Transat jacques vabre day 4 october 30 2019 11th r 1600 1200

La flotte de la 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre se scinde en trois groupes ce matin. Au sud, les leaders sortent de la dorsale qui les aura occupés une douzaine d’heures. Ils renouent avec des vitesses d’environ 20 noeuds dans l’ alizé instable qui souffle au large du Maroc.

Tous les Class40 ont désormais franchi la latitude du cap Finisterre et naviguent toujours au près le long des côtes espagnoles et portugaises. Les IMOCA les plus à l’ouest, profitent quant à eux du bon flux qui enveloppe les Açores. Ils devraient doubler l’archipel dans la journée avec environ 200 milles de retard sur les meilleurs mais vont devoir eux aussi franchir la barrière des hautes pressions…

Mini break pour Apivia et Charal

Les deux foilers de nouvelle génération ont fait parler la poudre hier dans la journée. Rentrant dans la dorsale au coude à coude avec le groupe de poursuivants emmené par Initiatives-Cœur, ils en ressortent avec près de soixante milles d’avance ce matin. Apivia qui prolonge sa route bâbord amures vers la Mauritanie ne tardera certainement pas à empanner s’il veut passer ensuite au nord de l’archipel des Canaries. « C’est un complet changement de décor » indiquait ce matin Charlie Dalin sur Apivia. « Le vent est monté à 30-32 noeuds lorsqu’on a empanné dans la nuit et le bateau fait des pointes à 26. On a remis les cirés et les bottes. C’est ambiance casque lourd mais je suis ravi des performances du bateau ! »Troisième ce matin, Banque Populaire a très bien tiré son épingle du jeu et porte haut l’étendard des bateaux à dérives après plus de 1000 milles de course. Car la flotte commence à s’étirer en sortie de dorsale puisque le dixième Newrest Art et Fenêtres pointe déjà à plus de 130 milles des leaders.

Plus loin derrière, il a fallu se remotiver pour les tenants de l’option ouest. De guerre lasse, le quintet a obliqué vers le sud hier à la mi-journée. Leur bord commençait très mal avec un angle assez catastrophique mais depuis le vent a un peu adonné et surtout forci, ce qui permet au quintet Maitre CoQ, Bureau Vallée II, Hugo Boss, Prysmian Group et Malizia 2 Yacht Club de Monaco de retrouver une meilleure cadence. Pas de quoi revenir tour de suite dans le jeu néanmoins car pendant que les leaders redémarrent dans l’alizé, ce groupe des cinq va devoir à son tour se frayer un passage dans les hautes pressions…

Au jeu des options et des générations de bateaux, la course en IMOCA a généré des écarts considérables : Après un peu plus de 1000 milles de course, 400 milles séparent Apivia de V and B…

Les mots des skippers 

- Charlie Dalin - APIVIA

Ce matin, c’est rapide et humide, on est au portant dans la brise en tribord amure au nord des Canaries.  C’est fort mais c’est bien, ça avance vite ! C’est monté jusqu’à 30-32 nœuds puis quand on a empanné on est passé à 25-28 nds, ça fait des pointes à 26 en vitesse de bateau.

Tout va bien à bord malgré le changement de décor par rapport à la nuit d’avant où l’on avait une mer lisse. Là, on a remis le ciré et les bottes et c’est ambiance casque lourd !

Hier, on a eu pas mal de vent dans la journée par conséquent la dorsale ne nous a jamais passé dessus. On a juste dû faire un empannage pour se dégager. On a quand même eu peur quand on a vu Banque Populaire et Initiatives-Cœur se faire prendre dans le vent faible. Là, on est dans les alizés, y a pas mal de vent, c’est chaotique. Je suis très content des performances du bateau. On va se refaire un bord au nord des Canaries, on passera dans l’ouest en descente, après ce sont les bascules qui décideront. Ça va mollir au fur et à mesure de la journée. Le vent est déjà tombé un petit peu.

