Flotte IMOCA @Défi Azimut / V. Curuchet

Les marins de la classe IMOCA sont des femmes et des hommes engagés qui ont des messages à faire passer et des causes à soutenir pour donner du sens à leurs projets...

Les marins de la classe IMOCA sont des femmes et des hommes engagés qui ont des messages à faire passer et des causes à soutenir pour donner du sens à leurs projets. Les thématiques mises en avant sont diverses : préserver l’environnement, favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap, sauver et faire rêver des enfants malades, lutter contre le Sida, œuvrer pour davantage de mixité ou encore l’égalité des chances à l’école… Soucieux de sauvegarder le milieu naturel dans lequel ils évoluent, témoins directs de la dégradation des océans, les skippers s’impliquent également personnellement en adoptant des petits gestes du quotidien qui permettent, à leur échelle, de faire bouger les choses.

Guérir et aider à mieux vivre la maladie

L’engagement le plus connu du grand public est sans doute celui de Sam Davies avec le projet Initiatives Cœur qui soutient l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque (www.mecenat-cardiaque.org). Celle-ci permet à des enfants souffrant de malformations cardiaques de venir en France et d'être opérés quand ils ne peuvent pas être soignés dans leur pays d'origine. Cette noble cause suscite l’adhésion et réunit une large communauté. Ainsi, plus de 600 000 personnes ont « liké » la page Facebook Initiatives Cœur.

Compagnon de Sam Davies, Romain Attanasio soutient lui aussi une cause permettant d’illuminer les vies d’enfants gravement malades : l’association Rêves (http://www.reves.fr/) leur permet de réaliser leurs rêves et ainsi de leur offrir des moments d’évasion qui leur permettent d’oublier la maladie, d’être stimulés et de leur donner la force de se battre.

Quant à Erik Nigon, c’est unporte-parole fidèle de la lutte contre le sida. « J’ai embarqué AIDES (www.aides.org), la principale association de lutte contre le sida dès 2005 sur mon Figaro », rappelle le skipper de l’IMOCA Vers un monde sans Sida. Erik s’engage au service d’une grande cause, porteuse d’espoir et de solidarité : « l’élimination du virus à l’horizon 2030. »

Favoriser la mixité et l’égalité des chances

D’autres marins soutiennent des causes plus sociétales à l’instar de Manuel Cousin qui travaille main dans la main avec l’association Coup de Pouce (www.coupdepouceasso.fr). Elle œuvre pour que l’égalité des chances à l’école devienne une réalité pour tous, quels que soient l’environnement social et le contexte familial des enfants. Le postulat de base étant que tout le monde a droit à la réussite scolaire.
Damien Seguin est parrain de l’association Des pieds et des mains (http://www.despiedsetdesmains.fr/), en faveur de l'insertion des personnes handicapées, par la pratique de la voile. Des actions concrètes sont entreprises pour convaincre que le handicap n’est pas un frein à l’immersion dans le milieu sportif des valides.

Isabelle Joschke a créé en 2012 sa propre association, Horizon mixité (https://isabellejoschke.com/la-skipper/horizon-mixite/), dont l’ambition est de promouvoir la mixité dans le sport, mais aussi dans tous les domaines d’activité de la société. Il s’agit également de casser les préjugés, malheureusement encore trop nombreux. « En tant que sportives, il est indispensable que nous nous emparions du sujet », souligne la navigatrice.« Les freins à la féminisation de la voile sont les mêmes que dans d’autres disciplines. A travers mon parcours, je veux prouver qu’il est possible d’être une femme et d’aller au bout de ses rêves. »

Les projets environnementaux

La protection des océans est au cœur des projets de cinq skippers IMOCA. Vincent Riou sera ambassadeur du WWF France (www.wwf.fr) aux côtés d’Isabelle Autissier. Son PRB arbore sur son étrave et sa grand-voile le fameux panda symbolisant l’association. « Cela faisait longtemps que je cherchais à m'engager pour l'environnement », explique Vincent. « Je veux m'y consacrer le plus possible et j'espère que ma contribution, si modeste soit-elle, permettra d'aider la société à évoluer pour que l'on conserve mieux notre planète et nos océans. Protéger les océans, c’est protéger l’ensemble de la planète et de l’humanité. »

Stéphane Le Diraison porte le projet Time For Oceans (http://www.stephanelediraison.com/time-for-oceans-le-nouveau-projet-imoca-de-stephane-le-diraison/) qui véhicule un message fort : la préservation des océans est une action multi-acteurs qui engage collectivement les institutions, les entreprises et les citoyens. Chacun peut se mobiliser et agir à son niveau pour contribuer à la protection de cet environnement. « Nous souhaitons profiter du contexte des grandes courses océaniques pour mettre en avant ces sujets, créer un effet d’adhésion et donner du crédit au message que nous portons », espère Stéphane.

