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Le confinement ayant provoqué l’annulation des courses The Transat CIC et de la New York – Vendée Les Sables d’Olonne, la classe IMOCA organise une course inédite : la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne.

Une épreuve en solitaire de 3600 milles où les prétendants au tour du Monde s’élanceront le 4 juillet pour une boucle en Atlantique Nord via le cercle arctique et les Açores. Un galop d’essai grandeur nature pour Maxime Sorel, skipper du voilier V and B – Mayenne,  qui prendra le départ de son premier tour du monde en solitaire en novembre.

Après une très belle cinquième place en mai 2019 sur sa première compétition en solo à bord de V and B – Mayenne, la Bermudes 1000 Race, la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne sera sa deuxième grande épreuve en solo. Malgré, la pause contextuelle dûe à la crise sanitaire, le parrain national de Vaincre la Mucoviscidose a réussi à s’entraîner depuis la mi-mai et se présentera sur la ligne de départ avec beaucoup d’envie et la ferme intention de figurer parmi les meilleurs concurrents disposant d’un voilier à dérives droites.

LA VENDEE – ARCTIQUE – LES SABLES D’OLONNE, DECRYPTAGE AVEC MAXIME

La Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne est une course océanique en solitaire inédite et atypique pour les skippers de course au large, plus habitués aux transatlantiques. Le 4 juillet, 24 skippers s’élanceront pour un parcours triangulaire de 3600 milles, soit dix à douze jours de mer, entre les Sables-d’Olonne, l’Ouest de l’Islande et le Nord des Açores.« J’ai vraiment hâte d’y être, je pense que je vais encore emmagasiner de l’expérience. Le parcours est vraiment atypique. Je suis super content d’aller naviguer dans le cercle polaire. Je trouve ça génial de pouvoir franchir 60° Nord et potentiellement 60° Sud la même année. Je ne suis jamais allé aussi Nord. Cela s’annonce plus compliqué qu’une transatlantique classique, avec notamment des vents très forts dans le nord et des températures très froides, comme ce que l’on vivra dans le grand Sud cet hiver. On peut aussi rencontrer des brumes épaisses avec un trafic intense au large de Terre-Neuve. » se réjouit le jeune Cancalais.

Cette course est un véritable galop d’essai avant le Vendée Globe et permettra à Maxime de tester son bateau sur lequel il navigue depuis moins de 2 ans. Avec une cinquième place sur la Bermudes 1000 Race 2019, Maxime prendra le départ de sa deuxième grande épreuve en solo en IMOCA qui lui permettra ainsi d’engranger un maximum d’expérience : « C’est une super répétition avant le Vendée Globe ! Je vais embarquer les mêmes équipements que pour le tour du monde. Le but sera de valider de nombreuses choses sur le bateau puisque ce sera notre seule course au large avant le Vendée Globe. On a beaucoup de points à valider notamment les nouveaux jeux de voiles, l’électronique et les aménagements que l’on a mis en place pendant l’hiver. L’objectif sera donc de préserver le bateau et répéter nos gammes pour partir cet hiver dans les meilleures conditions.»

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L’HISTOIRE DE MAXIME SOREL AVANT LE GRAND SAUT PLANÉTAIRE !

Il est né à Saint-Malo il y a 33 ans. Maxime Sorel, le skipper du monocoque de 60 pieds V and B – Mayenne prendra le départ de son premier Tour du Monde en solitaire et sans escale, le fameux Vendée Globe, le 8 novembre. Le dynamique parrain national de l’association « Vaincre la Mucoviscidose », a un parcours atypique mélangeant passion pour la mer, les bateaux et la course au large et vie professionnelle.

« J’ai passé toute mon enfance à Cancale non loin de Saint-Malo avec mes parents, ma petite sœur Charline et mon grand frère Jérémy » raconte Maxime. « J’étais une vraie pile électrique, je ne m’arrêtais jamais. J’étais toujours dehors à construire des cabanes, jamais vraiment à l’intérieur devant des jeux vidéos. Très jeune, je suis adepte du skim board, des sports de plage, de surf mais également de skate. » Voilà des débuts paisibles pour la petite tête blonde aux yeux rieurs. « Je ne suis pas très, très brillant à l’école. Je suis un élève moyen. Je suis content quand la sonnerie de la récréation retentit. Je ne suis pas le dernier à faire des conneries mais je m’en sors toujours. ». Le voisin de Maxime est atteint de la Mucoviscidose, la famille Sorel contribue activement à soutenir l’association « Vaincre la Mucoviscidose », un engagement qui ne cessera d’animer Maxime.

