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Fort d’une solide expérience en Figaro, Sébastien Simon, 27 ans, s’engage dans le circuit IMOCA avec un projet rêvé.

Fort d’une solide expérience en Figaro, Sébastien Simon, 27 ans, s’engage dans le circuit IMOCA avec un projet rêvé. En 2020, il prendra le départ du Vendée Globe à bord d’un 60 pieds flambant neuf, Arkea-Paprec, dessiné par l’architecte Juan Kouyoudjian et construit chez CDK Technologies. Le chantier débutera en septembre, pour une mise à l’eau prévue au printemps 2019. Sébastien profitera en outre de toute l’expertise de Vincent Riou, qui endosse la casquette de directeur technique. Entretien avec un jeune skipper à l’avenir radieux…

 

Sébastien, pouvais-tu imaginer un tel scénario il y a encore quelques mois ?
« Difficilement ! Ce qui m’arrive est incroyable, je ne pouvais pas espérer mieux. J’ai une bonne étoile au-dessus de ma tête. Le Vendée Globe m’a toujours fait rêver. Je souhaitais m’aligner sur cette épreuve avec un projet sportif très performant mais cette ambition est longtemps restée de l’ordre de l’imaginaire. En 2015, j’ai remporté une étape de la Solitaire du Figaro et je me sentais en pleine phase de progression. J’ai discuté avec Vincent Riou et le courant est bien passé. On s’est alors dit que si je trouvais des partenaires, il m’aiderait dans la gestion de projet et la partie technique. Et c’est bien ce qu’il s’est passé. Je vais donc disputer mon premier Vendée Globe avec un bateau neuf, une équipe solide et deux beaux partenaires, Arkea et Paprec. C’est une occasion unique, je compte bien en profiter et saisir cette opportunité pour enrichir mon expérience. Je ne serai pas seulement pilote mais aussi acteur du projet. »

 

Pourquoi avoir choisi Juan Kouyoumdjian comme architecte de ton futur IMOCA ?

« Avec Vincent Riou, nous avons rencontré le cabinet VPLP, Guillaume Verdier et Juan Kouyoumdjian. Nous avons établi de nombreux critères, et le choix de Juan a vite semblé une évidence. Il est humainement très attachant et c’est un aspect essentiel pour moi. C’est un homme brillant, tatillon sur tous les détails, qui ne laisse rien au hasard. Il a fait preuve d’une motivation énorme de s’impliquer avec nous, en étant très intégré. Ainsi, il ne va pas seulement faire la conception du bateau. Il participera aussi à son développement jusqu’en 2020, ce qui est très rare pour un architecte. Il y a pourtant autant à gagner  dans le développement de la machine que dans sa conception. »

 

« Figurer en haut du classement du Vendée Globe… »

 

Peux-tu nous dire à ce stade quelle sera la philosophie de ce bateau ?

« Il est encore tôt pour en parler et pour le moment cela reste très conceptuel. Nous sommes actuellement en phase de recherche et de validation des formes. Les IMOCA de l’avant-dernière génération étaient en quelque sorte des hybrides, alors que mon bateau sera vraiment tourné autour des foils. Finalement, le facteur limitant sera davantage l’homme que la machine et il faudra peut-être mettre le pied sur le frein et imaginer quelque chose de plus simple, de plus fiable. En tout cas, toute cette phase de conception et de construction m’intéresse autant que la course du Vendée Globe en elle-même. L’un ne va pas sans l’autre. »

 

Quelle est ton expérience en IMOCA ?
« J’ai navigué avec Vincent Riou durant sa préparation pour le Vendée Globe 2016, lors des entraînement du Pôle Finistère Course Au Large. Les IMOCA ne sont pas des bateaux comme les autres. Ils sont puissants, addictifs. Je vais continuer à naviguer sur le bateau de Vincent dans les mois qui viennent. J’ai beaucoup à apprendre et je vais pouvoir m’appuyer sur l’expérience de Vincent qui donne par ailleurs du crédit à mon projet et à mes ambitions. C’est un honneur de l’avoir comme directeur technique et comme coach jusqu’en 2020. »

 

Quel sera ton calendrier d’ici au Vendée Globe 2020 ?

« La construction du bateau débutera en septembre prochain au chantier CDK. La mise à l’eau est prévue au printemps 2019, soit à un an et demi du départ du Vendée Globe. Nous sommes dans le bon timing. Nous avons établi un programme de courses que nous communiquerons prochainement. »

 

Quels seront tes objectifs sportifs pour ton premier tour du monde ?

« Je souhaite figurer en haut du classement, parmi les favoris. Mais je garde les pieds sur terre, je reste humble… »