De son côté, Paul Meilhat est ambassadeur de Surfrider Foundation Europe (www.surfrider.eu) et plus particulièrement de l’opération Initiatives Océanes (www.initiativesoceanes.org). « Les Initiatives Océanes, c’est aller avec ses voisins, ses proches, ses amis, nettoyer un lac, une rivière, une plage. C’est un moment dans l’année : au printemps on fait un grand nettoyage dans les maisons et bien il faut aussi le faire dans les cours d’eau ! », précise le skipper de SMA. 
Le navigateur Boris Herrmann propose lui aussi un programme pour la protection des océans, « Ocean Challenge », qui passe notamment par l’éducation des nouvelles générations. Un kit pédagogique très complet et ludique est ainsi mis à disposition (www.borisherrmannracing.com/wp-content/uploads/2018/10/Ocean-Challenge-Kit-French.pdf).

Quant à Alexia Barrier, elle a monté un vaste projet, 4myplanet (www.alexiasailingteam.com/fr/les-missions-4myplanet-148.html), autour de quatre univers : sportif, éducatif, scientifique et technologique. « Pendant mes navigations, je vais par exemple collecter des donnéesscientifiques comme la salinité et la température de l’eau de surface. Je vais aussi faire des observations de la mégafaune ou encore des déchets et des plastiques », nous expliquait-elle il y a quelques semaines (www.imoca.org/fr/news/2082-alexia-barrier-en-marche-vers-son-reve.htm). 


Petits gestes, grandes conséquences ?

« Il est vraiment temps de bouleverser nos pratiques, mais on ne change pas les choses en disant qu’il faut les changer, on les change en les montrant de l’intérieur, sur un ton positif et avec une implication personnelle. » Comme Paul Meilhat, les autres skippers de la classe IMOCA agissent au quotidien à travers des gestes simples mais utiles. Alan Roura et Sam Davies expliquent ne plus boire de boissons dans les contenants en plastique à usage unique, et privilégient les gourdes en inox. « C’est difficile car je voyage beaucoup mais cela reste possible en faisant des efforts », raconte Sam.
Damien Seguin agit lui aussi pour le développement durable. Quand l’un de ses appareils ne fonctionne plus, il a le réflexe de vérifier s'il est réparable plutôt que de racheter un appareil neuf. Il évite ainsi les dépenses inutiles, et par la même occasion de produire davantage de déchets.

Régulièrement, Romain Attanasio part avec son fils Ruben nettoyer une plage. Erik Nigon va au travail à vélo, un trajet de 45 minutes qui lui permet de combiner entraînement physique et petit geste pour la planète. Stéphane Le Diraison a adopté une logique de gestion rigoureuse des déchets et achète des produits en vrac sans emballage. Il a aussi à cœur de raccourcir le temps passé sous la douche. Toutes ces actions individuelles peuvent paraître anodines. Pourtant, si elles étaient adoptées par l’ensemble de la population, elles permettraient des améliorations sensibles. Car tout un chacun peut – à titre personnel – jouer un rôle dans la protection de l’environnement.

L’IMOCA soutient « Ocean As Common », l’appel pour l’Océan, bien commun de l’humanité

Lancé à l’initiative de Catherine Chabaud, première femme à boucler un tour du monde en solitaire et en course, lors du Vendée Globe 1996, l’appel pour l’Océan bien commun de l’humanité (www.OceanAsCommon.org ), fait écho aux préoccupations des navigateurs. C’est la raison pour laquelle la classe IMOCA a décidé de soutenir l’appel lancé le 8 juin dernier à Monaco à l’occasion de la Journée mondiale des océans et dans le contexte du lancement des IMOCA Globe Series.