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Après deux des trois étapes de la première édition de The Ocean Race Europe, trois équipes IMOCA sont désormais à égalité au classement. Il reste encore une étape et un parcours côtier pour les départager.

Thomas Ruyant et son équipage auront réussi à dominer l’étape de Cascais à Alicante du début à la fin, signant ainsi une première Victoire.

Avant le départ de la troisième étape vers Gênes Dimanche - il n'y aura pas de parcours côtier à Alicante – LinkedOut se place premier au classement, devant Offshore Team Germany et 11th Hour Racing Team grâce à son meilleur classement sur cette étape. CORUM L'Épargne se trouve désormais à la quatrème place, devant Bureau Vallée 3.

Thomas Ruyant était ravi d’enfin monter sur la plus haute marche du podium, après sa sixième place sur le Vendée Globe et sa troisième à la première étape de cette course entre Lorient et Cascais. "C'est la première fois que je franchis la ligne d'arrivée en premier sur le circuit IMOCA", a-t-il déclaré sur le ponton d'Alicante. "C'est génial. Je suis vraiment fier et cela récompense le travail de toute l'équipe derrière ce projet. Dès le départ, nous étions en tête et nous n'avons rien lâché jusqu'à l'arrivée." 

Le skipper savoure le défi que représente la course en équipage sur un IMOCA et n'a pas caché son désir de gagner The Ocean Race Europe, première épreuve du nouveau championnat IMOCA Globe Series. " C’est un petit bout de victoire car c’est une course avec plusieurs étapes et ce n’est pas encore fini,” a-t-il déclaré. "Nous allons essayer de garder la bonne énergie que nous avons eue sur l'eau pour le reste de la compétition. Nous faisons tout cela pour avoir ces moments de victoire", a-t-il ajouté. "Je navigue sur ce bateau depuis deux ans et c'est un bateau conçu pour gagner. Je le sais, mais nous n'avions pas encore réussi."

LinkedOut a été rapide au portant au début de l'étape, puis a mené la flotte dans le détroit, se heurtant à des vents contraires soufflant en rafales à 35 nœuds. Ruyant et son équipage, qui comprend en partie Morgan Lagravière et Clarisse Crémer, se sont ensuite frayés un chemin dans les vents légers en longeant la côte espagnole vers Alicante.

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Une fois de plus les IMOCA ont terminé à quelques minutes d’intervalles, les quatre premiers franchissant la ligne en un peu plus d'une heure, après trois jours de mer. Lors de la dernière nuit, l'équipe de LinkedOut surveillait de près CORUM L'Epargne, qui a pris la décision d’aller chercher plus de vent en s'éloignant du DST (dispositif de séparation du trafic) au large de Carthagène. Malheureusemet, la manœuvre n'a pas porté ses fruits, faisant passer Nicolas Troussel et son équipage de la deuxième à la dernière place.

"Quand CORUM L'Épargne est passé à l'intérieur de nous, nous étions un peu inquiets parce qu'à ce moment-là, les prévisions météo n’étaient pas en accord avec la réalité.", se souvient Crémer. "Nous avions peur que le schéma de la première étape se répète. Finalement, c'était assez tendu et très serré avec Offshore Team Germany et 11th Hour Racing Team - ils auraient pu revenir, donc nous avions un peu la pression à bord. ", a-t-elle ajouté.

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Mis à part le retour de 11th Hour Racing Team, l'autre performance remarquable de cette étape fut celle de l’équipage de Robert Stanjek sur Offshore Team Germany. Ils ont réussi à tirer le meilleur parti des conditions pour s'emparer de la deuxième place et peu de gens auraient pu prédire qu'ils seraient maintenant à égalité avec deux autres équipes en tête du classement de The Ocean Race Europe.

L'équipage à bien navigué dès le début de la course et menaçait LinkedOut lorsque la flotte à la sortie du détroit de Gibraltar.  Mais il est ensuite tombé dans une bulle sans vent, à quelques centaines de mètres seulement des bateaux aux alentours qui ont, eux, pu continuer à avancer. « Après avoir traversé le détroit, nous avons dû beaucoup travailler pour avancer dans le petit temps, et nous nous en sommes bien sortis. ", explique Annie Lush, de l'équipe Offshore Team Germany.

"Je pense que nous étions probablement les premiers sur le tracker à ce moment-là, mais nous sommes restés coincés sous la flotte - nous devions être à 100 mètres du vent que tout le monde avait, et nous nous sommes retrouvés dans un trou énorme. C'était assez fou parce que nous étions à côté de beaucoup d'autres bateaux - je suppose que nous nous sommes retrouvés coincés entre deux brises. ".

L'arrêt a vu Offshore Team Germany passer de la tête à la dernière place et la probabilité de rattraper la tête de flotte semblait s’éloigner. Le parti pris de se rapprocher de Cabo de Gata a été fructueux car cela les a à nouveau propulsés dans la course. "C'était une très grande victoire pour nous", a expliqué Lush. " C'était incroyable – nous avons choisi de faire en nous disant que c’était le coup de la dernière chance, et nous nous sommes à nouveau retrouvés dans le match. »

L’IMOCA allemand s'en est bien sorti malgré la perte des données de ses instruments de mesure du vent pendant la traversée du détroit, ce qui a empêché l'équipage d'utiliser le pilote automatique, forçant les marins à barrer constamment jusqu’à l’arrivée. Pour Annie, cette course a été bien plus éprouvante qu'elle ne l'aurait imaginé. "c'était une étape tellement longue, il y avait tellement de choses à faire. Je ne peux même pas me souvenir de tout. Nous sommes très heureux de pouvoir régater avec les autres.  Forcément ils décollent à certains moments, mais nous avons aussi parfois l’avantage, donc c'est cool".

Les performances des foilers auront donné à tous les membres de la Classe IMOCA de nouvelles pistes de réflexion sur la navigation au près et dans le petit temps. Pour Clarisse Crémer, cette course est surtout un entrainement rêvé, " Chaque fois que vous naviguez, vous apprenez de nouvelles choses, vous avez de nouvelles conclusions et vous essayez d'aller de l'avant. Cette course va peut-être nous aider, en tant que marins IMOCA, à faire évoluer nos bateaux. Naviguer comme ça est le meilleur entraînement dont on puisse rêver, c'est pourquoi nous sommes ici".

 

Ed Gorman