HUTCHINSON MARCUS   257

Irlandais né de parents anglais et francophiles – qui l’emmenaient passer des vacances en Dordogne bien avant la mode outre-Manche et lui faisaient écouter France Inter dès l’enfance – il découvre la voile à Dublin, où son père pilote travaille pour la compagnie nationale Aer Lingus.

Une passion si dévorante qu’il veut en faire son métier : après des études à Southampton, il devient architecte naval au début des années 1980 et entre chez Rob Humphries Yacht Design.

C’est la grande époque des tonners et il va la vivre à fond, écumant toutes les régates et tous les championnats, dans les îles britanniques puis partout en Europe. Cinq ans plus tard, alors que Lawrie Smith lui propose d’embarquer sur Rothmans pour la Whitbread, il devient rédacteur en chef de Seahorse, la bible de l’écosystème anglo-saxon de la voile de course, pour qui il pigeait régulièrement. Il y reste 4 ans avant de lancer une autre revue sur les super yachts depuis le Sud la France, qui fait long feu.

Mais Marcus Hutchinson, anglo-saxon maîtrisant parfaitement le français, a fait entre-temps la connaissance de Bruno Troublé, qui l’emmène vivre l’aventure de la Coupe de l’America : journaliste pointu en technique, à l’aise dans les relations humaines, il prend en charge la communication de la Louis Vuitton Cup puis de la Coupe elle-même pendant 5 éditions, jusqu’à Valence en 2007 – non sans un détour par les Jeux Olympiques d’Atlanta 1996, où il gère le centre de presse des épreuves de voile.

Il sera aussi dircom de Team Origin, de l’Audi Med Cup et de la Volvo Ocean Race 2008-2009, avant de se lancer dans une nouvelle carrière, sa quatrième vie professionnelle : team manager. Il commence avec l’Artemis Offshore Academy, destinée à former de jeunes marins anglais au solitaire – d’où sortira, entre autres, Sam Goodchild -, puis passe à l’Imoca, en dirigeant le projet SMA de Paul Meilhat pour Mer Agitée, puis celui de LinkedOut pour Thomas Ruyant sur le dernier Vendée Globe.

Le tout, sans jamais oublier de naviguer : en plus de milliers de milles en équipage, Marcus Hutchinson, qui a gagné le Tour de Bretagne avec Michel Desjoyeaux, compte deux Solitaires du Figaro à son compteur et une Transat Jacques Vabre. Ce qui fait de lui l’un des plus fins connaisseurs anglo-saxons de la voile française.