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La 48ème édition de la Rolex Fastnet Race a offert une course extrême et de vitesse pure aux 20 monocoques IMOCA inscrits dont 11 foilers.

Une épreuve intense et au contact, menée par le Charal de Jérémie Beyou et Christopher Pratt qui auront toujours navigué un cran au-dessus et conservé un écart jusqu'à l'arrivée. Avec un temps de 2 jours 1 heures 32 minutes et 28 secondes, Charal s'approche du record de l'épreuve en IMOCA, mais ne bat pas le temps de référence qui reste celui de PRB, établi en 2011 par Vincent Riou en 1 jour, 23 heures, 21 minutes et 27 secondes.

Huit minutes seulement après le leader, c'est le PRB de Kevin Escoffier et Nicolas Lunven qui après avoir mené un train d'enfer, s'offrent une magnifique deuxième place. Juste derrière, le Banque Populaire (ex-SMA) de Clarisse Crémer et Armel Le Cléac'h réalisent un superbe exploit avec leur monocoque à dérives droites, en terminant sur le podium. Quelques enseignements de cette 48ème édition et les premiers mots des vainqueurs.

Jérémie Beyou s'est donc offert sa première victoire avec Charal depuis son abandon lors de la dernière Route du Rhum, démontrant la maitrise et la performance de son bateau : "ça fait du bien de gagner avec Christopher et avec Charal ! C'était une course intense où il ne fallait rien lâcher ! Le passage du Fastnet est toujours un beau moment ! Et le bord après les Needles où on a réussi à redémarrer et à prendre la tête en passant devant tout le monde, là c'était le bonheur !".

Pour Kevin Escoffier (PRB) dont la Fastnet Race faisait figure d'entrainement pour la Transat Jacques Vabre et n'était que sa huitième navigation sur le bateau, la course a été un joli mano à mano avec Banque Populaire, que son PRB a finalement remporté sur la ligne d'arrivée : "il fallait pousser fort et se donner à fond, c'est ce qu'on a fait. On est bien revenu au contact dans la descente après le Fastnet, maintenant la pression sur Banque Populaire que l'on arrive à passer suite à un mauvais "jibe" de sa part juste avant l'arrivée... On apprend beaucoup sur ces courses car il y a toutes les conditions. On se fait aussi beaucoup plaisir, car c'est pas tous les jours qu'en monocoque on fait des "reaching" à plus de 30 noeuds de vitesse, donc c'est génial....".

Clarisse Crémer (Banque Populaire X) savourait sa première course aux côtés d'Armel Le Cléac'h et sa belle place sur le podium : "J'ai du mal à réaliser... Nous étions focalisés sur notre course et sur l’envie de faire au mieux, sans nous attarder sur notre position au classement. Je n’aurais jamais imaginé faire un podium ! » Pour Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) : « C’est une belle surprise. Au départ, on ne savait pas vraiment où nous situer par rapport à la concurrence, d’autant qu’on découvre encore le bateau. Mais nous avons su tirer notre épingle du jeu pour nous offrir ce podium ».

Six bateaux sur la ligne en une heure

Six bateaux sur la ligne d'arrivée en une heure et 8 en une heure trente ! "La flotte des IMOCA est de plus en plus serrée, avec des bateaux très différents mais qui montrent des niveaux de performance très proches" observe Guillaume Evrard, chargé d'opérations à l'IMOCA qui a pu suivre la course sur l'eau : "La Rolex Fastnet a la réputation d'être une course ouverte et elle a montré une nouvelle fois que tout le monde peut s'y exprimer. L'édition 2019 a écrit un scénario exceptionnel par ses nombreux rebondissements. On a assisté à un vrai match sur l'eau, avec peu de repos pour les skippers qui devaient toujours être dessus et se donner à bloc... On a constaté l'incroyable performance de Banque Populaire (ex SMA) qui malgré son déficit de vitesse sur le long bord aller-retour au Fastnet, allait très vite sur toutes les phases de transition et tenait la cadence des autres, ce qui explique sa troisième place. Sur cette édition, il fallait aller très vite et prendre les bonnes décisions. Les vitesses étaient très élevées et on a pu assister à de très belles performances comme celles de Louis et Davy (Bureau Vallée 2), Clarisse et Armel (Banque Populaire) qui hissent sur le podium un bateau sans foils.... Il y a tout un groupe de bateau très performants comme Maitre CoQ et Bureau Vallée 2 qui sont de la même génération et bien dans le match. PRB et Initiatives Coeur, des bateaux de 2012, montrent qu'avec leurs nouveaux foils, ils sont au niveau des bateaux de 2016. Prysmian Group a fait un très bon début de course mais n'a pas maintenu la même cadence sur la seconde partie de course. Newrest Art & Fenêtres a montré lui aussi un beau potentiel de vitesse. Une Mention particulière pour Pip Hare qui a été quasiment 24 heures en tête de la course avec son option le long du Cap Lizard....".

Avaries et petits bobos

La série a débuté par l'échouage impressionnant du Groupe Apicil de Damien Seguin et Yohann Richomme peu après le départ et qui sont resté bloqués une heure sur un banc de sable avant de pouvoir reprendre leur course. Coté avaries, le fait majeur a été l'abandon du nouvel Arkéa-Paprec de Sébastien Simon et Vincent Riou qui, après avoir viré le rocher du Fastnet en 6è position et attaqué sa descente vers Plymouth, a subi un court-circuit qui plongea le bateau dans le noir et l'obligea finalement à abandonner la course. A noter également l'abandon de Maxime Sorel, suite à un problème sur le chariot de grand-voile de son V and B Mayenne.

Classement final de la 48ème Rolex Fastnet Race