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C’est un bien mauvais coup que le sort a joué la nuit dernière à Thomas Ruyant. Alors que vers 21 heures le skipper de LinkedOut s’offrait une petite sieste, il sentit brutalement son voilier « partir au tas », piquer du nez dans les vagues de manière incontrôlable.

Se précipitant aux écoutes, Thomas réalisa très vite que quelque chose d’anormal se passait à l’avant de son bateau. Il trouva la soute avant complètement remplie d’eau. Craignant le pire, il entreprit immédiatement d’arrêter son bateau, travers à la route, et de mettre en action ses deux pompes du bord.

Peu après minuit, il annonçait à son équipe à terre être en mesure de reprendre prudemment sa route, sous grand-voile et J3, tout en poursuivant l’assèchement des compartiments avant. 

Plusieurs heures plus tard, ayant repris confiance dans le bon comportement du monocoque, il pouvait livrer un premier diagnostic : « Les deux loquets avant de la trappe se sont ouverts sous l’effet des vagues. Je marchais alors à plus de 25 noeuds. Le bateau s’est rempli en 30 minutes pendant que je dormais. J’ai vraiment cru que l’histoire se répétait !»

On se souvient en effet qu’à quasiment ce même point de la course, un 18 décembre 2016, entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine se désintégrait littéralement.

Alors qu’il fera ce matin son entrée dans le Pacifique, LinkedOut a plus de 130 milles de retard sur Yannick Bestaven, le leader. Le skipper dunkerquois, deuxième au classement général de la neuvième édition du Vendée Globe, a repris sa course en avant avec détermination.