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Premier coup de chien de ce tour du monde et le jour se lève sur une flotte un peu groggie.

Clarisse Crémer : "Je suis un peu au bout du rouleau"

Joint à la vacation de 9h30, Clarisse Crémer (Banque Populaire X) raconte sa nuit "pas très rigolote"...

"La nuit n’a pas été très rigolote. Il y a eu beaucoup de vent, j’ai eu 49 nœuds en rafale et 45 établis. C’était pas très drôle. Je suis un peu au bout du rouleau, je n’arrive pas à renvoyer mes voiles. J’avais un peu le mal de mer je crois, je n’ai pas réussi à manger. Le moral n’est pas au top niveau mais je m’en suis sortie sans encombre donc c’est positif mais je suis totalement cramée. Je fais profil bas. Je vais essayer de me reposer mais je n’arrive pas à dormir ni à manger. On s’en serait bien passé de cette nuit…

J’avoue que je serais bien plutôt passée au sud mais le temps que je prenne la décision c’était trop tard. Je n’ai pas eu le temps de faire un vrai check encore donc je ne sais pas exactement si tout va bien sur mon bateau. J’ai cassé un truc débile le deuxième jour dans mes drisses donc là je suis un peu bloquée au niveau des voiles. Il faut que j’aille réparer tout ça au pied de mât. Le bateau va mieux que moi en tout cas… Là il faudrait que je renvoie les ris et le grand gennak mais je n’en suis physiquement pas capable, je vais plutôt me reposer. Ça a sacrément molli mais il y a un peu de mer encore. Ça bouge pas mal, mais plus on va partir vers le sud moins il y aura de mer. Ça va mais je suis vraiment épuisée, je me fais un peu peur à être cramée comme ça."

Safran endommagé sur Charal

L’équipe de Jérémie Beyou nous informe ce matin : 

Hier soir, Jérémie Beyou a dû effectuer une réparation temporaire (souci de renvoi d’écoute) avant d’affronter le gros temps. En même temps, il a percuté un OFNI et un des safran est endommagé. Il prévoit une consolidation dès que les conditions météo le permettront. Plus d'infos à suivre dans la journée.

Voie d’eau maîtrisée pour Escoffier

La vidéo a été communiquée vers 8h45 ce mercredi. Derrière la caméra, Kevin Escoffier, les traits tirés. « Option jacuzzi ce matin sur PRB », explique le skipper alors qu’on constate une voie d’eau impressionnante dans l’habitacle. Ensuite, il a pris le temps de revenir sur les faits. « Je me suis aperçu de ça tout à l’heure. Forcément, c’est facile à gérer quand il y a 5 nœuds de vent mais pas quand il y a 40 nœuds. Je suis allé faire le check habituel de ma zone avant quand j’ai découvert ça. Là, je suis en train d’éponger. » En cause ? Une vanne d’évacuation d’eau dans le puit de foil qui aurait cédé. Kevin se veut néanmoins rassurant : « mais ça devrait aller. Techniquement, il faut que je tienne le coup pendant une heure, avant de virer et je pourrais réparer ça tribord amure. »


Dutreux : "Je me suis bien éclaté stratégiquement"

Le skipper d'OMIA – Water Family savoure son début de course, lui qui s'est hissé à la 2e place au classement de 5 heures. Contacté lors des vacations, il raconte ses premiers jours depuis le départ et évoque la suite. 

« Ça va bien, c’est plutôt cool ! Les conditions sont en train de se corser. Je viens d’aller prendre le dernier ris dans la grand-voile et là il y a 35 nœuds donc c’est fort ! Ma stratégie de base, c’était de m’éloigner un peu du front et d’avoir une mer un peu plus rangée, un peu plus calme et un peu moins de vent pour prendre moins de risque. On a des bateaux moins rapides que les bateaux à foils donc on aurait eu moins de gain à aller vers l’Ouest. C’est pour ça qu’on s’est pas mal retrouvé au Sud avec les bateaux à dérives.

