prouve que, malgré l’âge de son bateau (ex-LinkedOut mis à l’eau en 2019), il reste un sérieux prétendant pour le Vendée Globe : « Le bateau n’est pas de dernière génération, mais je vais tout donner et naviguer proprement. Jusqu’ici, tout se passe bien, et je me concentre sur le Vendée Globe. »

Cette performance n’a pas échappé à Jérémie Beyou, qui a tenté de rattraper le Britannique durant cette course intense. « Sam a très bien navigué », a reconnu le skipper de Charal. « Il n’a fait aucune erreur, a manœuvré parfaitement et a été d’une grande constance. Pour le battre, il faut vraiment sortir du lot. »

240913 48 heures J3 JimmyH DSC00823 Enhanced NR© © Jimmy Horel

Exténué après une course particulièrement exigeante, Beyou s’est dit satisfait de la performance de son bateau. « Ce format de 48 heures est unique. On ne dort pas, on enchaîne les manœuvres à pleine vitesse. Tout doit être parfaitement organisé pour ne pas faire d’erreurs », a-t-il expliqué.

« Maintenant, j’ai hâte de retourner en mer en novembre pour le Vendée Globe. Je me suis senti très bien sur le bateau, et cela me rassure. Il y a encore quelques petits ajustements à faire, mais nous prendrons le temps de tout analyser avant le départ », a-t-il conclu.

Ed Gorman (traduit de l'anglais)