101295 james harayda gentoo sailing team quatorzieme en imoca route r 1200 900

Mardi 22 novembre à 23 h 28 35' locale (mercredi 23 novembre à 04h28 35' heure de Paris), James Harayda a franchi en quatorzième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Son temps de course est de 13 jours, 14 heures 13minutes et 35 secondes.

Le navigateur britannique a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 10,8 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 158,8 milles à la vitesse moyenne de 12,7 nœuds (sur l’eau). Le skipper de Gentoo Sailing Team est arrivé à Pointe-à-Pitre 1 jour 20 heures 37 minutes et 10 secondes après le vainqueur en IMOCA, Thomas Ruyant (LinkedOut).

Premiers mots de James

"C'était une super course... Au départ, je n'aurais jamais imaginer arriver à la 14ème place. C'est incroyable. J'ai vraiment eu du mal à faire fonctionner le bateau comme je le voulais la première semaine, mais je savais que ça irait mieux dans les alizés. J'ai choisi de rester un peu au nord et j'ai essayé d'aller le plus à l'ouest possible jusqu'à ce que je trouve un joli petit couloir dans lequel je pouvais descendre. J'ai dû rester bloqué une demi-heure, c'était vraiment instable. Après ça, c'était juste génial. Cette dernière journée était longue. J'étais stressé par les trous d'air le long de la côte ouest de l'île donc j'ai fait en sorte de prendre la route la plus au large que personne n'avait encore prise. J'ai été aspiré dans un petit trou pendant dix minutes, mais c'est tout.

La première semaine au près était difficile. Les journées se ressemblaient, j'avais un tas de problèmes à bord. J'ai eu un problème avec mon vérin de quille que j'ai dû réparer, puis je me suis dérouté pour aller porter assistance à Fabrice. Et puis finalement j'ai fait la transition vers les alizés et plus je me rapprochais, plus je prenais du plaisir .

Je n'avais aucune pression sur cette course. Je n'étais pas venu pour un résultat, mais plutôt pour prendre le départ et franchir la ligne d'arrivée. J'ai été très prudent et cela a pas si mal fonctionné. Lorsqu'on débute en IMOCA, c'est vrai que c'est impressionnant, mais plus la course avançait et plus j'en profitais.

Sur les derniers jours, j'avais un diable et un ange sur chaque épaule. D'un côté, Martin et mon équipe qui me disaient " as-tu dormi ? Vas-y doucement. Assure-toi que le bateau arrive en Guadeloupe sans encombre, et de l'autre, Dee me disait : "Ce sont les 72 dernières heures, donne tout !", alors j'ai essayé de trouver un équilibre !

J'avais divisé la course en plusieurs sections. La première partie a été la plus difficile, au près. Mon objectif était de marquer la flotte de sorte que lorsque le vent se levait, j'étais en position de capitaliser sur la navigation au portant, où le bateau pouvait être performant et moi aussi. Je savais que, même si je n'étais pas bien classé sur la premiè!re partie de la course, j'avais toujours des chances de revenir. J'ai vu la plupart de la flotte aller vers le sud pour essayer d'entrer dans les alizés plus tôt. J'ai été tenter de les suivre, mais après quelques routages, des options plus avantageuses sont apparues et ça a fini par marcher. J'étais un peu nerveux car je pensais que j'allais être le seul à le faire, mais ensuite j'ai vu Pip suivre également ce chemin. La dernière partie n'était qu'une course de vitesse pour moi qui descendait du nord. Je savais que j'avais quatre jours pour gagner du terrain sur les autres. J'ai été impressionné par Tanguy qui a réussi à naviguer très bas et très vite.

Nous avons passé en revue un grand nombre de suivis des courses précédentes et de la Caribbean 600 pour voir où les gens avaient dérapé. Et les prévisions que j'avais étaient finalement plutôt bonnes."