- Thomas Ruyant - Advens for cybersecurity 

Route au sud ! On est sur un près assez rapide, ça ouvre tout doucement. On va dans les 12 heures traverser forcément la dorsale. C’est un peu le point critique pour arriver dans les alizés, j’espère qu’on va traverser très vite, ce ne sera pas évident. On aura du retard à l’arrivée au Port au Noir, on guette les opportunités. On a un très bon bateau à ces allures, et donc après aussi ça va aller vite. L’arrêt technique ne nous a pas ouvert les portes que les premiers ont eues, alors on ne voulait pas se recaler 200 milles dernière les premiers. L’option ne s’est pas passée comme on espérait. Il n’y pas eu de bascule au nord-ouest et la tête de flotte ne s’est pas arrêté dans la dorsale, donc aujourd’hui on a du retard mais on va essayer de le diminuer.

On sent que dès qu’on est à proximité et qu’on a des conditions similaires aux autres, on va très vite. Le bateau va très vite au près et jusqu’à 120-130° du vent. On cherche encore les manettes au portant mais ça va venir. Ce n’est pas qu’une course de vitesse, c’est aussi un jeu stratégique.

On prend du temps tous les deux avec Antoine (Koch). C’est le but de l’association, on alterne les quarts cockpit-bannette entre les deux repas, et la météo, on se croise mais pas temps que ça. Il faut s’habituer au bateau tout simplement. On passe pas mal de temps à la table à cartes. Antoine plus que moi, en moyenne, on y passe 3-4 heures, météo le matin, météo le soir, on joue pas mal aussi avec les images satellite.

- Maxime Sorel - VandB Mayenne 

Ca cravache pour récupérer le retard de ce début de course, on est sur la queue de la dépression, c’est bien humide, on a envie de se changer, la mer n’est pas rangée. On commence tout doucement à ouvrir les écoutes, mais ça reste une allure gîtée et pas hyper rapide. C’est une mer croisée, le bateau tape. On était super content d’avoir réparé rapidement, on a reculé le mât en arrière, ce n’était pas gagné, donc d’être en course c’est une bonne nouvelle. Quand on voit le groupe avec qui on était, c’est sûr qu’on se dit qu’on aurait aimé être là. Mais on se dit, qu’on ne peut que remonter les places. On est était cramé suite à la première journée, on est reparti sur les rotules, on s’est mis dans un rythme bien calé pour récupérer rapidement.

- Giancarlo Pedote - Prysmian Group 

Tout va bien, on a touché du vent, on est parti au reaching dans une mer plus calme que les jours précédents. La journée d’hier était putôt ventée, on a décidé de virer parce que ça devenait dur et vraiment pas intéressant d’aller dans l’ouest. On assume notre décision et maintenant c’est à nous de faire mieux pour aller jusqu’au bout. La, il faut qu’on gère une petite zone anticyclonique et il faudra être très actif pour ne pas se faire piéger dans la molle.  On a des moments communs où on réfléchit de la stratégie et autrement, l’un est à la bannette, l’autre sur le pont. On discute pas mal aussi sur le choix des voiles et les réglages.

- Alan Roura - La Fabrique 

Tout va bien, on fait avec ce qu’on a, c’est à dire du près depuis très très longtemps ! On a des concurrents autour et tout se passe bien à bord, il y a du match et on va essayer de lâcher les chevaux

Au début, on voulait aller dans l’ouest. Très rapidement, il fallait faire un bord sud et lorsqu'on a renvoyé dans l’ouest on a compris qu’il y avait peut-être une voie entre les deux grandes options. Je crois qu’on a plutôt bien fait. On est pas forcément content du classement mais notre positionnement sur le plan d’eau est pas mal. L’idée maintenant, c’est de remonter au maximum la flotte.

