@La Fabrique Sailing Team

Benjamin de la classe IMOCA, 12e du Vendée Globe 2016-2017 à bord de l’un des plus anciens bateaux de la flotte, Alan Roura monte en puissance.

Benjamin de la classe IMOCA, 12e du Vendée Globe 2016-2017 à bord de l’un des plus anciens bateaux de la flotte, Alan Roura monte en puissance. Désormais à la barre de La Fabrique deuxième du nom, le skipper suisse a profité de la Transat Jacques Vabre 2017 pour repérer les évolutions possibles sur ce plan Finot-Conq de 2007 (ex Brit Air d’Armel Le Cléac’h et MACSF de Bertrand de Broc). L’optimisation la plus spectaculaire sera l’implantation de foils. Interview.

 

Pourquoi avoir choisi d’installer des foils sur La Fabrique ? La plateforme est adaptée à cette évolution ?

« Déjà pour des raisons financières. Après mon premier Vendée Globe, je voulais acquérir un IMOCA plus performant mais le marché de l’occasion s’est vite emballé. Nous n’avions pas les moyens d’acheter un foiler de dernière génération. Nous nous sommes donc tournés vers un bateau plus ancien avec des formes intéressantes pour le transformer avec des foils. Tous les IMOCA d’ancienne génération ne peuvent pas être modifiés en foiler. Le nôtre, si. Il serait dommage de s’en priver. Ce plan Finot-Conq n’est pas très large, ce qui est plutôt bien. Ce bateau est très tendu dans ses lignes et il y a des bons bouchains à l’arrière. En revanche, les entrées d’eau sont fines mais ce problème devrait être éliminé par les foils. Par ailleurs, je trouve intéressant de ne pas faire des bateaux jetables. Des bonnes machines sont là. Les reprendre, les modifier et aller de l’avant, c’est un joli défi. »

 

« Quatre à cinq mois de chantier »

 

Quel est le timing pour la réalisation de ce chantier d’envergure ?

« Le bateau va entrer en chantier courant janvier. Nous tablons sur quatre à cinq mois de travail, avec donc une remise à l’eau en mai ou en juin. Je vais suivre le chantier avec grande attention. Je vais aussi garder le contact avec l’eau en naviguant en voile légère. J’aimerais aussi trouver un embarquement en Figaro pour la Transat AG2R. Je suis ouvert à toute proposition (rires) ! Une fois le bateau à l’eau, nous enchaînerons les navigations d’entraînement pour bien optimiser la machine dans sa nouvelle configuration. Le grand objectif de la saison 2018 est la Route du Rhum. J’ai abandonné dans cette épreuve en 2014 (en Class40, NDR) et cela me reste en travers de la gorge. Si mon IMOCA est bien optimisé, je pourrai espérer faire un joli coup. »

 

L’implantation des foils se fait finalement assez vite après l'acquisition du bateau...

« A l’origine, on voulait faire cette modification après la Route du Rhum, début 2019. Mais il aurait été dommage d’attendre car l’objectif du projet est d’avoir le bateau à 100 % en main au départ du Vendée Globe 2020, et donc pouvoir l’utiliser au maximum de son potentiel. La Transat Jacques Vabre a permis de « sentir » le bateau, de repérer les améliorations possibles à bord, et elles sont déjà flagrantes ! »

 

« Un gain de 2 à 4 nœuds au reaching »

 

Quels sont les gains en performance espérés avec l’ajout des foils ?

« Mon IMOCA est déjà rapide au reaching (vent de travers) dans sa configuration actuelle. Avec les foils, les performances vont encore s’améliorer et nous espérons un gain de 2 à 4 nœuds à cette allure. On compte aussi gagner aux allures de portant, aux alentours de 130° du vent. Le gros du dossier concerne le près. On perdra en performance par rapport aux dérives classiques, c’est inévitable. Mais nous voulons que cette perte soit minime. »

 

Que devient ton ancien La Fabrique, bateau mythique de la classe IMOCA ?
« Il est repris par Edouard Golbery, un ancien de la classe Mini qui a aussi navigué en Class40. Le bateau est à Lorient et il pourrait bien être au départ de la prochaine Route du Rhum. Cet IMOCA très solide peut encore faire de belles choses. J’avoue que je ressens une petite boule au ventre à l’idée de laisser ce bateau que nous avons intégralement retapé. En même temps, je suis heureux que l’histoire continue. Superbigou a assez traîné dans des hangars ou sur des parkings dans sa vie, maintenant il doit continuer à naviguer !