SOUDE Guirec h 2022

Homme heureux au rire communicatif, Guirec Soudée est l'une des nouvelles personnalités de la flotte IMOCA et le jeune homme n'hésite pas à admettre qu'il a encore beaucoup à apprendre.

Après avoir fait le tour du monde avec sa poule Monique sur un monocoque en acier de 35 pieds et traversé l'Atlantique à la rame deux fois en solitaire, l’aventurier de 30 ans s’attaque à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, sa première course transatlantique en IMOCA.

Cependant, il ne faut pas oublier ses débuts remarquables sur la Vendée Arctique en juin dernier, où une stratégie audacieuse lui avait permis de terminer à la sixième place sur l'un des plus vieux bateaux de la flotte, un plan Bruce Farr de 2007.

SOUDE 220908 es freelance 585© Eloi Stichelbaut - polaRYSE

A Saint-Malo cette semaine, Guirec Soudée rit de cette performance. "J'ai eu de la chance parce que j'ai eu de bonnes conditions au bon moment", explique-t-il, sur le ponton IMOCA bondé à côté de son Freelance.com, paré de ses nouvelles voiles pour la Route du Rhum. "J'ai encore beaucoup à apprendre sur le bateau mais je suis super motivé et je suis entouré de personnes qui m'aident beaucoup dans ce projet.”

En effet, plusieurs skippers comme François Guiffant (Kattan), Aymeric Le Chappellier et le précédent skipper de son bateau, Benjamin Dutreux (Guyot Environnement-Water Family), l’ont aidé dans sa préparation. De ce dernier, il dit : "Benjamin prend toujours le temps quand j’ai une question technique sur le bateau ou la navigation."

Ac 221026rdr 2181© Alexis Courcoux / #RDR2022

"Je m'entraîne encore et encore et je fais aussi beaucoup d'erreurs", ajoute-t-il. “L’objectif est d'être prêt pour le Vendée Globe en 2024 et cette Route du Rhum sera intéressante.”

Guirec est toujours aussi impressionné de faire partie de cette flotte, qui regroupe certains des plus grands marins de la voile française. Nous lui avons demandé qui il voulait battre sur cette course et a plaisanté en nommant Jérémie Beyou comme une de ses cibles. 

"C'est génial”, déclare-t-il, "Je ne suis pas certain de mériter ma place ici, mais je suis très heureux et très chanceux, c'est sûr. Quand je regarde autour de moi et que je vois tous ces grands marins, je suis toujours très impressionné." 

LIKKA FREELANCE

Alors comment ce jeune homme extraordinaire - qui est aussi le plus jeune marin à avoir conquis le passage du Nord-Ouest - s'est-il retrouvé dans les rangs de la flotte IMOCA ? Il s'avère que lors d’un stop aux Caraïbes pendant son long voyage, le marin a pu discuter de course autour du monde en solitaire avec Éric Dumont, finisher du Vendée Globe 1997 et 2000.  

"Nous avons passé du temps ensemble",se souvient Guirec. "Il m'a tout raconté sur le Vendée Globe et m'a dit qu'il me verrait bien y participer. J'étais comme : "Ah oui ? Moi je pourrais le faire ? Il m'a répondu : "Bien sûr". J'ai gardé cela en tête pendant tout mon voyage et, quand je suis rentré en France, je me suis dit : “OK, maintenant je veux faire le Vendée Globe, c’est sûr.”

Guirec soudee rhum 2022 33© Photo Vincent Curutchet

Le Costarmoricain explique qu’il continue d’en apprendre beaucoup sur les modes de vitesse de son bateau, les différentes utilisations des voiles, et la météorologie, pour approfondir ses connaissances qui sont pour l’instant juste “les bases”.  Il adore pouvoir naviguer à pleine vitesse en IMOCA, comparée à celle de son propre voilier qui avait une moyenne de 4 à 5 nœuds. 

En ce qui concerne la Route du Rhum, Guirec plaisante sur les conditions que la flotte pourrait rencontrer en début de course. “Oui, au moins 30-40 nœuds, ce serait intéressant”,dit-il avec son rire communicatif. Il continue en plaisantant sur la durée de la course. En effet, 12-14 jours sera sans doute trop court pour lui qui est un habitué des navigations longues. En réalité, il garde en tête son premier objectif qui est bien de terminer la course et d'accumuler les milles pour le Vendée Globe.

"Je vais pousser mon bateau mais aussi essayer d'être prudent car le plus important est de finir la course et de m'assurer que je peux être sur la ligne de départ du Vendée Globe en 2024. Je suis encore en train d'apprendre, je n'ai pas toutes les connaissances, donc je regarde aussi beaucoup les autres bateaux", conclut-il. 

Ed Gorman (traduit de l’Anglais)