LINKEDOUT IMG 0035

Suite la casse de sa bôme, Isa nous raconte comment elle est parvenue à maintenir et régler sa grand-voile et conserver une vitesse correcte pour finir la course. Thomas, lui, sortait d'une sieste réparatrice après 48h sans sommeil...

Isabelle Joschke - MACSF

« Ce matin, ça va mieux, j’ai accusé le coup de ce qui s’est passé hier. Mais j’ai eu une bonne nuit de sommeil, j’en avais besoin. Le bateau est en sécurité. On n’avance pas très vite, mais on avance. J’ai bon espoir de terminer le parcours, et ça, c’est positif… Dans la malchance, je suis encore très heureuse.

J’ai désolidarisé la grand-voile de la bôme. La bôme est posée sur le pont. J’ai re-hissé la grand-voile en utilisant des écoutes de gennaker qui reviennent à la l’arrière comme une écoute de GV. La voile est à peu près bordée. Je l’ai hissée au 2e ris. Les écoutes, les bouts, c’est un peu emmêlé, mais ça fonctionne. Ce n’est pas esthétique mais ça fonctionne et le bateau avance quand même pas mal.

Pour enlever la bôme : ça m’a bouffé de l’énergie… Il y avait aussi le choc émotionnel, la déception de la course qui s’arrête, la peur d’avoir plus de dégâts. Pour la manipulation, ce n’est pas évident, la voile est énorme, elle est très lourde et était coincée sous la bôme. Impossible de la décoincer, j’ai réussi au moment de la hisser.

Tout a été compliqué. Rien que de couper des petits bouts, c’était hyper physique. Hier soir, j’étais rincée, je ne pouvais plus rien faire… Il fallait que je me requinque.

Ce qui serait compliqué, ce serait d’avoir des vents instables ou très forts, ou carrément de la pétole, car il ne faut pas que la voile faseye. Je ne peut pas réduire, ni augmenter la voilure. Là, ma chance, c’est qu’il y a 15 nœuds. La météo est saine pour terminer le parcours : c’est sécure et ça me permet d’avancer.

Je me suis éclatée jusque-là. J’ai retrouvé les joies de la compét’ que je n’avais pas eues depuis longtemps. Même si ça a été dur, ça a été un joli mélange. Ce n’est pas la première et ça ne sera pas la dernière !"

Thomas Ruyant - LinkedOut

« J’ai dormi, c’était important pour moi… je n’avais pas beaucoup dormi depuis 48h, là, j’ai écrasé ce matin et ça m’a fait beaucoup de bien… Si je pouvais, je ne dormirais jamais. Ce sont des bateaux étalement exigeants à faire avancer en permanence que c’est dur de lâcher pour aller dormir. C’est vraiment un truc à bosser avant le Vendée Globe. Cette nouvelle génération de bateaux, les foilers, si on n’est pas dessus, ça ne va pas. Ces dernières 48 h, il y avait beaucoup d’enjeu stratégique avec deux systèmes à négocier. Charlie a repris les rênes dans la nuit, mais nous sommes toujours au contact, la course n’est pas finie… Là, les conditions, c’est du 8/9 nœuds, c’est très très mou et je n’ai pas les voiles qu’il faut. Le bateau n’est pas fait pour ça. On a un peu de mer de face. Et c’est instable comme vent, ça change beaucoup en force et en direction, ce n’est pas très drôle.  Aujourd’hui, on devrait avoir un peu de vent pendant quelques heures, mais ça va remollir à Gallimard. Il y aura encore des regroupements…. Ce n’est pas encore très clair.

Si on n’est pas sur le bateau et dessus pour ajuster les réglages, on n’avance pas. C’est usant les variations de vent. Tiens, ça rentre en ce moment ! "

 
TOUTES LES VIDÉOS https://www.youtube.com/user/imocaTV/videos