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Difficile de joindre Clément pour les vacations ! Dans son message du bord, le skipper de Vers un monde sans sida explique ses soucis techniques (antenne de réception satellite, pilote automatique, barre). Mais la course continue !

Bonjour à tous,

Tout va bien à bord de Vers Un monde sans Sida. Les jours passent et ne se ressemblent pas. J'ai passé la bouée en bon dernier et le plus drôle, c'est que je suis passé dans un premier temps du mauvais côté : c'est toute la difficulté du virtuel. Il faut dire que les 24h que l'on s'était fait pour remonter à la bouée était étranges : clapot, cisaillement énorme dans les voiles et mon pilote à qui j'ai, pour le bien commun, refusé qu'il ne prenne sa pause clope ne tenait pas ; froid et magnétique oblige ! Très inhabituelle comme ambiance.

L'arrivée sur cette bouée virtuelle est problématique car on ne la voit pas arriver. A plus de 15 noeuds dans 22 nœuds de vent, tout déjà matossé sur l'autre bord, ballast vide et quille dans l'axe, canot prêt à la passer, j'ai zoomé fort sur la cartographie de l'ordi (très en vogue le Zoom avec le virtuel, c'est d'actu), préparé mon téléphone pour envoyer à la photo à la DC et me tiens prêt à parer au virement. Je regarde sur l'ordi, l'écoute de genois prêt à choquer et j'attends, j'attends, j'attends. La seconde défile beaucoup moins en réalité que le petit bateau virtuel sur la carto, je rentre, dezoome et m'aperçois que le bateau n'était déjà plus dans le cadre de l'ordi, en plus, prise du mauvais côté, donc vire, empanne, et revire pour réabattre, la trace n'est pas très belle mais j'ai tourné et, du bon coté du coup, c'etait comme dit Julie, La Vals(e) de Clem !
J'avoue que c'est ballot, mais c'est comme ça. Le pire, c'est que je n'ai même pas pesté, peut-être dû au fait que en haut de la piste, les skis aux pieds, chaussures serrées, plus rien n'a d'importance. 

La nuit qui a suivie a été magique, ça me fait comprendre pourquoi je suis là... belle, sauvage et rapide.

La redecente s'est entamée avec un bord génial, un poil bourrin, mais top à 90 degrés du vent dans 20-26 nœuds : les milles défilent, et moi, j'ai pu enfin aller dormir 2 heures d'affilée, quel bonheur ! Sorti de là, au petit matin (3h, et oui plus de nuit là-haut), j'étais un peu collé comme on dit aux Antilles, collé mais heureux du bord de quelques heures avec cette belle lumiere en train de dormir dans la locomotive lancée à 100 à l'heure. C'est pour moi les meilleures sensations du bateau, endormi, en avançant très vite, bruyamment sans que personne ne soit aux manettes. Simplement exquis..


Quand le vent s'est calmé un peu et qu'il a fallu renvoyer de la toile, en changeant J3 pour J2, mon pilote a fait des siennes et a abattu trop fort entraînant un empannage involontaire. J'ai mis la niche sur le chien, tout est à l'envers, ballast, quille, matos, voiles, ça ne pouvait pas moins bien se solder que, par un bris clair et net et sans sommation de la barre du bateau, et oui comme ça d'un coup, plus de volant dans l'auto dans 20 noeuds ! 

Je remets tout le bateau à l'endroit et dans la bonne direction car on est en course et hors de question de céder du terrain de cette façon. En loupant la bouée mais en cassant la barre non, c'est comme ça, le seul à bord qui a le droit de faire des bêtises, c'est le capitaine, d'ailleurs, j'ai vu, gamin dans un bateau, une plaque en bronze (phrase qui je crois, à vous l'écrire m'a conditionné inconsciemment) et qui était : "Nobody is perfect, except the Captain"

Donc, après avoir tout cassé, l'ordre des priorités de la journée avait changé, comme ça d'un coup d'un seul, il faut dire aussi que mon antenne de télécommunication fait des siennes et que je n'ai plus d'actualisation de fichier météo depuis quelques heures et ne connaissant pas l'évolution de ce qui m'attends après, ce n'est pas pratique.

Cela devait être un samedi de grand ménage en attendant de trouver le passage qui me portera dans la dépression (atmosphérique) actuelle... mais non, ma journée s'est transformée en une espèce de navigo-mecano- informaticien-stratologue, les Messieurs Dames du bord m'ont nommé Zoorit Monsieur poulpe ; j'aurais préféré l'homme orchestre, c'eut été plus jovial et plus décalé mais bon....
J'ai sorti la boite à clous et effectué les réparations d'usage, meulage, fabrication d'un manchon et stratification du tout. Puis, la barre était en place, bateau réglé et réussi par une courte connexion à juste prendre un fichier avec lequel, je tournerai, je pense, jusqu'à l'arrivée si une bonne fée ne se penche sur mon antenne (et ce n'est pas une contrepèterie).

La nuit dernière, au passage du front froid, c'était sportif et intense mais j'ai réussi à faire ce que je voulais donc content, et là, c'est parti pour quelques jours de travers calé-matossé, les mains sur les écoutes...
Tout va très bien à bord et très heureux d'être là, je me régale... et m'aperçois que j'ai été bavard, à défaut de photos ou vidéos, on se le fait à l'ancienne.
bises

 

🙏 Un immense MERCI à toutes les personnes qui soutiennent notre projet, aux entreprises qui nous ont rejointes, aux...

Publiée par Clément Giraud sur Lundi 13 juillet 2020