Vg2020 20210305 huusela finishjlc 10404b haute dfinition vi

Je n’en croyais déjà pas mes yeux quand j’ai vu deux semi-rigides venir à ma rencontre, au large ; puis il y a eu ensuite 20 bateaux sur l’eau, et puis tous ces gens sur le chenal pour m’accueillir. Je n’aurais jamais imaginé l’entrée dans le chenal avec tout ce monde autour ! Je veux vraiment remercier tous ces gens de s’être déplacés pour moi. Je m’en souviendrai toute ma vie.

 

" Merci à toute l’organisation, qui a rendu cette édition possible, et merci à tous les Vendéens. Oui, c’était incroyable, cette foule, tous ces gens qui s’étaient déplacés.  

L’accueil des Sablais a été terriblement chaleureux !

Ce fut extrêmement touchant. Je n’en croyais déjà pas mes yeux quand j’ai vu deux semi-rigides venir à ma rencontre, au large ; puis il y a eu ensuite 20 bateaux sur l’eau, et puis tous ces gens sur le chenal pour m’accueillir. Je n’aurais jamais imaginé

l’entrée dans le chenal avec tout ce monde autour ! Je veux vraiment remercier tous ces gens de s’être déplacés pour moi. Je m’en souviendrai toute ma vie.

Certains journalistes de votre pays suggèrent que vous êtes le Finlandais le plus célèbre de France ! Qu’est-ce que ça fait, d’être populaire ?
C’est stressant ! C’est bien pour ça que je dois apprendre le français et que je dois me tenir correctement.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans toute cette aventure ?
Ce fut peut-être d’en prendre le départ. Six mois avant le départ, je n’avais pas de sponsor principale. On a travaillé d’arrache-pied pour trouver ce partenaire, dont on avait besoin parce qu’il y avait du boulot sur la quille. Et on a fini par trouver.

« Super Happy Ari », vous avez vécu 90% de plaisir, mais il y a aussi eu des moments durs.
Le départ a été très dur, oui. Il y a eu un gros front à passer, mon bateau a chaviré, je me suis retrouvé avec le mât dans l’eau, moi qui ai basculé d’un bord à l’autre à l’intérieur… Mais j’ai fait comme les skippers IMOCA : je m’en suis sorti. Quelques jours après ça, j’ai connu une panne majeure d’électricité.  En pleine nuit, je me suis réveillé… dans le black-out complet, plus aucun élément électronique ne fonctionnait. On avait eu la même situation un mois plus tôt, ce qui fait que j’avais emporté du matériel de spare et que j’ai pu vite identifier la panne. Quand on prépare le Vendée Globe, on sait que ça peut arriver, d’avoir à abandonner. Mais l’idée de devoir abandonner si vite… Ensuite, une fois sorti du golfe de Gascogne, il n’était plus question que j’abandonne. Heureusement que j’ai réparé, parce que sans électricité sur un tel bateau, je me demande comment on fait pour survivre.  

Comment avez-vous réussi à rester si heureux au cours de tous ces jours ?
J’ai pris jour après jour, en respectant la routine que je m’étais fixée, pour naviguer en fonction du vent et de l’état de la mer. Je n’avais aucune pression : je n’avais pas fixé d’objectif sportif. Mon objectif était de finir, ce qui fait que j’ai pu profiter de tous ces moments.

Comment avez-vous réussi à ménager votre physique ?
On se blesse en bateau quand on multiplie les manœuvres. J’ai fait le choix de moins manœuvrer, de gérer à plus long terme (que ceux qui se battent en tête, ndlr), et j’ai pu prendre soin de moi. Ah, le chocolat aussi, m’a protégé.

Quels conseils donneriez-vous à un amateur qui voudrait faire le Vendée Globe ?
Mon premier conseil serait d’apprendre le français ! Mon deuxième serait de commencer par la classe Mini, et de courir la Mini-Transat. C’est une superbe école, qui permet de rencontrer les bonnes personnes. Ensuite, direction la classe IMOCA. Mon troisième serait de veiller à être très performant avec les sponsors.

Avant de partir, vous ne compreniez pas pourquoi certains skippers aiment revenir sur le Vendée Globe. Le comprenez-vous mieux aujourd’hui ?
Je comprends mieux, mais cela reste incroyable à mes yeux. Pendant tout le temps du projet, Nina et moi avons eu une vie très compliquée, puisque nous avions chacun deux projets professionnels (avec le Vendée Globe). Nous ne pourrons pas refaire un projet comme ça dans ces conditions-là.

Vous avez eu beaucoup de soutien d’autres skippers, dont Sam Davies ou Alex Thomson, qui vous a poussé à courir le Vendée Globe…
Je côtoie Alex depuis cinq ans, oui, et je connais d’autres skippers, avec qui j’ai échangé sur le grand Sud, que je ne connaissais pas. Ils me racontaient des choses effrayantes. Ce fut précieux d’avoir les encouragements d’Alex, d’échanger avec Sam à l’approche du cap Horn. Je l’ai jointe parce qu’il y avait 45 nœuds de vent, avec des rafales, et une grosse mer, et j’avais un peu peur. Sam m’a parlé de sa peur de l’avion…

Stark, dites-vous, est déjà en état de reprendre la mer ?
C’est vrai. Mon premier objectif était de partir ; mon second était de finir avec un bateau en bon état, avec le moins de réparations possibles à faire. Il revient en une pièce, j’en ai pris soin, il est déjà prêt pour la Transat Jacques Vabre. Il reste même de la nourriture pour deux, et du diesel ! Le bateau va rester dans le hangar d’Arnaud Boissières afin d’être vendu le plus rapidement possible – j’ai un gros emprunt personnel à rembourser. Il est à disposition de quelqu’un qui voudrait se préparer dès maintenant pour la Transat Jacques Vabre".