101872 louis duc fives lantana environnement 27e imoca de la route du r 1200 900

Louis Duc a franchi la ligne d’arrivée de la douzième édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe ce jeudi 24 novembre à 14 heures 34 mn et 07’ heure locale (19h 34mn 07’ heure métropole). Il termine 27e en IMOCA avec un temps de course de 15 jours, 05 heures, 19 minutes et 07 secondes.

Le navigateur normand a effectué les 3.542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 9,70 nœuds sur l’orthodromie (la route directe). Le skipper de Fives – Lantana Environnement a en réalité parcouru 4 047.13 milles à la vitesse moyenne de 11.08 nœuds. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 3 jours 11h 42mn 42’ après le vainqueur de la Classe IMOCA, Thomas Ruyant (LinkedOut).

Les premiers mots de Louis Duc au ponton

« J’ai cassé des drisses mais la pièce du hook est restée coincée là-haut. Il y a deux jours, la voile s’est déchirée et cela faisait un gros chiffon qui pendait devant. En arrivant, sous Basse-Terre, je suis monté au mât, j’ai coupé, mais pas jusqu’en haut. Cela fait des petites guirlandes dans les haubans pour arriver, c’est sympa !

Ce n’est pas moi qui ai fait un choix osé, ce sont les autres qui sont partis dans le Sud ! Mon idée de départ était de suivre l’orthodromie (la route la plus courte, ndlr). Le but était de passer les dépressions, et de gagner rapidement dans l’ouest. Mon erreur fut de ne pas avoir été assez au nord. J’ai voulu être trop prudent et je n’avançais pas assez vite. Je n’ai pas assez bien appréhendé ce choix de route car je me suis retrouvé dans la petite dorsale qui a suivi. En gros, j’ai eu trois jours de gloire et trois jours de désespoir !

J’ai commencé ensuite à avoir des tas de petits problèmes. Le lazy-bag a cassé dans 40 nœuds de vent, ce qui a engendré des poches dans les voiles et avec la pression de l'eau, le rail de mât a explosé. Je ne pouvais donc plus renvoyer ma grand-voile. Les emmerdes viennent en cascade. Un truc anodin finit toujours par des grosses catastrophes. J’ai été contraint de m’arrêter quelques heures sous le vent de l'île de Terceira aux Açores pour remettre en ordre tout le gréement qui était mou. Je suis reparti avec des milles derrière les autres. En y repensant, c’est vrai qu’après deux jours de course, je n’étais plus à 100% du bateau. C’est dommage parce qu’au final, j’étais assez content de ma trajectoire. Il y a quand même eu du plaisir ! Quand il y a des galères, il y a forcément du plaisir après. Et surtout on est content d’arriver mais rapidement on a envie d’y retourner.

Les choix que nous avons faits cette année était de garder du matériel d’occasion, pour mettre du neuf l’an prochain. En fait avant une Route du Rhum, il faut du matériel neuf. Il ne faut pas être laxiste sur ces choses-là. C’est une leçon. Ce fut un super entraînement pour le Vendée Globe, car on dit que le Globe c’est une emmerde par jour, et bien j’y suis ! Ce fut très instructif, même si sportivement, on est loin de ce que j’espérais, même si l’objectif était de finir. C’est ma troisième Route du Rhum et cela ne se passe jamais comme prévu. Ceci dit, j’ai franchi une étape, j’ai gagné des milles, une qualification pour le Vendée Globe, et c’était un de mes challenges cette année. On a franchi une étape, c’est déjà ça de gagné !  »