Teamwork et Malizia-Seaexplorer s'installent dans le top 10 à 65 secondes d'intervalle
Les arrivées extrêmement serrées, même à l’échelle de l’Atlantique, sont devenues une norme en IMOCA, mais c’est désormais aussi l’incroyable niveau que les marins expriment en mer qui impressionne.
Après que Thomas Ruyant et Morgan Lagravière aient ouvert le bal des arrivées de la Transat Jacques Vabre-Normandie Le Havre dimanche, suivis par les duos de Paprec Arkéa et For The Planet, il aura fallu attendre une demi-journée pour assister au dénouement d'une course à rebondissements pour les équipes classées de la quatrième à la septième place.
Et le suspense fut au rendez-vous puisque les quatre bateaux sont arrivés à Fort-de-France avec seulement un peu plus de 35 minutes d'écart ! Jérémie Beyou et Franck Cammas sur Charal, pénalisés par l’impossibilité d’utiliser une voile cruciale dans les alizés, se sont imposés en 4ème position. Un peu plus de 17 minutes plus tard, ce fut au tour d’une Sam Davies exaltée, avec son complice Jack Bouttell, de franchir la ligne sur Initiatives-Cœur 4.
Justine Mettraux et Julien Villion, pionniers de la fameuse route "nord", qui ont parcouru un millier de milles de moins que les vainqueurs (!), réussissent à devancer Boris Herrmann et Will Harris sur Malizia-Seaexplorer de seulement 65 secondes, après 12 jours, 8 heures et 59 minutes de mer !
Boris, qui aurait pu faire encore mieux si Will et lui n'avaient dû surmonter de sérieux problèmes d’électronique en début de course, a été impressionné par cette fin de course.
"Dans aucune autre régate au monde, nous n'aurions pu avoir une division nord-sud sur plus de 1 000 milles et arriver si près l'un de l'autre. Je pense que nous avions 40 milles de retard sur Justine et Julien lorsqu'ils sont partis dans l'ouest, et nous sommes arrivés à un peu plus d'une minute d'eux ! Nous sommes contents de notre décision", déclare le skipper Allemand à son arrivée.
Jérémie Beyou et Franck Cammas n'avaient pas prévu d'être dans ce groupe. Néanmoins, après avoir mené le début de course aux commandes de leur puissant plan Sam Manuard, un problème avec leur grand gennaker les a contraint à se contenter d'une voile de reaching plus petite, et ce dès les Canaries…
"Il y a forcément une certaine frustration de ne pas avoir pu jouer parmi les leaders jusqu'au bout", confie Jérémie Beyou, qui a connu une saison plutôt réussie en compagnie de Franck Cammas. "Nous avons cassé une voile essentielle pour la fin de la course et dû faire avec". Malgré cette déception, Jérémie sait qu'il est bien lancé dans sa préparation du Vendée Globe. "J'ai beaucoup progressé aux côtés de Franck et le bateau aussi", résume-t-il.
Sam Davies est l’un des autres skippers qui peut être satisfait de sa saison. Elle a navigué avec trois co-skippers différents, Damien Seguin, Nicolas Lunven et maintenant Jack Bouttell, et a décroché une quatrième place et trois cinquièmes places à bord de cet autre plan Manuard qui, selon Jack, a encore beaucoup de potentiel d’optimisation.
Sam confie à son arrivée qu'elle a énormément appris en naviguant avec le double vainqueur de The Ocean Race, et ce, malgré une courte période de préparation ensemble. "Par exemple, c'était la première fois que nous faisions du vent arrière sur ce bateau et nous avions en plus une nouvelle voile - un code zéro en tête de mât -. Nous avons appris à connaître le pilote, les foils et les réglages, tout, le trim et la force que l'on peut pousser dans ces conditions. J'ai beaucoup appris dans tous les domaines du bateau", détaille-t-elle.
A bord de Teamwork, Justine Mettraux peut être légitimement satisfaite du travail réalisé sur l'Atlantique. A bord de l’ex-Charal (plan VPLP), Julien Villion et elle ont mis derrière eux sept IMOCA plus récents en menant une course qui a tenu en haleine les fans, avec cette trajectoire vue comme particulièrement menaçante par les partisans du sud.
En fin de compte, les choses ne se sont pas déroulées comme le laissaient présager les premiers routages et une première victoire en IMOCA a échappé à l'impressionnante skipper suisse. Mais elle aborde désormais la saison en solitaire avec une confiance renouvelée en ses capacités et en celles de son bateau. "La route des montagnes n'est pas facile, elle nous a donné du fil à retordre", déclare-t-elle à l'arrivée. "Mais cela valait la peine d'essayer et de jouer."
Boris Herrmann et Will Harris savent, quant à eux, qu'ils disposent d'un bateau bien rodé et bien optimisé (plan VPLP) qui peut encore monter sur le podium, s'il bénéficie des bonnes conditions. "Nous avons montré que nous sommes de bons compétiteurs, que notre bateau est rapide au portant et qu'il peut être performant sur le Vendée Globe", résume Boris à l’arrivée.
"En ce sens, nous avons atteint notre objectif sportif sur cette course. Notre classement dans les sept premiers est satisfaisant, mais nous pensons avoir appris que nous pouvons encore nous améliorer et aller chercher quelques places de plus sur les prochaines courses", ajoute-t-il.
La première de ces courses est le Retour à la Base en solitaire qui partira de la Martinique pour Lorient le 30 novembre, une compétition qui marque le début du cycle en solitaire en perspective du Vendée Globe l'hiver prochain.
Ed Gorman (traduit de l'anglais)
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