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D'ici au départ de la Transat Jacques Vabre, l'IMOCA a décidé de partager les portraits de quelques duos atypiques, originaux ou très en phase, formés pour les besoins de la Transat en double. Focus aujourd’hui sur le tandem composé de Yannick Bestaven et Roland Jourdain (Maître CoQ) qui fait office de parfait outsider et peut raisonnablement viser le Top 5, voire mieux.

« Evident », « naturel », « simple ». Tels sont les mots employés par Yannick Bestaven et Roland Jourdain quand on leur demande de parler de la formation et du fonctionnement de leur duo.

Une suite logique

En tout début d’année, Yannick Bestaven a acheté Maître CoQ (ex Safran) à la société de Roland Jourdain, Kaïros. « Roland et son équipe m’ont livré le bateau avec le mode d’emploi. Mais en plus ils ont été à bord pour me permettre de le prendre en main, lors de sessions d’entraînements à Cascais (Portugal) en février et mars. J’ai bénéficié d’un apprentissage accéléré et gagné énormément de temps », raconte Yannick. Au moment de choisir son co-skipper pour la saison et en particulier la Transat Jacques Vabre, le Rochelais a « tout naturellement » pensé à Roland Jourdain. « Le choix a été évident, il s’est fait en se regardant dans les yeux, je ne sais même pas si j’ai eu besoin de lui demander ! », explique Yannick. « Je n’ai pas réfléchi deux secondes. C’était une démarche cohérente. J’aime ce bateau, je le connais bien et j’apprécie Yannick. C’était très facile de craquer ! », indique pour sa part Roland.
 

Qualités maritimes et humaines

Yannick Bestaven et Roland Jourdain s’apprécient en tant que marins, mais aussi en tant qu’hommes, et c’est ce qui fait l’une des forces de leur duo. « Bilou est un excellent marin, mais aussi un homme au grand cœur. C’est agréable de partager une expérience professionnelle et amicale avec lui, sur l’eau et à terre. Il a toujours la banane, malgré son expérience énorme il est comme un gamin, ça fait plaisir à voir. Et il adore prendre des paquets de mer dans la tête, ça tombe bien », sourit Yannick. Roland Jourdain partage ce même enthousiasme : « A bord, c’est naturellement simple. On s’entend très bien, Yannick est un gars très humain. C’est un trait de caractère que j’ai et que j’aime beaucoup chez les autres. Ce qui nous rapproche également, c’est que nous avons tous les deux une casquette d’entrepreneur, lui avec Watt and Sea et moi avec Kaïros. Nous avons les écoutilles ouvertes sur le monde. »

Si Roland Jourdain a dans un premier temps eu un rôle de transmission auprès de Yannick Bestaven, les deux marins naviguent aujourd’hui sur un pied d’égalité. Yannick s’est approprié la machine qu’il connaît aussi très bien et l’apprentissage est valable dans les deux sens. « Désormais, nous sommes dans une logique de partage d’expérience, d’échange, de mise en commun de nos connaissances. C’est la base de la réussite d’un double », souligne Yannick qui a toujours été bien entouré lors de ses précédentes participations à la Transat Jacques Vabre (avec Eric Drouglazet, Aurélien Ducroz, Pierre Brasseur et Kito de Pavant).

« Avec un podium, la caïpirinha passera mieux ! »

Quand on les interroge sur leurs ambitions sportives, Yannick (double vainqueur de l’épreuve en Class40) et Roland (vainqueur en IMOCA en 2001) sont une nouvelle fois en phase : le Top 5 semble un objectif raisonnable et atteignable même si la concurrence sera rude. « Mais avec un podium, la caïpirinha passera encore mieux ! », affirme Roland Jourdain. « Nous sommes bien conscients du manque de ‘carbu’ que nous avons à certaines allures face à d’autres IMOCA avec leurs immenses foils d’albatros. Si le schéma météo est facile, avec des allures débridées dès le début, ce sera difficile pour nous. Il nous faudrait plutôt une vraie Transat Jacques Vabre, bien complexe et ‘roots’, pour espérer faire un très beau résultat. Yannick a le couteau entre les dents et j’aime aussi quand le bateau va vite. Alors on va faire le maximum, dans la bonne humeur ! »