Yoann Richomme, deuxième du Vendée Globe : « L’impression d’être parti il y a deux jours »

Solide, précis, compétitif et régulier, le skipper français Yoann Richomme a bouclé ce matin son tout premier Vendée Globe en signant une remarquable deuxième place.
À 41 ans, marié et père de deux enfants, Yoann Richomme boucle une campagne en solitaire en IMOCA entamée il y a seulement trois ans avec un palmarès déjà impressionnant. Fort de deux victoires transatlantiques, le skipper continue de marquer la Classe avec des performances remarquables, cette fois dans un véritable marathon autour du globe.
À la barre de son foiler Paprec Arkéa, conçu par Antoine Koch et le cabinet Finot-Conq, Yoann Richomme franchit la ligne d’arrivée au large des Sables d’Olonne près de 23 heures après le vainqueur, son rival de longue date, Charlie Dalin.
Après 65 jours, 18 heures et 10 minutes en mer, Yoann Richomme a parcouru 28 326 milles à une vitesse moyenne impressionnante de 17,95 nœuds. Tout comme Charlie Dalin, il pulvérise le précédent record de la course, en l’améliorant de 8 jours et 9 heures, confirmant ainsi l’extraordinaire progression de la Classe IMOCA.
Yoann Richomme, qui a partagé un duel intense avec Charlie Dalin pendant plus de 30 jours, peine à réaliser que son tour du monde touche à sa fin. « L’émotion d’avoir fini un tour du monde… Je ne sais pas si j’en avais déjà rêvé, mais en tout cas, on l’a fait », a-t-il confié à son arrivée. « On a l’impression d’être partis il y a deux jours. On a navigué à un rythme incroyable. J’ai navigué comme si c’était un entraînement, comme sur des courses plus courtes, et je n’ai rien fait de différent de ce que je sais faire. »
Double vainqueur de la Solitaire du Figaro et de la Route du Rhum en Class40, Yoann Richomme n’a pas manqué de rendre hommage à Charlie Dalin. Ce dernier, vainqueur avec brio de son second Vendée Globe, a franchi la ligne d’arrivée mardi à bord de MACIF Santé Prévoyance, signant une victoire éclatante.
« Je suis tombé sur plus fort que moi – Charlie était juste imbattable », a déclaré Yoann Richomme. « Il est stratosphérique en IMOCA depuis plusieurs saisons, et il est difficile de le défier. Je suis ravi qu'il ait pu prendre une revanche sur le passé. »
Malgré la domination de Dalin, Yoann Richomme s’est distingué par une course solide et une gestion remarquable de son bateau, un foiler Paprec Arkéa qu’il qualifie de "haut de gamme". Grâce au travail minutieux de son équipe, il a presque évité les réparations en mer, une rareté dans ce type de course. Sa seule avarie notable a été la perte d’un gennaker au large des îles Canaries, quelques jours avant l’arrivée. Ce contretemps lui aurait coûté environ 40 milles, sans toutefois entacher l’éclat de sa performance.
« Pour moi, c’est la fierté d’avoir mené une équipe d’une page blanche il y a trois ans jusqu’à une deuxième place sur le Vendée Globe, à titiller le leader », a-t-il expliqué. « Je suis très fier pour tous ceux qui nous ont soutenus et ont permis que je sois ici. Je veux partager ce moment avec tout le monde, le célébrer ensemble, faire une pause et passer à autre chose. »
© Jean-Louis Carli / Alea
Parti en novembre dernier, Yoann Richomme avait le statut de favori à bord de son IMOCA Paprec Arkéa, un sistership de celui de Thomas Ruyant (VULNERABLE), qui a pleinement tenu ses promesses. Toujours présent dans le peloton de tête lors de la première partie de la course, il a su faire preuve d’une ténacité remarquable, notamment dans l’Atlantique Sud, où il a suivi de près Charlie Dalin, battant record après record en direction du Cap de Bonne-Espérance.
Conçu pour exceller dans les conditions exigeantes de l’Océan Austral, le bateau de Richomme semblait avoir un léger avantage sur celui de Dalin, dessiné par Guillaume Verdier. Avec Sébastien Simon, en lice pour la troisième place à bord de Groupe Dubreuil, Richomme est resté dans le sillage du leader jusqu’au Cap Horn. Il a brièvement pris la tête dans l’Atlantique Sud avant que Dalin, maître tacticien, ne reprenne le contrôle au large du Brésil et conserve son avance jusqu’à l’arrivée.
Contrairement à de nombreux skippers passionnés par le solitaire, Richomme aborde la discipline sous un angle différent. « Je ne ressens pas le même amour pour la course au large en solitaire », a-t-il confié. « Pour moi, c’est autant un défi technique et d’ingénierie qu’un défi sportif. » Ce tour du monde n’a pas été sans moments de doute pour le marin. « Ce n’était pas facile tous les jours, soyons honnêtes », a-t-il reconnu à son arrivée. « Le rythme était soutenu, surtout dans l’Atlantique Sud où l’on battait record sur record. C’était épuisant. »
© Jean-Marie Liot / Alea
« Mais à partir de la fin de l'Océan Indien, c'était un tour du monde de rêve », ajoute-t-il. « J’ai à peine pris un ris, le bateau était toujours lancé, on enchaînait les systèmes météo à en dégouter les autres. C’était génial. »
En course au large en solitaire, la frontière entre le succès et la catastrophe peut être très fine. Le skipper a révélé à l’arrivée que son Vendée Globe avait failli se terminer prématurément quelques heures après son départ, lorsqu’il n’a pas repéré un bateau de pêche qui se dirigeait droit sur lui, au large du Cap Finisterre.
« Je changeais une voile sur le pont et il est passé à seulement 10 mètres à ma gauche », explique-t-il. « Ça tient à pas grand chose. C’est ça qui est génial, d’arriver à assembler tous les petits bouts et que ça passe. »
Ed Gorman (traduit de l’anglais)
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