Être dans le ‘top 5’ au classement, c’est assez incroyable. Ça nous permet de prendre des belles photos ! Oui, je suis très content de ce début de course, surtout d’être avec les autres bateaux à dérives, c’est ce qui m’importe le plus. Là, la situation est assez complexe. On a le passage de front d’ici 4 heures. Le vent va tourner, il va falloir tout matosser et ça prend pas mal de temps.

Ensuite, ce sera la descente vers le Sud. J’ai deux options qui se dessinent et je n’ai pas encore décidé, ça va déprendre des prochains fichiers météos et de la dépression qui s’est formée plus au Sud. Il va falloir déterminer si je passe dans son Est ou dans son Sud-Ouest. C’est un peu l’interrogation du moment.

Sinon, je me suis bien éclaté stratégiquement et c’est plutôt sympa. J’ai mis du temps à me mettre dans la course, c’était assez complexe de se retrouver comme ça, seul d’un coup. Mais là, je suis plutôt content, juste un peu stressé. Mais comme Jean Le Cam m’a dit : « ça va le faire ! »  


Seb Simon : "j'ai eu le mal de mer pour la première fois de ma vie"

Le skipper d'ARKÉA PAPREC est actuellement 2e du groupe ayant pris l'option 'Ouest'. Sébastien Simon a donc dû faire face à des conditions musclées cette nuit. Il s'est confié lors de la vacation de 5 heures du matin. 

« J’ai eu le mal de mer pour la première fois de ma vie. C’est sans doute lié au stress, j’ai du mal à me détendre. Le front m’a pas mal stressé, au final il est assez puissant mais la mer est plutôt correcte. Du coup là j’ai déjà viré, je suis derrière le front. Après avoir vomi, j’ai réussi à me rendormir et là ça va, je suis plutôt en forme. J’ai quand même pas mal de rangements à faire parce que le vent a beaucoup changé et le bateau a pas mal accéléré. Il faut que je range tout ça et après je pourrais aller me reposer. Mais le bateau va bien !

J’ai vu Thomas Ruyant à l’AIS. Tout à l’heure il venait de passer le front et moi j’étais en train de le croiser. Oui, ça fait plaisir. J’avais envie d’être à côté de ces bateaux favoris. J’ai adopté plutôt une conduite tranquille sur le passage de front et pour autant j’allais assez vite donc je suis plutôt content.

Samantha Davies - Initiatives-coeur

 

 

Thomas Ruyant - LinkedOut

« La nuit a été, comment vous dire….. mouvementée ! » La voix est claire, le mot précis, et la satisfaction, derrière un léger voile de lassitude, bien perceptible. Thomas Ruyant et son plan Verdier aux couleurs de la course au changement pour l’insertion, ont souffert.« La liste des bricoles à réparer s’est allongée » en sourit presque le Dunkerquois, « mais cela valait la peine. J’ai eu une bascule brutale ce matin et j’ai viré de bord dans 40 noeuds! sportif le truc! La mer était horrible derrière le passage de la dépression, de face avec d’énormes vagues! Le bateau sautait, tapait, souffrait… j’avais mal pour lui! Cette fin de nuit a été terrible. Mais j’en suis sorti plutôt bien placé et les classements du matin m’ont renforcé dans ma conviction que ma route était la bonne. Pas certain qu’une route plus sud ait été mieux pavée… »

Maxime Sorel - V and B-Mayenne

« La mer croise dans tous les sens. Le bateau tape fort. J’ai mal pour lui » explique Maxime ce matin au téléphone. « Il est temps que ça s’arrête. D’ici deux heures, je vais être totalement dans le front et je vais virer. Le vent va basculer derrière ce front et ce virement va être capital. Il ne faut pas que je perde trop de temps au matossage. Derrière ce fort vent, ça va mollir et je vais pouvoir mettre un grand gennaker et glisser dans 12 à 15 nœuds. On se préparera alors à affronter une méchante dépression tropicale dans 3 ou 4 jours. J’ai eu un petit coup de mou cette nuit mais ça va mieux maintenant. J’arrive à m’alimenter et à dormir par tranche de 30 minutes. J’ai quelques soucis techniques avec un problème d’aérien et donc de pilote automatique et j’ai aussi ma bannette qui supportait les sacs à voile au matossage qui a lâché. Je vais essayer de bricoler quand la vie se calmera à bord. »