Être ou ne pas être
Adolescent, Maxime décide d’aller vivre avec son père, directeur de centres de formation professionnelle du groupe Forget. A Rennes, le collégien pourtant si extraverti change radicalement de comportement. « J’ai voulu me fondre dans un nouvel univers sans faire de vagues, en étant le plus discret possible. Je ne suis plus le perturbateur et ai du coup de bonnes notes. »

Durant cette période et avant, Maxime découvre la voile à travers l’école de voile de Port-Mer près de Cancale, Optimist, Topper, Laser, Hobie Cat… « J’ai intégré un pôle de compétition. Je me défends au niveau départemental. Nous n’avons pas assez de moyens pour nous déplacer au niveau national mais j’aime ça. La contrainte du bateau à voile me plaît, ne pas marcher face au vent a aiguisé mon appétit… ». BEPC en poche, Max enchaîne au lycée Saint-Martin de Rennes. « A cette époque, je retrouve un peu mes marques et je suis à nouveau moi !! Je profite un peu plus de Rennes avec mon frère qui est plus grand. Je réussis mon bac S. Je bosse l’été depuis mes 15 ans notamment dans l’ostréiculture et les travaux publics. Cela m’a donné des idées et j’intègre un IUT génie civil à Saint-Nazaire. »

Génie civil
A Pornichet, le cadet des Sorel navigue un peu en J24 et en Class8 et étudie beaucoup. La suite de ses études se déroulent à Lorient à l’école nationale supérieure d’ingénieur de Bretagne Sud. « Je me prends au jeu. J’alterne 6 mois à l’école et 6 mois en entreprise. J’aime la pratique. Je navigue encore avec la découverte du Tour de France à la voile en Mumm30. Je pars pour ma troisième année au Québec où je fais des recherches sur le béton par temps froid. En 2010, j’obtiens mon diplôme d’ingénieur. Très vite, je travaille chez ETPO, Entreprise de Travaux Publics Ouest chez qui j’ai fait des stages. » Maxime est parachuté à Limay près de Mantes- la- Jolie et devient responsable des équipes d’une antenne qui comprend 5 salariés. Il fait route aussi régulièrement pour Le Havre où il construit des digues et diligente des travaux maritimes. « C’était super. J’étais autonome. Je bossais sur plusieurs agences et mes dirigeants me trouvèrent une nouvelle responsabilité au Havre.»

Le déclic « course au large »
Retour en arrière… En 2008, le père de Maxime dans le cadre de ses fonctions rencontre le marin costarmoricain Pascal Quintin. Ce dernier cherche un partenaire. Forget Formation adhère et l’entreprise devient sponsor de Pascal sur la Québec Saint-Malo. Maxime découvre alors réellement le grand large et le Multi50. « Je découvre la compétition à haut niveau dans une ambiance festive. Je participe avec Pascal à de nombreuses courses jusqu’en 2013. » La vie de Maxime s’accélère et le virus du large l’emporte. « Au boulot, j’avais des fournisseurs passionnés par mes épreuves véliques. C’est comme ça que l’idée d’une participation à la Route du Rhum 2014 est venue. J’investis alors dans un Akilaria RC1. La mayonnaise prend. Au retour du Nautic 2013, nous nous arrêtons dans un V and B à Rennes. Le patron me donne le contact des dirigeants de la franchise. Quelques mois après lors de la conférence de presse de la Route du Rhum à l’automne, V and B décide de m’accompagner. Nous nous retrouvons, V and B, mes partenaires – fournisseurs - au départ de la course à Saint-Malo. C’est de la folie. Tout le monde adhère au projet. Il y a un vrai engouement. On découvre ce que la course au large peut apporter économiquement pour une entreprise. Je prends 3 mois de congés pour être prêt et je termine ma première transat en solo à la première place dans la catégorie « vintage ».»

Une victoire d’anthologie
Le retour au travail en janvier 2015 est un peu difficile. Maxime convainc V and B de l’aider à construire un nouveau Class40. Il quitte son job et fonde une société qui gère à la fois son projet de course au large mais qui continue à faire du consulting dans le domaine des travaux publics. En 2015, Maxime clôt la Transat Jacques Vabre à une belle deuxième place. En 2017, avec Antoine Carpentier, le marin cancalais la remporte, l’apothéose ! Le tandem réalise une compétition aboutie et c’est un duel mémorable en baie de tous les Saints contre Aymeric Chappellier et Arthur Le Vaillant qui tourne à l’avantage du voilier vert. En 2018, il abandonne hélas la Route du Rhum mais une énorme communauté s’est créée autour des défis de Maxime qui voit grand !

