Barcelona World Race Ice Monitoring Helps Map Climate Change

  • Journée dédiée au programme de détection des glaces en Antarctique 
  • Neutrogena à bon port en Nouvelle-Zélande
  • GAES Centros Auditivos dans le rythme du Grand Sud

Plein feu sur les glaces. Ce vendredi 13 février, l’organisation et les skippers de la course, tous engagés contre le changement climatique, ont souhaité mettre à l’honneur le programme développé par la Barcelona World Race en matière de détection des icebergs. Les marins de la flotte, dont beaucoup ont constaté la présence anormale de journées chaudes et ensoleillées dans le Grand Sud, savent qu’ils ont beaucoup gagné en sécurité. Ils peuvent aujourd’hui compter sur les progrès technologiques, ainsi que les moyens développés et le dispositif mis en place dans le cadre de ce tour du monde en double, pour progresser au cœur des latitudes hostiles ; sans courir le risque de croiser ces blocs de glace représentant un risque danger majeur dans leur circumnavigation planétaire. Cette course extrême sur la route des trois caps est aussi un laboratoire grandeur nature pour apporter de précieux éclairages sur le comportement des icebergs en Antarctique et sur les évolutions dues au réchauffement climatique.  

« En raison du changement climatique, il y a aujourd’hui plus de glace dans l’océan. La glace de l’Antarctique fond et se casse dans des eaux plus chaudes », souligne le météorologue Marcel van Triest, qui travaille en étroite collaboration avec la direction de course sur l’étude des données et images fournies par les experts de CLS. Pour preuve, le gros iceberg  récemment repéré aux abords des îles Crozet. Une position relativement nord, dont il avait fallu tenir compte pour dessiner et ajuster le contour de la zone d’exclusion des glaces, qui ceinture l’Antarctique. « La zone interdite » pour reprendre les mots de Jean Le Cam. Rappelons aussi qu’il y a quelques jours, l’équipage de One Planet, One Ocean & Pharmaton avait, lui, volontairement infléchi sa course au nord, après avoir été alerté de  la présence de trois-quatre icebergs repérés 70 milles plus au sud.

« Lors de mes premiers tours du monde, il n’y avait pas de limites des glaces. Nous sommes descendus très bas vers les 60-61° Sud. Aujourd’hui, la technologie pour détecter les glaces existe. On contrôle beaucoup plus ; et il n’est pas question d’envoyer des marins à ces latitudes », conclut le météorologue.

Anna Corbella (GAES Centros Auditivos) :« Nous n’avons vu aucune glace. J’espère que cela va continuer ainsi. Je pense que la situation est sûre, j’ai confiance dans les personnes qui travaillent dessus. On suit toujours la météo et les rapports sur les glaces, chacun de nous deux, tous les jours. Maintenant, à l’intérieur, nous avons plus chaud que la dernière fois. Aujourd’hui, nous sommes par 50° Sud, mais le soleil a brillé toute la journée. La nuit, il fait très froid, même si la journée c’est moins le cas. »

Jean Le Cam (Cheminées Poujoulat) :« J’aime bien cette solution de la zone d’exclusion des glaces, qui, contrairement aux portes, permet de mettre une barrière propre et nette. On sait exactement où on en est et on peut jouer avec. C’est beaucoup plus concret, c’est une zone interdite, où tu n’as pas le droit d’aller, point barre ! Ce qui est simple fonctionne.  Ce qui est plus simple est plus lisible. » 

 

Neutrogena en escale, Cheminées Poujoulat en cavale

Ce matin, à l’aube sous nos latitudes, Neutrogenaest arrivé à quai, à Invercargill, à l’extrémité méridionale de la Nouvelle-Zélande. Le compte à rebours d’un arrêt technique de 24 heures était alors lancé pour Guillermo Altadill et José Muñoz, qui ont rejoint ce port des antipodes afin de résoudre des problèmes de recharge d’énergie. Espérons que ce vendredi 13 soit jour de chance pour le duo hispano-chilien qui met actuellement tout en œuvre pour reprendre dès demain - dans les plus brefs délais à partir de 5h22 TU – les chemins de la course.

En tête, c’est non sans soulagement que Jean Le Cam et Bernard Stamm freinent aujourd’hui un peu l’allure après plusieurs journées à haute vitesse dans le train dépressionnaire du Grand Sud. A bord de Cheminées Poujoulat, le week-end s’annonce plutôt calme et propice à une vérification générale du bateau. Une courte pause bienvenue avant de nouveau appuyer sur l’accélérateur et poursuivre à grandes enjambées quand les vents d’ouest vont une fois encore rentrer fort. Si les deux co-skippers ne cachent pas que l’escale forcée de Neutrogenarend leur fauteuil de leader  un peu plus confortable, ils ne baissent certainement pas la garde sur des chemins océaniques jonchés de chausse-trappes qu’ils parcourent à vitesse grand V.

« L’ambiance a vraiment changé aujourd’hui. Cela fait une semaine qu’on a du mal à faire autre chose que des 19 nœuds de moyenne, et  là, c’est plutôt tranquille, on est sous spi. Bon, il ne fait pas très beau, mais au moins le bateau avance et ça ne tape pas. On peut boire le café tranquille, se reposer », confie Jean Le Cam à la vacation du jour. Et d’ajouter : « On fait avancer le bateau au mieux. On est dans un rythme, on ne va pas le lâcher parce que Neutrogena fait escale. On est sur des options météo comme avant, ça ne change rien pour nous, même s’il faut reconnaître que c’est plus confortable.

Dans les prochains jours, on attend plutôt du petit temps. On va avoir de la mollasse demain, ce qui nous va plutôt bien pour fait un check complet du bateau. »

Dans le bon tempo depuis quelques jours, l’équipage de GAES Centros Auditivos, en 3e  position, n’est pas en reste. Il s’accroche  avec d’autant plus d’énergie qu’il mesure que l’occasion est belle de mettre du charbon dans la machine pour reprendre du terrain. Au dernier classement, si Anna Corbella et Gerard Marin concèdent encore un plus de 650 milles sur Neutrogena, leur vitesse de 15-16 nœuds et les belles moyennes de progression enregistrées ces dernières 24 heures, leur laissent espérer de franchement réduire l’écart. Un beau challenge, à la hauteur de ce vendredi 13, marqué pour eux par le passage de la frontière virtuelle matérialisant l’entrée dans le Pacifique Sud. La course peut continuer de plus belle…

IMOCA Ocean Masters

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