Bureau Vallee Crew

La troisième étape de large de The Ocean Race Europe (départ dimanche d’Alicante vers Gênes) s'annonce à nouveau dans les petits airs, alors que les cinq équipages IMOCA se frôlent au tableau de marche.

L'un des équipages qui a encore des choses à prouver est celui du nouveau Bureau Vallée 3, le seul IMOCA conçu par Sam Manuard avec son étrave caractéristique. Skippé par Louis Burton, l'équipage a dû faire des pieds et des mains pour être prêt pour cette course, si bien que la victoire n’était pas en haut de la pile.

Néanmoins, le team de Saint Malo est déterminé à ne pas finir aux pieds du classement. Pip Hare, skipper britannique de Medallia sur le dernier Vendée Globe, a rejoint l'équipage pour la deuxième étape et sera également à bord pour la troisième ; elle affirme que le meilleur reste à venir pour Bureau Vallée.

"Je pense qu'il y a tellement de potentiel ici et Louis est un marin à l'état brut qui ne cesse jamais de grandir", confie-t-elle. "Sur la deuxième étape, nous avons eu une petite débâcle avec notre A2. Tout le monde était parti loin devant mais nous sommes revenus. Ensuite, nous avons eu un souci avec la ‘tackline’ et tout le long du détroit de Gibraltar, nous étions avec trois ris et le Tourmentin, mais nous nous en sommes sortis."

La pétillante anglaise de 47 ans affirme que l'équipage de Bureau Vallée a bien cru au podium à Alicante. "Nous étions si excités en arrivant", se souvient-elle. "Nous allions prendre la troisième place et étions en chasse pour deuxième mais, à la dernière minute, 11th Hour Racing Team nous a dépassés. En tout cas, la performance est là et tout le monde doit regarder par-dessus ses épaules en se disant whouahou !'.

Pip s'attend à des vents légers sur la route de Gênes et estime qu'un bon départ dimanche est essentiel. "Un bon départ est même vital. C'est phénoménal de voir à quel point le départ a de l'importance. Cela en dit long sur cette course et c'est génial", s’enthousiasme-t-elle.

Pour y avoir régaté en Mini 6.50, elle sait également à quel point Gênes peut être difficile d'un point de vue météorologique. "L'arrivée à Gênes va être très délicate dans les petits airs et mon expérience de cette zone m'a appris qu'il y aura certainement des trous de souris à aller chercher."

Remporter l'étape est un beau challenge mais l'équipage de Burton utilise surtout The Ocean Race Europe pour apprendre à connaître ce bateau et se mesurer à d’autres IMOCA de même génération est la recette parfaite. Pip affirme que le fait d'avoir accès à une compétition de cette qualité est "de l'or en barre" pour l'équipe.

Elle a été impressionnée par le format de course en équipage de The Ocean Race Europe. "Je pense que c'est vraiment intéressant et faisable",lance-t-elle. "C'est souvent difficile de faire quoi que ce soit juste après un Vendée Globe - il y a beaucoup de changements de bateaux et de réparations et tout ce genre de choses. Mais je pense que c'est un format vraiment agréable . Ce n'est pas un trop grand engagement et cela offre de bonnes opportunités pour essayer de nouvelles choses. Ce sont de bonnes régates et cela met en valeur les IMOCA, ce qui est une bonne chose".

Sa participation à la course lui a fait penser à The Ocean Race (le tour du monde avec escales). Cependant Pip Hare affirme que son objectif pour les trois prochaines années sur son nouveau bateau - l'ancien Bureau Vallée 2 actuellement rebaptisé Medallia - est de participer au Vendée Globe 2024, en commençant par une année 2022 chargée avec la Bermudes 1000, la Vendée-Arctique et la Route du Rhum.

"C'est difficile parce que je n'avais jamais envisagé The Ocean Race avant que Louis ne m'invite sur ici",poursuit-elle. "Maintenant, bien sûr, c'est intéressant. Je pense que les courses ont été incroyables, c’est si serré !"Elle ajoute aussi que The Ocean Race pourrait être une option pour sa prochaine campagne après le Vendée Globe.

En attendant, nous lui avons demandé ce qu'elle avait retenu sa première expérience sur un foiler, qu'elle retrouvera aussi lorsqu'elle remettra son nouveau bateau à l'eau fin juillet. "L'attention aux détails",répondit-elle. "Vous gagnez tellement de choses d'une toute petite modification et cela peut tout simplement faire la différence entre voler et ne pas voler. C'était vraiment bien d'observer ces gars et de voir à quel point ils sont intenses - j'en ai retiré plein de choses,"conclut-elle.

Propos recueillis par Ed Gorman (traduits de l'Anglais)