20200908 DEFI AZIMUT Y3A7068 A BEAUGE

Le dixième Défi Azimut s’est achevé hier après la victoire de L’Occitane en Provence (Armel Tripon) sur les ‘runs’, Charal (Jérémie Beyou) pour les ‘48 heures’ et PRB (Kevin Escoffier) a empoché le ‘Tour de l’île de Groix’.

Trois épreuves complémentaires, pour trois vainqueurs différents. Après la domination sans partage de Charal l’an passé, cette édition 2020, disputée dans des conditions estivales, a montré que la flotte a encore gagné en homogénéité pour des débats sportifs de haut niveau. Prochain rendez-vous IMOCA : le départ du Vendée Globe le 8 novembre !

Deuxième événement sportif IMOCA de la saison après la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, le Défi Azimut avait été coché dans le calendrier de nombreux teams. Ce sont finalement 17 bateaux dont 11 foilers qui ont régaté pendant cinq jours à Lorient. Un rendez-vous qui a permis de découvrir plusieurs IMOCA dans leur nouvelle configuration : Thomas Ruyant étrennait la ‘V2’ des foils de LinkedOut ; Stéphane Le Diraison s’alignait sur son plan Finot 2008 dans sa nouvelle configuration : Time for Oceans a, en effet, subi un profond lifting chez Multiplast pendant six mois avec notamment l’adjonction de foils (les mêmes que le Maitre CoQ 2014 de Jérémie Beyou), un nouveau roof et de nouveaux safrans... Quant à L’Occitane en Provence, c’était sa seconde apparition après l’abandon précoce d’Armel Tripon dans la course de juillet, et l’original plan de Sam Manuard a du potentiel !

 

Beaucoup d’intensité

« Le niveau de préparation des bateaux est excellent. Les conditions étaient certes estivales mais l’engagement sportif est bien là et aucune casse n’a été à déplorer, »notait Antoine Mermod, président de l’IMOCA sur les pontons de Lorient. Après la montée en puissance sur les ‘runs’ qui ont consacré ‘L’Occitane’ avec un chrono à 23,35 nœuds, le plat de résistance des 48 heures a marqué les esprits par son finish indécis jusqu’au bout.

« La première nuit a été très rapide avec des vitesses impressionnantes proches de 30 nœuds dans un vent qui n’a pas dépassé les 20, » poursuit Antoine Mermod. « Au final, c’est Charal qui l’emporte mais APIVIA a longtemps mené la danse, LinkedOut était dans le coup, l’Occitane en Provence n’était jamais loin. C’était très ouvert et on constate aussi que des foilers comme PRB ou Initiatives-cœur, très bien menés, peuvent encore se hisser au top. Ça ressemblait à une étape de Solitaire du Figaro ce qui en matière d’engagement sportif est une référence. »

En effet, quel suspense à l’arrivée des 48 heures ! Kevin Escoffier qui avait course gagnée s’est fait piéger sur la mer d’huile… A quelques encablures, Jérémie Beyou a finalement franchi la ligne en vainqueur, suivi de trois navigatrices qui se sont hissées dans le Top 4 : Samantha Davies, Isabelle Joschke et Clarisse Crémer. Les trois femmes ont négocié finement les petits airs à la Pointe de Pen Men et renversé le finish.

Une flotte clarifiée

Les différents groupes qui composent la flotte commencent à bien se clarifier. En haut du tableau, on constate que de nombreux bateaux peuvent concurrencer Charal qui reste une référence de la nouvelle génération et celui sur lequel le plus de développements ont été menés.

Juste derrière, un quatuor d’IMOCA plus anciens dotés de foils génération 2018 ou 2019 ont encore leur mot à dire : Initiatives-cœur, MACSF, PRB et Seaexplorer-Yacht Club de Monaco*. Suit ensuite la flotte des foilers 2015 ou antérieurs que viennent souvent contester les meilleurs IMOCA à dérive comme Banque Populaire X, Groupe APICIL ou V and B-Mayenne.

