Variable-geometry duos

Une navigation en double sur un voilier de compétition n'a rien d'anodin, surtout lorsque le parcours s'étend sur 5 400 miles théoriques (soit 10 000 km).

Pour ces marins, la plupart rompus aux navigations solitaires, le choix d'un compagnon de route est lourd de sens et de conséquences. Comment se fait le choix d'un coéquipier ? Comment s'articulent les compétences et les rôles à bord ? Imoca.org part à la rencontre des tandems de la Transat Jacques Vabre, avec le fort pressentiment que chaque duo est unique !

Vincent Riou (PRB) : "Les choses se font très naturellement à bord. Chacun sait ce qu'il a à faire. Nous avons tous les deux beaucoup d'expérience sur ce genre de bateaux. C'est un sport professionnel et nous nous entraînons professionnellement depuis début août, deux à trois jours par semaine. Chacun connaît sa place lors des manœuvres, le chemin qu'il va emprunter pour les réaliser, les gestes efficaces qui vont faire que tout va bien se passer...Pour résumer, je dirais que nous avons tous les deux une approche très pratique des choses. Mais parfois, en solitaire, cette approche très pragmatique n'est pas toujours suffisante pour être sûr de faire le bon choix. Le fait d'être à deux devient alors un avantage car on réfléchit mieux, la prise de décision s'alimente de cette confrontation qui rassure, sachant que j'ai une confiance totale dans la capacité de Jean à faire les bons choix, techniques ou stratégiques...c'est une condition nécessaire de toute façon. Malgré la profonde amitié que j'ai pour Jean, malgré l'histoire de marins qui nous lie depuis le Vendée Globe, je n'aurais jamais choisi Jean si j'avais eu un quelconque doute sur ses capacités à tirer le maximum du bateau. Même si nous sommes complémentaires, il est également primordial que nous soyons interchangeables".