Charlie Dalin en meneur des "Usual Suspects" après deux jours de course sur la Guyader Bermudes 1000 Race.

Depuis le départ, donné dimanche de Brest, Charlie Dalin (APIVIA) mène la danse. Le Havrais se bat sans relâche pour conserver sa place et contenir ses rivaux ‘habituels’ : Jérémie Beyou (Charal) et Thomas Ruyant (LinkedOut).

Contacté par l’IMOCA aujourd'hui, le skipper de 38 ans, était en grande forme et plaisantait sur le fait que les trois “Usual Suspects” étaient à nouveau de retour en tête de ce premier sprint de la saison. En effet, Charlie, Jérémie et Thomas ont une sacrée tendance à animer les courses IMOCA.

"Avec Thomas et Jérémie, c'est comme les “Usual Suspects”, je m’attends toujours à les retrouver à côté de moi”,lance-t-il depuis le cockpit d'APIVIA, alors qu'il surfe à environ 170 milles du waypoint Gallimard. "Nous nous battons ensemble depuis la Vendée Arctique en 2020 où nous étions au contact tous les trois. C’était la même chose sur la Transat Jacques Vabre l'année dernière et c'est reparti cette année !”

"Nous avons tous les trois des bateaux compétitifs que nous connaissons très bien puisque nous naviguons dessus depuis quatre ans maintenant", ajoute-t-il. "Nous avons des bateaux performants alliés à notre expérience de la navigation, donc c'est logique."

Charlie Dalin est fort de ses excellents départs de course qui lui permettent à chaque fois de se hisser en tête de flotte. La course partie dimanche n'a pas fait exception, puisqu'il a dominé ses concurrents dès les premières heures dans les petits airs. "Je suis content de mon départ car c’est important d'avoir de l'air frais en début de course pour se placer dans le groupe de tête afin d’aborder au mieux le premier waypoint. Ensuite, nous avons touché du vent mais qui n’a pas vraiment avancé vers nous. Il était donc important d'être là où j'étais pour creuser l’écart. Dans cette nouvelle brise, nous avons pu continuer à avancer et à gagner du terrain",résume-t-il

Charlie Dalin confie que les conditions se sont détériorées à l’approche du Fastnet, près des côtes irlandaises, dans une forte brise et une mer agitée. “L’arrivée au Fastnet était assez brutale avec près de 30 nœuds de vent et de grosses rafales",relate-t-il. "Ce n'était pas très confortable à bord, mais j'ai continué à pousser le bateau car le seul moyen de garder la tête de la flotte était de garder le plus de surface de voile possible et le plus longtemps possible."

Derrière APIVIA, la flotte s’étend désormais sur 250 milles. Jérémie Beyou et Thomas Ruyant se sont fait légèrement distancer mais se livrent une bataille passionnante pour la deuxième place, à quelques milles l'un de l'autre et à environ 40 milles du leader. 40 milles derrière eux, Louis Burton sur Bureau Vallée tient la quatrième position et file à vive allure vers le trio en tête comme nous le montre une vidéo envoyée par le skipper alors qu’il faisait cap vers le Fastnet.

En cinquième position, mais suivi de très près par Benjamin Dutreux (GUYOT Environnement-Water Family) et Isabelle Joschke (MACSF), Nicolas Lunven sur Banque Populaire, se place en tête des IMOCA à foils droits, et réalise un très beau parcours.

Le skipper américano-néo-zélandais Conrad Colman réalise lui aussi une excellente performance pour son retour en IMOCA, avec une dixième place à bord d'Imagine, ancien VandB-Mayenne. Cette performance ne pourrait que l’aider dans sa recherche d'un sponsor titre pour le prochain Vendée Globe. 

Juste devant Conrad Colman se trouve le skipper italien Giancarlo Pedote sur son Prysmian Group récemment modifié, un plan Verdier de 2015 qui a maintenant une section d'étrave remodelée. "La course se déroule plutôt bien pour nous - nous avons pris un excellent départ",déclarait cet après-midi Giancarlo à l’IMOCA. Le skipper de 46 ans, originaire de Florence poursuit "C'était sympa de rester en tête du groupe jusqu'au Fastnet. Ensuite, les bateaux à grands foils ont pris l'avantage comme prévu."

© François Van Malleghem - Guyader Bermudes 1000 Race

Giancarlo Pedote est satisfait de la façon dont son voilier se comporte. "Je suis content de mon étrave et du travail que nous avons fait cet hiver pour avoir un bateau plus performant",confie-t-il. "Tout va bien à bord et c'est agréable de courir à nouveau sur cette course".

Jusqu'à présent, deux skippers parmi les 24 partants ont été contraints d’abandonner. Weöres Szabolcs a ramené son IMOCA Szabi Racing à Brest (problème d’électronique) et, aujourd'hui, Nicolas Troussel fait route vers les côtes françaises à cause de problèmes de quille à bord de CORUM L'Épargne.

Ed Gorman