Le décor est gris avec de temps en temps un rayon de soleil. On a entre 18 et 20 noeuds au près. La mer est assez agréable, le bateau est gîté et le paysage n’a pas beaucoup changé depuis quelques jours.

Le vent n’en fait qu’à sa tête et ça devrait qu’accélrer dans les heures qui viennent.

Avec Seb, ça se passe superbien, un vrai p’tit couple ! On se relaie en fait pas mal et on a partager notre premier repas ensemble seulement hier soir. On regarde ensemble la stratégie météo mais on maintient un rythme assez élevé, donc on n’a pas tant de moments que ça ensemble.

- Fabrice Amedeo - Newrest-Art&Fenêtres 

Ça se passe bien, on a contourné la dorsale qui était à l’ouest du Portugal cette nuit. C’était un exercice de finesse et de précision. On s’est fait avoir un peu à la fin car on a été très gourmand mais dans l’ensemble, on est content. La transition climatique est assez brutale. On fonce au portant, et c’est déjà l’été sous la casquette. Dehors, il fait encore un petit peu gris mais le soleil n’est pas loin. L’océan commence à bleuir aussi. La mer est relativement rangée. Le bateau fonce, ça mouille beaucoup.

Dans la dorsale, on n’a pas tant pas manoeuvré que ça. On est resté sous grand spi et l’aile de mouette s’est bien passée. On a renvoyé derrière le gennaker, avec 1 ris dans 21 noeuds de vent.

Au niveau stratégique, Eric passe pas mal de temps à la table à cartes mais nous prenons les grandes décisions ensemble, comme celle d’aller au Sud au début. On trouvait l’ouest hasardeux et le Sud paraissait bouché mais on se disait que si une porte s’ouvrait c’était là qu’il fallait être. 

Maintenant, on voudrait être plus proche des concurrents de devant, mais il y a un tel niveau que chaque petite erreur coûte cher. On comptait ce matin, il y a quasiment un vainqueur de la Solitaire du Figaro par bateau et il ne fait faire aucune erreur.

On regarde pas mal ce que font les autres. Les bateaux sont quand même différents, tout le monde n’a pas le même potentiel, entre dérives, foils, nouveaux foils. Mais à force d’avoir suivi les skippers des années let des années orsque j’étaiis à terre, je creconnais assez bien leur facon de naviguer. 

On parle beaucoup de régate avec Eric et on est heureux, on s’amuse bien. On parle aussi de la vie, du Vendée globe. C’est ça qui rend une transat sympa, loin des sollicitations de la terre.

- Clarisse Cremer - Banque Populaire X

Ça va, on vient de faire un empannage, il ya pas mal de vent on est sous grand gennaker le long des Canaries, c’est assez sportif. Comment se passe l’ empannage ? Et bien, on commence à matosser dedans, puis les voiles à l’extérieur. On fait attention à ne pas abimer le bateau mais en double ce n’est la manoeuvre la plus stressant. Mis bout à bout, ça prend une petite demi-heure, le temps de tout ranger à la fin. La mer n’est pas géniale, mais la houle est quand même longue. Ce matin, il yavait des claques à 30 noeuds, mais là, on ‘a plus que 20/21. Le vent de nord est a pris de la droite ce qu inous a permis d’empanner. On va continuer comme ça toute la journée.On apprend à se découvrir avec Armel. C’est plutôt lui qui  regarde les routages en premier. Ensuite, je regarde et on en discute. C’est cool car il sait comment procéder. je le vois faire et je m’inspire. Il y en a toujours un dehors pour suveiller le bateau. Les jours passent assez vite comme ça. Dan journée, on prend toujours un moment pour décortiquer ce qui se passe dans les prochaines heures; On place des waypoints  pour savoir 

Quand la météo est plus cool, c’est plus propice pour passer plus de temps ensemble. Mais là, j’ai hâte d’aller à la bannette c’est mon tour et Armel barre en ce moment car c’est assez technique au portant.