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Combien de temps cela peut-il durer ? Chaque jour, on imagine Jean Le Cam retrouver la place qui lui reviendrait parmi la flotte des non foilers, mais chaque jour, le Français de 61 ans perturbe un peu plus les experts et autres pronostics.

Il occupe toujours la deuxième place alors que les leaders se frayent un chemin au travers du champ de bataille de la tempête tropicale Thêta.

Le Cam pourrait se faire 'déposer' par les bateaux modernes mais Yes We Cam ! - un IMOCA à dérives de Bruce Farr construit en 2006 - s'accroche toujours sur le podium.

Juste pour vous donner une idée des milles parcourus par ce bateau, ses anciens noms avant cette édition du Vendée Globe sont : FONCIA, TC2, MOVISTAR, MAPFRE, Maître CoQ, Mare, Cheminées Poujoulat, Hubert, Finistère Mer Vent, Yes We Cam ! et enfin CORUM L'Epargne en 2019 avant de re-devenir Yes We Cam !

Le Français, basé à Port La Forêt, qui en est à son cinquième Vendée Globe et notamment terminé 2e en 20204 - nous offre une véritable masterclass.

Devant lui, Alex Thomson met le paquet alors que HUGO BOSS montre ses capacités au portant en éclaireur d'une flotte qui s’étire maintenant sur des centaines de milles du nord au sud, les derniers étant désormais ralentis dans les petits airs au nord-est des Açores.

A 8 heures (UTC) ce matin, Thomson filait à 17,3 noeuds et avait accru son avance sur Le Cam à 34 milles. Thomas Ruyant, troisième sur LinkedOut, a maintenant près de 40 milles de retard sur le Britannique ; Kevin Escoffier, quatrième sur PRB, navigue avec près de 70 milles de retard.

La cartographie montre que Kevin Escoffier et Charlie Dalin - qui lui naviguent en 6e position, sous le vent de PRB - ont choisi une route légèrement plus conservatrice à l'ouest du centre de Thêta, tandis que Thomson lui se dirige vers son œil.

Nous sommes en tout début de course mais cette phase pourrait déjà s'avérer un peu décisive si Thomson prend de l'avance sur la route des alizés et donc sur l'entrée dans le Pot-au-Noir.

Parmi les skippers bloqués dans le nord, on retrouve Armel Tripon sur L'Occitane en Provence - la fusée de Sam Manuard - qui paie cher aujourd'hui sa décision de retourner vers les côtes espagnoles pour régler son problème de gréement. Il a finalement décidé de poursuivre sa route mais a maintenant un peu de travail pour rattraper les leaders.

Cette première semaine de Vendée Globe a été bien dense pour les skippers qui ont dû faire face à des conditions météorologiques variées et une mer déjà bien formée. Clarisse Crémer sur Banque Populaire X (actuellement en 15e position, à 155 milles du rythme) avoue ne pas se réjouir de cette prochaine rencontre avec Thêta.

"Bref vous aurez compris, j'ai peur, que dis-je, je flippe grave, à l'approche de la dépression qui approche et je réfléchis donc depuis quelques temps à la stratégie à adopter. Je n'ai pas encore connu d'avarie sévère mais j'ai eu mon lot de petites merdouilles bien agaçantes et parfois énergivores (tout du moins en stress provoqué pour la bizuth que je suis) et je sens bien que chaque gros coup de vent hypothèque un peu la santé du bateau. A l'heure où j'écris, c'est mon hydrogénérateur bâbord qui s'est fait arracher de son support il y a 2h, rien de très grave puisque j'en ai un deuxième et que j'ai une belle réserve de gasoil, mais une fois de plus, c'était un petit coup de stress et surtout cette fois-ci, fin d'une jolie lignée de siestes bienfaisantes qui ne faisait que commencer. Je souhaiterais ménager ma monture (et mes nerfs) et je cherche tout à la fois à ralentir un peu et à faire de l'ouest (souvent on fait l'un ou l'autre, je me lance dans les deux ambitions). Je suis prête à aller visiter l'Atlantique un peu plus longtemps pourvu que Thêta me laisse tranquille..."

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)