Lundi à 21 novembre à 04 heures 53 minutes 11 secondes, heure locale (09 heures 53 minutes 11 secondes, heure de Paris), Charlie Dalin a franchi en deuxième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe dans la catégorie IMOCA.

Son temps de course est de 11 jours, 19 heures, 38 minutes et 11 secondes. Le skipper d’Apivia a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 12.49 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 353.88 milles à la vitesse moyenne de 15.35 nœuds (sur l’eau). Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 2 heures 1 minute 46 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut).

A 38 ans, Charlie Dalin était un bizuth de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. C’était aussi l’un des grands favoris pour la gagne dans cette 12e édition, pour ne pas dire le grand favori après ses victoires dans les trois premières épreuves de la saison : la Bermudes 1000 Race, la Vendée Arctique et le Défi Azimut. Son unique ambition était de remporter la Route du Rhum – Destination et ainsi de faire le « Grand Chelem » en 2022. « J’aimerais accrocher cette quatrième course, de loin la plus importante de la saison, disait-il à Saint-Malo. Il y a de la concurrence, je ne suis pas le seul à viser la première place. J’ai l’impression d’être dans de bonnes dispositions, j’ai un bateau performant, fiable, que je connais bien et avec lequel j’ai déjà gagné. C’est rare de se présenter au départ d’une Route du Rhum dans de telles dispositions. »Il voulait finir de la plus belle des manières son histoire avec son bateau, qui passera dans de nouvelles mains une fois arrivé en Guadeloupe.   

Dès les premières heures de course, Charlie Dalin donne le ton. Le skipper d’Apivia franchit en tête la porte du cap Fréhel. En sortie de Manche, il emmène avec maîtrise le groupe du Sud. Conditions de mer dégradées, enchaînements météorologiques complexes et imprévisibles : rien ne semble pouvoir le contrarier. Aux allures proches du vent, Dalin semble intouchable. Il dégage une impression de fluidité, de maîtrise totale. Le 15 novembre, six jours après le départ, il navigue à moins de 2 000 milles de l’arrivée, avec 70 milles d’avance sur son premier poursuivant Jérémie Beyou (Charal), et déclare : « Depuis le début de saison, je vis une belle harmonie avec le bateau, et je suis heureux que ce soit encore le cas sur ce début de course. C’est rare d’arriver à ce niveau de plénitude. Je me pose des questions, évidemment, et je n’ai pas réponse à tout. Parfois cela ne marche pas, mais je suis dans un mode de navigation tellement éloigné de ce que je vivais la première année, où j’essayais de dompter le bateau… Je subissais alors qu’aujourd’hui, je le maîtrise ». 

Dans les alizés, aux allures portantes, la domination de Charlie Dalin est contestée et Thomas Ruyant (LinkedOut) fait un retour impressionnant. Le 18 novembre, à un peu plus de 1000 de l’arrivée, Ruyant passe devant. Un magnifique duel s’engage alors entre les deux hommes de tête, qui tiennent des vitesses moyennes impressionnantes et naviguent à haute intensité, pour ne rien regretter. L’engagement est total et il est clair que ni Charlie ni Thomas ne lâchera le morceau. 

Dalin passe à la Tête à l’Anglais, au nord-ouest de la Guadeloupe, avec une heure et 20 minutes de retard sur Ruyant. Il reste le tour de l’île pour se refaire. Malgré tous ses efforts pour revenir, le skipper d’Apivia doit se contenter de la 2e place, comme sur le Vendée Globe 2020-2021 et la Transat Jacques Vabre 2021.