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« C’était vraiment intense. C’est sûr que chaque victoire en solitaire et en particulier en IMOCA se mérite, mais là, c'était particulier (...)

« (...) c’était un format inédit.  Le parcours n’a jamais été fait. Forcément il y avait mal d’inconnues et de pression, de savoir si toi et ton bateau, vous êtes prêts pour le Vendée Globe parce que c’est demain !  Je m’étais mis sous pression tout seul, c’était important pour moi de bien naviguer… j’étais tendu tout le début de course et je me suis relâché petit à petit. Mais ça n’a pas été tout le temps facile à vivre. 

 Le "rien lâcher" du Figaro, ça sert. Je suis de nature grognon, ça me fait du bien de râler, de manifester qu’à chaque fois que j’étais en tête, il y avait un retournement de situation, ça revenait de derrière. C’est aussi une manière de pas lâcher l’affaire. Le jour où tu baisses les bras, et que tu dis c’est pas grave, ben il faut aller faire autre chose !

 Il y a eu des retournements de situation entre nous trois, avec Charlie et Thomas. On a fait la course ensemble. On ne s’est quasiment jamais quitté de vue. Un coup à toi, un coup à moi, ils ont aussi super bien navigué. Mais il fallait faire le dernier petit coup, l’empannage que j’ai initié hier et que tout le monde a suivi. Ensuite, il fallait bien caler la dernière trajectoire. Il fallait en vouloir. Et moi, j’en voulais énormément. 

J’ai appris sur moi, sur ma confiance dans le bateau, sur la façon d’engager les manœuvres. Tu sors de là, les manœuvres, tu sais les faire, t’es en osmose avec le bateau. Quand le bateau va vite et que ça tape, tu n’es pas trop effrayé. C’était une bonne manière de relier le binôme entre Charal et son skipper, parce que ça faisait longtemps et que l’année dernière, ce n’était que des courses en double. Et le solo, c’est radicalement différent. Or, cette confiance dans le bateau sur le Vendée Globe, si tu ne l’a pas, tu ne peux pas faire un résultat.

Cette victoire, c’est une grosse satisfaction. Je m’étais mis beaucoup de pression. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup naviguer, de faire beaucoup en compet’, d’être en contact avec mon bateau et c’est vrai que là,  depuis la Transat Jacques Vabre, entre le chantier et le confinement, je n’avais plus mes repères et je m’étais mis beaucoup de pression. Là, arriver à faire bien les choses et à gagner, je pose un peu mes valises. Je n’ai plus cette pression à la veille du départ du Vendée Globe. Je sais où je vais, comment il faut y aller, et ça,  c’est une grande victoire.

Une image que je retiens de cette course : le dernier bord vers l’arrivée, c’était du champagne ! Il y avait 17/20 nœuds, à 120/130 degrés du vent, le bateau sur le foil, la mer plate et là, Charal était vraiment génial. C’était fantastique."

 



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