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Les cinq IMOCA qui prendront le départ de la première édition de The Ocean Race Europe, dont le départ sera donné samedi, se sont retrouvés jeudi à Lorient pour la journée officielle d’arrivée au port et aujourd’hui pour le prologue autour de l’Ile de Groix. Le compte à rebours est lancé !

Ce n'est pas seulement le début de la première course depuis le Vendée Globe, mais aussi le début du nouveau Championnat IMOCA Globe Series. Ce Championnat de quatre ans comprendra des courses en équipage comme The Ocean Race Europe, pour la première fois, ainsi que des épreuves en solo et en double.

The Ocean Race Europe a débuté aujourd’hui par un prologue autour de l’île de Groix, dans du petit temps, qui ne comptera pas pour les points, avant de prendre le départ pour la première étape vers Cascais, au Portugal, demain. En IMOCA, LinkedOut est arrivé en tête, suivi de 11th Hour Racing et CORUM L’Epargne. Offshore Team Germany a dû renoncer à mi-parcours pour raison technique.

A la veille du départ de l’étape 1 vers Cascaïs, Charlie Enright, skipper de 11th Hour Racing Team, est impatient de commencer après une longue préparation pour une équipe qui voit The Ocean Race Europe comme un banc d'essai avant sa participation à The Ocean Race (tour du monde), qui partira d'Alicante à l'automne 2022. 

Pour Charlie, ce prologue est une façon relativement détendue de se mettre en route avant que les choses sérieuses ne commencent samedi. "Oui, honnêtement, c'est bien que cela ne compte pas pour les points parce que c’est la première fois que nous courrons en groupe et c’est l’occasion de nous évaluer les uns les autres avant de courir pour de vrai", explique le vétéran américain de The Ocean Race. « Je pense que c’est aussi une bonne chose pour les organisateurs de la course, qui pourront se familiariser avec la situation. »

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Charlie Enright, dont l'équipage est composé du navigateur britannique Simon Fisher, du marin français Pascal Bidégorry et de la navigatrice suisse Justine Mettraux, voit aussi dans The Ocean Race Europe une belle opportunité pour son équipe de se préparer au tour du monde de l’an prochain.

« Cette course sera une réussite pour nous si nous pouvons en tirer quelque chose concernant le développement de notre nouveau bateau », déclare-t-il, faisant référence au nouvel IMOCA de l'équipe construit actuellement en Bretagne. « Nous faisons déjà beaucoup de choses avec notre bateau actuel mais il n'y a rien de tel que de le comparer avec ce qui existe déjà donc nous voyons cette course comme une énorme chance. »

L’équipe de Bureau Vallée, skippée par Louis Burton, participera à The Ocean Race Europe à bord d’un nouveau bateau, l’ex-Occitane en Provence, conçu par Sam Manuard, sur lequel Armel Tripon a bouclé le Vendée Globe.

Louis Burton et son équipe ont pour objectif de participer à un maximum de courses du nouveau Championnat et Servane Escoffier, qui courra aux côtés de son mari sur une étape, affirme que cet événement sera une expérience d'apprentissage pour l'équipe qui devra se familiariser avec sa nouvelle machine. 

« Nous avons la chance d'avoir un nouveau bateau avec Bureau Vallée et nous voulons commencer la nouvelle campagne en faisant le plus de courses possibles, » déclare-t-elle. « Nous sommes très contents car faire une course est le meilleur apprentissage qui soi. Cela va nous permettre de mieux connaître le bateau, de récolter un tas d’informations et de prendre en main ce nouvel IMOCA rapidement. »

L'équipe de Bureau Vallée 3 félicite la Classe IMOCA et les organisateurs de The Ocean Race pour avoir organisé ce nouvel événement international, compte tenu des circonstances sanitaires difficiles. « Nous voulions participer à cette course car nous trouvons formidable que les organisateurs et l'IMOCA l'aient organisée au malgré la pandémie. »

Contrairement à 11th Hour Racing, l'équipe de Bureau Vallée n’a pas pu courir le Prologue, du fait du timing de préparation très serré. Le temps qu’ils auront jusqu’au départ samedi est, pour eux, inestimable. « Nous devons être confiants et nous ne voulons pas nous stresser, » confie Servane. 

Pour Charlie Enright, The Ocean Race Europe combinera les atouts d'une longue course au large sur des courses de quelques jours. Les trois étapes seront intenses.  « Je pense que l'on pourrait être tenté de faire un sprint sur les étapes, »explique-t-il. « C’est ce que l’on fait sur la Bermuda Race ou la Caribbean 600 car nous n’avons pas d’autres courses après. Là, c’est différent, car il y en aura trois étapes à suivre. D’une certaine manière, je pense que The Ocean Race Europe est à la fois un marathon et un sprint, ce qui va rendre les choses vraiment difficiles. »

L'Américain de 36 ans, dont l'équipe est basée à Newport, dans le Rhode Island, s’attend à des courses disputées, mais tout l’équipage est impatient de se lancer, même s'il est un peu "rouillé", comme il le dit, après une longue période d'interruption depuis la dernière course à laquelle l’équipe a participé, la Transat Jacques Vabre 2019. "Il y aura trois bateaux récents éprouvés sur The Ocean Race Europe. Nous avons un bateau de 2016 (ex-HUGO BOSS) mais avec de nouveaux foils, donc nous sommes impatients de nous confronter aux autres."

« Nous sommes à l’aise avec certaines voiles et avons encore quelques interrogations sur d’autres d'autres », ajoute-t-il. Et il sera intéressant de voir ce que donne le format équipage complet en termes d'intensité, de vitesse et de manœuvres par rapport aux courses en double.

Selon Charlie Enright, le challenge pour les équipages est de s'installer dans un système de quart sur des étapes relativement courtes. « Cette course est très côtière par nature »,dit-il à propos du parcours de 2 000 milles nautiques qui va de Cascais à Alicante et se termine par une dernière étape entre la station balnéaire espagnole et Gênes en Italie. "Quand on fait un transatlantique, on peut se mettre en place un système de quart, mais dans une course côtière, il y aura beaucoup de monde sur le pont la plupart du temps."

14 00 210527 JRE 3417 0182© Sailing Energy / The Ocean Race

Selon Escoffier, The Ocean Race Europe va certainement tester chaque équipage jusqu'à ses limites, d'une manière jamais vue auparavant dans la Classe IMOCA. « Je pense que ce sera une course intense vraiment »,déclare-t-elle. « Parce que, quand vous regardez les équipages et les bateaux et l'expérience de tous ces marins et navigateurs, tout le monde pourra pousser fort le niveau de jeu. Nous aurons des histoires à raconter ! »

Servane Escoffier confie que l'équipe aborde le défi avec une prudence compréhensible. « Le départ est très précipité pour nous », lance-t-elle. « Mais nous allons y aller doucement et ne pas essayer de pousser trop fort pendant la première étape. Nous devons apprendre et apprendre et nous abordons cette course avec beaucoup d'humilité. »

« Pour être honnête, nous pensons que le bateau est vraiment rapide »,a-t-elle ajouté, en faisant référence au bateau à l'étrave de type scow qui a mené les tout premiers milles du dernier Vendée Globe, « mais pour le moment, nous ne savons pas comment aller vite avec lui - nous savons qu'il faut souvent beaucoup de temps pour trouver l'accélérateur sur ce genre de bateaux. »

Propos recueillis par Ed Gorman

SUIVEZ ICI LE DEPART DE L'ETAPE 1 EN DIRECT A PARTIR DE 13h15