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Il suffit de regarder l'impressionnante carrière en Class40 de Maxime Sorel pour savoir que le Français de 35 ans est un marin très compétitif, plus que capable de monter sur les podiums des grandes courses IMOCA.

Jusqu'à présent, le parcours IMOCA de Maxime l’a amené à la barre d’un plan VPLP-Verdier de 2007 à bord duquel il a réalisé une belle dixième place sur le Vendée Globe 2020-21. Aujourd’hui, le Cancalais met à l’eau un nouvel IMOCA et aura désormais la monture qu’il lui faut pour s’illustrer aux avant-postes de cette flotte de plus en plus compétitive.

Vg2020 20210130 vandb finishblb 5315b haute dfinition vi© © Bernard Le Bars/Alea

UN NOUVEL OBJECTIF AMBITIEUX POUR MAXIME SOREL

Maxime Sorel est considéré comme l’un des skippers les plus complets de sa génération. De son niveau en navigation à la communication, en passant par la gestion des partenariats, le marin réussit tout ce qu’il entreprend. Il s'est entretenu avec l'IMOCA à quelques jours de la mise à l'eau de nouveau V and B-Monbana- Mayenne et n'a pas caché ses nouveaux objectifs.

"Notre projet a changé d'envergure", confie-t-il à l’IMOCA. "Avec mon ancien V and B-Mayenne, mon but était de terminer les courses. Aujourd'hui, je vise la performance.  C’est très motivant d’avoir un bateau qui peut courir aux avant postes. Il y a en face de nous des bateaux dont les budgets sont beaucoup plus élevés, mais nous savons aussi que sur un Vendée Globe il n’y a pas forcément de lien entre le budget et la performance."

C'est là que Maxime Sorel et son équipe, dont son frère, Jérémy, est le team manager, ont été malins. Ils ont fait construire le sistership de l'actuel APIVIA de Charlie Dalin, initialement conçu en 2018 par Guillaume Verdier. Ils ont donc repris le moule et modifié l'étrave pour augmenter la flottabilité aux allures portantes rapides et ont dessiné de nouveaux foils. La combinaison pourrait s’avérer puissante et bénéficier aussi de toute l'expérience que Charlie Dalin a déjà accumulée sur ce 60 pieds. "Le bateau est un sistership d’APIVIA, donc il y a peu de différences techniques et de nouveautés," résume Maxime Sorel. "Les architectes ont bien optimisé les plans, mais cela reste globalement le même bateau."

Le nouveau V and B-Monbana-Mayenne, qui inclut des solutions durables comme des résines biosourcées et du lin pour diverses pièces du bateau, sort de chantier en plein âge d’or de l’IMOCA, une Classe dont Maxime est très fier de faire partie."C’est ultra motivant de faire partie de la Classe IMOCA qui est en pleine émulation," déclare-t-il. "Je pense que c’est l’une des Classes de bateaux qui est le plus en mouvement et qui puisse offrir autant de courses à ce niveau de compétition. Les IMOCA sont des Formules 1 et les teams de vraies écuries de courses."

DJI 0029 copie© Pierre Bouras/V and B-Monbana-Mayenne

CASSER LES CODES

Le premier objectif est de terminer la Route du Rhum-Destination Guadeloupe cet automne pour se qualifier au Vendée Globe, mais Maxime Sorel affirme que son nouveau "Dragon des Océans" sera en mesure de naviguer au maximum de ses capacités pour la Transat Jacques Vabre 2023. Après cela, il participera à The Transat CIC et à la New York-Vendée en 2024, avant de franchir la ligne de départ du Vendée Globe, le 10 novembre la même année.

Le marin blond aux yeux bleus, qui a remporté la Transat Jacques Vabre et la Rolex Fastnet Race en Class40 en 2017, insiste toujours sur le fait que l’objectif est de terminer le Vendée Globe. Cependant, il n'hésite pas à admettre que jouer à l’avant de la flotte fait désormais partie de ses ambitions, même si ce ne sera pas si simple tant le niveau de la flotte augmente; notamment avec 13 nouveaux bateaux attendus sur le tour du monde en solitaire.

BO5565© Pierre Bouras/V and B-Mondana-Mayenne

Nous lui avons demandé s'il pense pouvoir remporter l'édition 2024. "Le Vendée Globe n'est pas une course comme les autres, c'est une course autour du monde en solitaire et sans escale", rappelle-t-il. "Notre objectif n’est pas de gagner le Vendée Globe mais tout d’abord de le boucler le Tour du Monde. Lors de la dernière édition, nous étions dans le top 10 ; aujourd'hui, nous visons le top 5."

Maxime Sorel mène également l'une des campagnes de communication les plus efficaces de l'IMOCA avec ses fidèles partenaires, le détaillant de vin et de bière V and B et le département de la Mayenne, désormais rejoints par le chocolatier Monbana. Ensemble, ils s’allient non seulement sur l’océan mais aussi pour l'association Vaincre la Mucoviscidose. Cet engagement est symbolisé par l’immense dragon dessiné sur la coque et les voiles noires, grises et rouges.

L'ancien ingénieur est très fier d'être engagé auprès de cette cause qui lui est chère. Aussi, il sensibilise l'opinion publique et collecte des fonds pour cette cause. Il a notamment escaladé le Kilimandjaro au profit de cette dernière et prévoit de se lancer à l'assaut de l'Everest l'année prochaine.

"Pendant le Vendée Globe, nous avons vécu une aventure très forte avec nos partenaires et l'association Vaincre La Mucoviscidose",déclare le skipper, qui a commencé à naviguer dès l'âge de huit ans et idolâtrait Michael Schumacher dans son enfance. "Avec cette expérience, nous savions que nous voulions faire grandir le projet et repartir sur un projet ambitieux. Monbana, troisième partenaire, est arrivé à bord pour compléter le budget et ensemble nous avons osé construire un nouveau bateau. C'est très motivant pour nous tous de repartir avec un projet aussi fort."

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Maxime Sorel ajoute que l’équipe a tenté de repousser les limites concernant la décoration des voiles et du nouveau bateau. "Notre dragon a nécessité pas moins de deux mois de travail, avec des pochoirs, de la peinture à la main et une équipe de 10 peintres, plus trois personnes au design, en collaboration avec un designer de renommée mondiale (Yann Legendre) !"précise-t-il. Et nous pourrons le constater très bientôt puisque ce nouvel IMOCA sera mis à l'eau à Concarneau ce lundi, en début d’après-midi.

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)