Cyril Kongo et Les Ptits Doudous

A Malville (44), chez DUQUEINE Atlantique, le chantier de construction de l’IMOCA d’Armel Tripon, Les P’tits Doudous, conçu à partir de carbone ré-employé bat son plein et les cloisons prennent méthodiquement place au sein de la coque.

Fabriqué selon un procédé totalement inédit, ce monocoque de course sera mis à l’eau d’ici à la fin de l’été. Pour mettre en valeur ce projet exceptionnel, tant du point de vue technologique que par l’engagement des soignants et des entreprises qui les soutiennent, il fallait un univers graphique à la hauteur. Artiste peintre-plasticien-grapheur de renommée internationale, Cyril Kongo a trouvé en cette aventure une source d’inspiration et d’humanité qu’il a commencé à illustrer par une première série de toiles destinée à être vendue aux enchères, au profit de l’association. Les premiers traits d’esquisses qui donneront certainement, à terme, les belles lignes de la décoration finale du voilier Les P’tits Doudous…

Comme souvent avec Armel Tripon et Nolwenn Febvre, Présidente et fondatrice des P’tits Doudous, il est question de belles rencontres, de petits clins d’œil de la vie et de grandes envies de voir les choses mieux et autrement. La première rencontre est initiée par Armel qui, à l’arrivée de la dernière édition de La Route du Rhum-Destination Guadeloupe, présente Vincent Lauriot-Prévost à Nolwenn. « C’est lui qui va dessiner notre bateau ! » lance alors le skipper nantais qui a déjà échangé avec l’architecte sur le fait de vouloir construire son IMOCA en carbone ré-employé à partir du moule de Malizia déjà conçu par le cabinet VPLP.

Lesptitsdoudous chantier jlc hd 0053© Jean-Louis Carli / Alea

Entre les deux Bretons, le courant passe et leurs conversations antillaises les mènent à évoquer la décoration du bateau d’abord et un projet très coloré réalisé par un grapheur sur la carlingue d’un avion ensuite. Cette performance artistique qui a particulièrement marquée la Présidente des P’tits Doudous, notamment parce qu’elle reprend les couleurs iconiques de l’association, est signée Cyril Kongo… un ami de Vincent. Ce dernier initie le contact.

La deuxième rencontre se fait à Paris entre l’artiste iconoclaste voyageur, Armel Tripon et Nolwenn Febvre. Touché par l’engagement des soignants auprès des enfants et le défi technologique et environnemental lancé par l’équipe, il rejoint le mouvement. Une première toile donne vie à la collaboration, un graphe coloré, enthousiaste reprenant le désormais célèbre Doudou et tout l’univers propre au projet. Une œuvre originelle et originale qui, une fois sertie d’un écrin de carbone identique à celui utilisé pour le bateau et ciselé par les orfèvres de l’entreprise DUQUEINE Atlantique, sera vendue aux enchères, aux bénéfices de l’association.

9af49c33 e653 4088 8494 c6f4cbea2f63 2 jp

Mais la belle histoire ne va bien entendu par s’arrêter là… Si le projet est encore en gestation dans l’imaginaire créatif de Cyril Kongo, sa prochaine œuvre magistrale pourrait bien s’exprimer sur les lignes d’un voilier de course destiné à faire le tour du monde. Un IMOCA en carbone re-employé comme toile pour une figure majeure de l’art urbain international… décidemment, ce projet porté par Armel Tripon et Les P’tits Doudous n’a rien de conventionnel mais pourtant tout d’universel !

Ils ont dit :

Cyril Kongo, artiste peintre plasticien

« J’ai connu les P’tits Doudous par l’intermédiaire de Vincent Lauriot-Prévost qui m’avait promis, un jour, de pouvoir intervenir sur un voilier. Ce qui m’a inspiré pour faire une toile, c’est qu’avant toute chose, la cause de l’association m’a touchée, étant moi-même parent et ayant une enfant handicapée. Je pouvais tout à fait comprendre l’impact que peut avoir le fait de mettre un enfant en confiance avant une opération. J’ai réinterprété ce combat, ce soutien, avec mon écriture picturale et quand j’ai terminé le premier, j’ai eu envie d’en faire toute une série.

La mer est une grosse source d’inspiration pour moi. C’est une vaste étendue qui m’apaise et en même temps me rend très humble face à la nature. J’ai passé beaucoup de temps dans la Caraïbe, aujourd’hui je vis à Bali, face à la mer, et pourtant c’est un élément sur lequel j’adore aller, mais sur lequel je ne suis pas confiant. J’ai beaucoup de respect pour Armel et les marins en général. Pour moi c’est le sens profond de l’aventure. C’est une très grande source d’inspiration, que je ne maîtrise absolument pas.

Un projet innovant comme ce bateau construit à partir de carbone récupéré est le meilleur support que je puisse avoir aujourd’hui, sur lequel j’aimerais peindre. Je le vois comme une grande toile qui bouge. Ça me rappelle les trains que j’ai pu peindre ou les camions. C’est un rêve que j’ai envie de réaliser.

Le but ultime pour un être humain, c’est de servir. Je suis très heureux d’aider l’association Les P’tits Doudous à avoir une résonnance plus grande et j’espère qu’elle sera d’ordre international ».

Petitsdoudous chantier jlc hd 59966© Jean-Louis Carli / ALEA

Armel Tripon, skipper de l’IMOCA Les P’tits Doudous

« C’est ma première collaboration avec un artiste. L’art nous nourrit depuis la nuit des temps. En visitant la grotte de Chauvet, haut lieu de l’art pariétal, j’avais été marqué par ce besoin d’illustrer, de magnifier. A titre personnel, j’ai besoin de l’art et pour notre projet, c’est très enrichissant de collaborer avec un artiste sensible à la cause des soignants et des enfants. Le talent de Cyril Kongo vient apporter du dynamisme, de la couleur au projet. On parle d’un art très énergique, de l’expression d’une forme de rébellion qui nous va bien ».

Nolwenn Febvre, Présidente et fondatrice des P’tits Doudous

« L’important dans cette collaboration et c’est toute la magie des P’tits Doudous, c’est qu’il s’agit encore une fois d’une belle rencontre. Cyril Kongo, en acceptant de nous accompagner, nous pousse à avancer encore plus sur ce projet, parce que le principe même de cette rencontre était improbable. Ce qui me touche particulièrement, c’est qu’il est inspiré par notre cause et ce que nous faisons au quotidien. C’est extrêmement fort et symbolique pour nous, pour les soignants et pour les enfants. Cette aventure est complètement folle ! ».