870x489 maxwatier141713

Alors qu'ils se préparent à bientôt passer trois mois en mer sans escale et sans assistance, des skippeurs du Vendée Globe témoignent "des similitudes fortes" entre le confinement subi d'aujourd'hui et celui choisi par goût de l'aventure.

Si ces six semaines de confinement imposé par le Covid19 vous semblent longues, il faut imaginer rester confiné trois mois dans un espace exigu, sans voir personne et, cela va sans dire, privé de Netflix. C'est le défi qui attend les navigateurs du Vendée Globe, la course à la voile, autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. L'Everest des mers comme on la surnomme s'élancera le 8 novembre prochain des Sables d'Olonne.

"C'est comme lorsqu'on traverse le Grand Sud ! Là, avec ce confinement, on ne sait pas vraiment où on va, ni comment ça va se passer..." (Louis Burton, skippeur Bureau Vallée)

Clarisse Crémer, Banque Populaire X : "On est obligé de lâcher prise"
Avec comme mentor Armel le Cléac'h, vainqueur du dernier Vendée Globe, la jeune navigatrice Clarisse Crémer est la novice de l'épreuve. Parisienne devenue bretonne, elle prendra le large cet automne à bord de l'Imoca Banque Populaire X.

"On ne peut pas vraiment prévoir quand le déconfinement aura lieu. Et ça, c'est quelque chose que l'on retrouve en mer, quand on part pour plusieurs semaines ou mois et qu'on doit lâcher prise, on est obligé de vivre au jour le jour. Il ne faut pas avoir peur de l'ennui, mon passe-temps favori en mer, c'est de fermer les yeux et d'essayer de me souvenir le plus précisément possible de la maison de mes grands-parents où je passais mes vacances !"

Arnaud Boissières, La Mie Câline - Artipôle : "Ce confinement-là est beaucoup plus dur"
Trois tours du monde au compteur, le skippeur girondin Arnaud Boissières participera à son quatrième Vendée Globe à la barre du 60 pieds La Mie Câline - Artipôle.

 "Il y a un parallèle entre le confinement en mer et sur terre. Quand on est dans une grosse tempête dans les mers du Sud, on est suspendu aux bulletins météo. Ici c'est la même chose avec les nouvelles de l'épidémie, on est tous les jours devant la télé pour savoir si ça ira mieux demain. Ce qu'on vit sur terre en ce moment, c'est comme une grosse tempête."

Louis Burton, Bureau Vallée : "Des similitudes fortes entre ce confinement et un long voyage en mer"
Jeune mais déjà vieux loup de mer, le skippeur Louis Burton embarquera en novembre pour son troisième Vendée Globe sur l'Imoca Bureau Vallée, le monocoque arrivé premier de la dernière édition.

"Que l'on soit confiné en mer ou sur terre, plus on regarde loin, des semaines ou des mois devant, plus les choses sont incertaines et peuvent décourager, donc il faut regarder le court terme. Un peu comme pour les amateurs de vélo, quand on monte une côte très raide, mieux vaut regarder devant sa roue avant et pas tout en haut de la côte, tout en pensant au bonheur que l'on aura quand on sera arrivé au sommet de la montagne."

Samantha Davies, Initiatives-Coeur : "Le confinement en mer est choisi, celui-ci est imposé"
Après avoir frôlé l'exploit en 2008-2009 en arrivant 4eme aux Sables d'Olonne, la Britannique Sam Davies installée à Trégunc se prépare à son troisième Vendée Globe, à bord du monocoque Initiatives-Coeurs.

"Avec ce confinement-là, au contraire d'être toute seule sur mon bateau, je me retrouve en famille à la maison dans une année Vendée Globe où j'avais prévu d'être souvent absente donc je profite du confinement pour passer du temps avec mon fils. Et je relativise mes difficultés, en mer comme sur terre, surtout avec le projet Initiatives-Coeur"