Cap sur le Vendée Globe
Le jeune Sorel, épaulé par son grand frère Jérémy, décide de passer à la vitesse supérieure. Le monocoque IMOCA de Thomas Ruyant est acheté, un plan VPLP – Verdier de 2007 à dérives droites et qui avait été lancé par Kito de Pavant. Avec V and B, fidèle, le département de la Mayenne qui rejoint l’aventure en juillet 2019 et de multiples soutiens, Maxime Sorel s’approprie sa nouvelle monture terminant notamment à une superbe cinquième place sur la Bermude 1000 Race 2019, sa première compétition, en solitaire, à bord d’un bateau du Vendée Globe. Il clôt aussi la Transat Jacques Vabre à la 16ème place avec Guillaume Le Brec malgré une escale technique forcée à Brest dès le début de la traversée de l’Atlantique entre Le Havre et Salvador de Bahia. Cette année, s’adaptant aux circonstances exceptionnelles en raison de la crise sanitaire mondiale, Max, pour les intimes, a préparé minutieusement son grand et formidable défi, structurant de manière minutieuse son projet dans toutes ses composantes (sport, technique, communication…). Le rookie à la tête bien faite est prêt à tourner autour du Monde pour le plus grand plaisir de nombreux aficionados. « Je suis en train de m’accomplir. J’adore faire les choses par moi-même. J’ai hâte d’être dans le chenal des Sables d’Olonne pour prendre le départ de mon Vendée Globe. Je souhaite qu’il soit performant avec mes armes de novice autour du Monde, je souhaite le partager un maximum avec tous, notamment les patients atteints de la Mucoviscidose qui me font avancer quotidiennement, je souhaite boucler cette première boucle planétaire. »  Le dragon des océans très présent dans la grand-voile de V and B – Mayenne va l’aider, le souffle de tous aussi. En route pour une histoire non commune, une Histoire avec un grand H !

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LE VOILIER V AND B – MAYENNE : UN MONOCOQUE RÉFÉRENT

C’est un plan Verdier / VPLP. Il est né en 2007 et a fait tout de suite figure de voilier « novateur » de part ses formes planantes pour l’époque. Le monocoque de 60 pieds IMOCA V and B – La Mayenne a tout d’abord été mené par Kito de Pavant puis par Armel Tripon et Thomas Ruyant. Il dispose, malgré quelques problèmes techniques dans sa carrière, d’un palmarès enviable avec notamment une deuxième place en 2009 et une quatrième en 2015 sur la Transat Jacques Vabre et de belles performances au grand large sur le Vendée Globe. C’est un bateau réputé polyvalent, rapide à toutes les allures. Il ne dispose pas de foils comme les voiliers « dernière génération » mais possède d’autres qualités notamment dans le petit temps. Maxime a pour objectif principal de terminer son premier tour du monde et a le souhait d’essayer de monter sur le podium des voiliers de la classe IMOCA à dérives droites. Car parmi les concurrents au départ, tous, même si les voiliers appartiennent à la même jauge, n’auront pas réellement les mêmes performances et il existera des disparités au sein de la flotte.

Le voilier V and B – Mayenne en adéquation avec les ambitions de Maxime
La jauge IMOCA, soit les règles de construction des voiliers de la classe, est la même pour l’ensemble des participants au prochain Vendée Globe mais elle a évolué au fil des années et donc les bateaux ont quelques différences en termes de dessins architecturaux selon la date de leur enfantement. « De là à dire que nous allons vivre un Vendée Globe à deux vitesses, c’est un peu de trop » explique Maxime Sorel. « Mais, c’est vrai que nous n’allons pas bénéficier tous des mêmes atouts en matière de vitesse. Je distingue donc les foilers, les monocoques pourvus de foils qui appartiennent à la génération du Vendée Globe 2016 et qui ont été conçus dernièrement, et les voiliers à dérives droites qui sont plus anciens. »

« Mon dragon des océans est un voilier moins complexe que les dernières générations. Il apporte des garanties de casse moins importantes que les foilers notamment parce qu’il est moins large en surface offerte à un objet non identifié que les bateaux récents. V and B – Mayenne est léger, rapide au près à contrario des foilers. Il est aussi puissant au portant. En somme, on peut dire qu’il est polyvalent et surtout adapté à mon premier Vendée Globe. » Les différentiels de vitesse sont, tout de même, forts en comparaison et à la vue du bond technologique des dernières années. « A certaines allures, V and B – Mayenne rendra 5 nœuds à un Charal, LinkedOut, Apivia ou Hugo Boss. C’est un fait. Mais, de mon côté, je ne me soucie pas vraiment de cet écart. Je vais prendre le départ du Vendée Globe avec mes armes, mon budget, environ 2 millions d’euros sur 28 mois, et je ne joue pas dans les mêmes cours que les marins qui en sont à leur troisième voire quatrième Vendée Globe avec des budgets beaucoup plus conséquents et évidemment une bien plus grande expérience que moi.»

 

ALERTE TV : vidéos embarquées et extérieures V and B - Mayenne