High-voltage runs

Véritables bêtes de surf, les IMOCA 60 expriment tout leur potentiel au portant. Une allure grisante qui demande la plus grande vigilance.

Lancés dans une véritable course de vitesse après un début de parcours relativement prudent pour passer le gros temps, les leaders de la classe IMOCA déboulent actuellement dans des alizés de nord-est soufflant entre 17 et 23 nœuds. Les moyennes affichées par les monocoques sont impressionnantes ! Au portant, dans une belle houle qui prend de l'ampleur à mesure que la flotte plonge vers le sud, le speedo flirte régulièrement avec les 25 nœuds. La quille basculante siffle, les vagues d'étraves submergent le pont et ruisselent avec violence juqu'au cockpit, protégés par les larges casquettes coulissantes développées sur les bateaux les plus récents. Une protection très appréciée des marins qui, toilés au maximum, se relayent à la barre pour optimiser la trajectoire et éviter tout départ au tas. « On navigue sous grand voile haute et grand spinnaker. On a mis tout ce qu’on pouvait ! C’est rapide, bien qu’un peu tendu parce que le portant est une allure délicate. On est sur le fil en permanence alors on passe beaucoup de temps à la barre. De ce fait, on se relaie au maximum pour éviter de se mettre dans le rouge ou de commettre une petite erreur car, on le sait, la moindre faute coûte très cher au classement », précisait ce matin Bernard Stamm, à bord de Cheminées Poujoulat, remonté à la deuxième place du classement. Dans une mer encore croisée, l'humidité reste permanente même si les températures remontent progressivement. Les marins engagés dans cette 11ème Transat Jacques Vabre n'ont toujours pas eu l'occasion d'enlever leur ciré. Il leur faudra attendre encore quelques jours...

 

Christophe Favreau