Événement plébiscité par les coureurs, le Défi Azimut est arrivé à maturité et rentrera en toute logique dans le championnat IMOCA Globe Series à partir de 2021. « A nous de continuer à faire grandir l’événement pour en faire un rendez-vous incontournable pour un maximum de bateaux. Nous avons déjà commencé à travailler dans cette optique avec les organisateurs, » concluait Antoine Mermod.

*Dans leur ordre d’arrivée à la course des 48 heures.

Ils ont dit :

Jean-Marie Corteville, créateur de Azimut à Lorient, société spécialisée en solutions numériques et organisateur du Défi Azimut :« Une magnifique 10e édition s’achève ! Chaque année, nous proposons un peu plus de contenus et d’intensité. Le fait d’intégrer le calendrier des IMOCA Globes Series à partir de 2021 constitue pour nous une forme de consécration. La philosophie du Défi Azimut restera la même mais nous poursuivrons notre montée en puissance. Nous peaufinerons encore notre organisation et notre accueil. Nous ferons en sorte de mieux médiatiser et internationaliser l’événement. »

Armel Tripon (L'Occitane en Provence), vainqueur des ‘runs’ : « Nous sommes venus pour nous confronter et comprendre et c’est ce que nous avons fait sous plein d’allures et de forces de vent différentes. Nous avons vu que le bateau n’a pas de trou de vitesse et que j’étais plutôt bien dans le match, donc c’est hyper positif. C’est sympa de dire « on a un bateau qui va vite » mais il n’y a que lorsque tu te mesures aux autres que tu peux vraiment en être sûr. Cette course permet de se mettre dans une bonne dynamique course avant le Vendée Globe. Ne serait-ce que pour reprendre des réflexes de placement ou de trajectoires. Cela faisait un moment que je n’avais pas régaté et cela s’oublie aussi. C’était un rendez-vous à ne pas rater. »

Kevin Escoffier (PRB), vainqueur du Tour de l’Ile de Groix : « Nous avons pris un super départ. Les conditions étaient vraiment idylliques aujourd’hui, entre 5 et 12 nœuds. Vent, soleil,… On se serait cru sur un tour d’Antigua plutôt qu’un tour de Groix. En fait, c’était le tour d’Antigroix comme on a tourné à l’envers (rires) ! Nous étions dedans. Ça fait du bien car samedi, l’arrivée des 48 heures m’a fait mal. Forcément, cela fait toujours plaisir de gagner car on donne tout à chaque fois. Cela fait du bien et montre à la concurrence que nous ne sommes pas là par hasard. Nous sommes dans le coup et nous n’avons rien cassé. Il nous reste encore un mois et demi pour être fin prêt sur le départ du Vendée Globe ! »

Les cinq premiers des ‘runs’
1 – L’Occitane en Provence (Armel Tripon), 03 min 05 s (23,35 nds)
2 – LinkedOut  (Thomas Ruyant), 03 min 20 s (21,60 nds)
3 – ARKEA PAPREC (Sébastien Simon), 03 min 23 s (21,28 nds)
4 – APIVIA (Charlie Dalin), 03 min 28 s (20,77 nds)
4ème ex æquo Initiatives-Cœur, (Samantha Davies)
Tous les temps

Les cinq premiers des 48 heures-solo
1 – Charal  (Jérémie Beyou) en 1j 20h 56min
2 – Initiatives-Cœur (Samantha Davies) en 1j 20h 59min
3 – MACSF (Isabelle Joschke) en 1j 21h 13min
4 – Banque Populaire X (Clarisse Crémer) en 1j 21h 20min
5 – PRB (Kevin Escoffier) en 1j 21h 33min
Tout le classement

Les cinq premiers du Tour de l’Ile de Groix
1 – PRB (Kevin Escoffier) en 2h 29min 47s
2 – APIVIA (Charlie Dalin) en 2h 32min 19s
3 – V and B-Mayenne (Maxime Sorel) en 2h 33min 07s
4 – Initiatives-Cœur (Samantha Davies) en 2h 33min 29s
5 – Seaexplorer-YC de Monaco (Boris Herrmann) en 2h 33min 50s
Tout le classement