@Bernard Gergaud

15e du Vendée Globe 2016-2017 à bord d’un IMOCA mythique lancé en 1998, Romain Attanasio a acquis depuis un bateau plus récent, l’ex Newrest-Matmut de Fabrice Amedeo, un plan Farr de 2007.

15e du Vendée Globe 2016-2017 à bord d’un IMOCA mythique lancé en 1998, Romain Attanasio a acquis depuis un bateau plus récent, l’ex Newrest-Matmut de Fabrice Amedeo, un plan Farr de 2007. Le voilà donc reparti pour un nouveau cycle en IMOCA, avec en point d’orgue le Vendée Globe 2020. Sur sa nouvelle machine, Romain va pouvoir retrouver son instinct de régatier…

 

Romain, tu as réceptionné ton nouveau bateau à Port-la-Forêt. Cette monture est dix ans plus récente que Famille Mary-Etamine du Lys, ton précédent IMOCA. On imagine que cela change la donne…


« C’est effectivement le jour et la nuit. La jauge et les performances ont tellement évolué en dix ans ! Je connais ce type de bateau car j’ai participé à la Transat Jacques Vabre 2015 en double avec Louis Burton sur un autre plan Farr de la même génération (les deux hommes ont terminé à la 9e place, NDR). Mon bateau actuel est plus performant, plus léger mais la philosophie est la même que l’ancien bateau de Louis et j’ai une idée de ce que vont donner les navigations sur ce support. Il va entrer en chantier la semaine prochaine. Les deux grands objectifs seront de vérifier tous les systèmes et d’alléger le bateau au maximum. On ne va pas se lancer dans de grands travaux cette année. La remise à l’eau est prévue courant avril. »


L’objectif avec ce bateau est d’entrer dans une démarche plus sportive ?

« Exactement. J’ai bouclé un premier Vendée Globe à bord d’un vieux bateau avec pour objectif principal de terminer ce premier tour du monde. Je misais vraiment sur la fiabilité. Je savais que terminer cette course pourrait m’ouvrir des portes pour revenir en 2020 avec un bateau plus performant et c’est bien ce qu’il s’est passé. Je suis dans une logique de progression mais je le fais humblement. Je n’ai pas un bateau neuf mais tout de même un support qui permet d’être davantage à l’attaque. Que ce soit aux entraînements à Port-la-Forêt ou en course, je vais pouvoir me battre avec les bateaux de la même génération que le mien. »

 

« Installer des foils est une éventualité »

Arnaud Boissières et Alan Roura ont pris la décision d’implanter des foils sur leurs IMOCA de la génération 2008. Cette démarche pourrait-elle te tenter ?

« C’est une éventualité à laquelle je réfléchis très sérieusement. Cela dit, je préfère attendre de voir ce que ça donne sur les bateaux d’Arnaud et Alan. Je regarde avec beaucoup d’intérêt leur démarche mais je reste prudent. Outre l’aspect financier, je ne suis pas convaincu que le gain en performance soit une évidence sur un bateau de 2007. Le gain de performance au reaching induit par les foils va-t-il suffire à compenser l’alourdissement du bateau et le déficit au près ? Donc pas de précipitation, si on fait quelque chose ce sera l’hiver prochain. »


Pendant le chantier de ton IMOCA, tu prendras part à la Transat AG2R avec Pierre Rhimbault. Pourquoi ce retour en Figaro ?


« Car l’AG2R est une course que j’aime, j’y ai participé quatre fois avec souvent de beaux résultats à la clé. J’ai tout appris en Figaro et c’est un réel plaisir de revenir sur ce circuit. C’est aussi une belle occasion de reprendre une démarche de performance et de compétition comme j’en avais l’habitude avant. Cette course va me permettre de retrouver des sensations en attendant la remise à l’eau de mon IMOCA. »

 

« Ma première Route du Rhum »


Quel sera ton programme sportif en IMOCA en 2018 ?
« Je participerai à la Drheam Cup puis au Défi Azimut. Ce seront de bons entraînements en configuration course avant la Route du Rhum qui est bien entendu le rendez-vous majeur de cette saison. C’est pourquoi je vais privilégier les courses en solitaire ou en équipage réduit pour me préparer au mieux pour cette échéance. Ce sera ma première Route du Rhum et je compte bien être dans le match avec les autres bateaux de la génération 2008 et pourquoi pas certains foilers en découverte… Je pars pour faire un résultat. »

 

Que devient ton ancien bateau, Famille Mary-Etamine du Lys, un bateau mythique de la classe IMOCA ?

« Il est à vendre 275 000 euros. Des Italiens devaient le racheter mais ils se sont désistés au dernier moment. J’ai quelques autres personnes intéressées dont certaines veulent participer à la Route du Rhum et/ou au Vendée Globe. J’ai mes plus beaux souvenirs de voile sur ce bateau emblématique et je veux qu’il parte entre de bonnes mains. »