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Une aventure de plus ! Louis Duc, dont l’IMOCA  Kostum - Lantana Paysage avait démâté le 10 décembre dernier à quelques 800 milles des Açores, est bien arrivé à Ouistreham ce 11 janvier, après un convoyage en deux parties sous gréement de fortune. Dans une interview accordée à la Classe IMOCA, le skipper revient sur les péripéties rencontrées et sur l’avenir de son projet déjà bien réfléchi.

Une Transat Jacques Vabre au goût de réussite  

Avec un bateau prêt au départ de la Transat Jacques Vabre le 7 novembre dernier, Louis Duc signait déjà une belle prouesse, celle d’avoir réussi en un an à remettre en état un bateau particulièrement endommagé par un incendie survenu au Havre en octobre 2019. Et pourtant, être au départ de la transat en double était à l’origine inenvisageable.“Lorsque j’ai récupéré le bateau, je n’aurais jamais imaginé pouvoir être au départ de cette transatlantique.” explique le skipper. “Marie (Tabarly) m’a donné l’espoir de le faire et m’a soutenu tout du long. Je ne la remercierai jamais assez.”  

Le duo s’élançait sur cette nouvelle aventure sans grande expérience sur ce plan Farr de 2006. Mis à l’eau à la fin du mois d’août dernier. Les deux marins avaient juste eu le temps d’effectuer quelques navigations d’ordre technique. Cependant, les belles trajectoires leur font décrocher la quatorzième place, une belle surprise ! “C’était un beau galop d’essai” affirme Louis Duc. “Nous avons navigué de manière raisonnable pour assurer la sécurité du bateau, mais nos trajectoires nous ont permis de nous confronter aux autres. C’était génial pour le projet, pour l’apprentissage en IMOCA et je pense que nous avons montré que nous étions capables de faire partie de cette flotte.”

 

Retour à bon port 

Arrivé à bon port le 11 janvier, le convoyage retour de la Transat Jacques Vabre n’était pas sans encombre pour Kostum-Lantana Paysage. Parti le 5 décembre de Martinique, l’IMOCA avait démâté cinq jours plus tard alors qu’il se trouvait à 800 milles de l’archipel des Açores. “Il y avait de bons marins à bord pour le convoyage, mais je regrette toujours de ne pas être à bord lors de ces avaries,”déclarait Louis Duc. “En termes de perte, c’est énorme, il y a évidemment le mât, le dormant et des voiles avec lesquelles je devais naviguer encore cette année. C’est un apprentissage de l’IMOCA, ce sont des avaries qui peuvent arriver et qui pourront à nouveau survenir.” 

Sous gréement de fortune, son équipe parvient à rejoindre Horta. A partir de là, le skipper, arrivé sur l’archipel portugais avec une grand-voile de Class40 retaillée, un spi de voilier de croisière et une Liberty Kite dans ses bagages, prend le relai pour un retour qui durera 11 jours. “Je suis maintenant rassuré. Le bateau est amarré à Caen et entrera en chantier la semaine prochaine. Nous n’avons plus qu’à aller de l’avant !”

Cette aile de Kite, développée par Yves Parlier, permet alors aux deux marins de tenir une visite 0,5 noeuds plus rapide qu'avec le gréement de fortune seul. Pour Louis, cette solution est intéressante, surtout pour le moral. "Cette aile permet d'être évolutif, à 4-5 noeuds, rapidement après le démâtage." explique-t-il. "Un démâtage est très difficile moralement et cette voile va permettre d'avancer quasi-immédiatement après l'incident, dans le bon sens, pour ainsi dégager du temps pour réfléchir à une solution."

 

Une année 2022 chargée 

Louis Duc reste optimiste quant au bon déroulé de son projet cette année. Les objectifs sont clairs : réparer, améliorer et naviguer ! “Nous allons réussir à remettre le bateau en route.” Affirme le skipper normand. “Notre but est de faire évoluer le bateau en vue d’une meilleure performance. Tout d’abord, nous allons remettre un mât et pour cela nous avons mis une option sur un mât existant qui conviendrait parfaitement à nos plans d’amélioration sur le bateau. Puis, l’autre gros chantier est de changer le système de dérives.”  

A ce jour, la seule incertitude pour l’équipe reste le côté financier. “Je ne dis pas que je ne suis pas inquiet,” explique Louis, “mais nous allons y arriver et je compte bien participer à toutes les courses de l’année !”