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Alors que les trois Multi50 et onze premiers IMOCA voltigent dans l’alizé au large des Canaries, les retardataires et premiers Class40 glissent à l’approche ou dans la zone de hautes pressions. Après une pause hier, les écarts vont à nouveau augmenter tout au long de la journée avant de se stabiliser demain lorsque toute la flotte naviguera dans le même système météo.

Fin du premier acte ce soir

Les IMOCA qui avaient tenté leur option ouest sont rentrés dans la dorsale cette nuit. Lorsqu’ils en sortiront cet après-midi ou dans la soirée, toute la flotte naviguera enfin dans le même système météo après le grand écart des cinq premiers jours. Et contrairement à ce que l’on pouvait penser hier au vu des cartes météo, les tenants de l’ouest, Maître CoQ en tête, ont l’air nettement moins ralentis dans les hautes pressions ce matin. Ils glissent plus vite que le groupe emmené par Groupe Sétin au nord de Madère et dans lequel on retrouve Time for Oceans, La Fabrique, La Mie Câline Artisans Artipôle ou encore Campagne de France. C’est donc un regroupement général qui s’annonce pour une dizaine de bateaux, comme un nouveau départ. Au sortir des hautes pressions, leur retard sur le peloton de tête devrait avoisiner les 300 milles (il est de 240 pour Maitre CoQ ce matin) mais il y aura du jeu jusqu’au bout et pas mal de modifications de classements à attendre entre la cinquième et la vingtième place.

Devant, les leaders virevoltent dans l’alizé qui a un peu baissé d’intensité mais reste encore bien installé au large des Canaries. Charal et Apivia se sont un peu détachés de leurs poursuivants directs, avec un avantage assez net pour le bateau noir qui fonce tête baissée, en témoigne le spectaculaire dépassement d’Apivia envoyée hier par Yann Eliès en vidéo. Jérémie Beyou et Christopher Pratt n’économisent ni leurs foils ni leur énergie, multipliant les manoeuvres pour gagner au sud-ouest, bien conscients que l’ordre d’entrée dans le Pot au noir la semaine prochaine se joue à chaque bascule. Moins percutants au près le long du Portugal, ils semblent un cran au-dessus de leur concurrent et font parler leur culture du foiling.

 

Les mots des skippers 

- Miranda Merron - Campagne de France 

Avec ce qui ressemble à la fin d’une semaine grise aux nuits d’encre, le ciel est maintenant d’une parfaite clarté, constellé d’étoiles.

Nous essayons de franchir la dorsale des hautes pressions avec plus ou moins de réussite. Les choses avaient bien commencé avec le vent tournant à droite et passant au nord comme annoncé. Et soudain, la pression est retombée, la brise passée au sud ce qui ne fait carrément pas partie du plan initial et des prévisions météo ! 

A propos de météo, les organisateurs de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre (et tous les concurrents !) peuvent se féliciter d'avoir programmé le départ de la course le week end dernier et pas celui-ci…

- Samantha Davies - Initiatives Cœur 

Cette nuit on a fait du sport ! Un passage de La Palma avec des empannages chauds dans 33nd et jusqu’à presque 40 nœuds de vent dans l’accélération à côté de l’île. Comme vous pouvez imaginer c’était sportif, avec une petite figure de style pour animer notre nuit espagnole ! Plus de peur que mal ! Enervant de perdre tout ce que l’on a gagné avec une petite « vrac » mais il faut toujours tout tenter pour apprendre ! Maintenant on est sortie et le bateau est rangé (mais humide!) et on récupère tous les calories dépensées pendant la nuit...

- Fabrice Amedeo - Newrest-Art&Fenêtres

Bonjour. 

Début de navigation engagé dans les Alizés. Une fois sortis de l’influence des hautes pressions, nous avons trouvé un alizé soutenu. C’est sans cesse le même cycle fou : le bateau accélère sur son foil, décolle, puis plante dans la vague, avant de repartir de plus belle. Nous vivons à quatre pattes à bord et le pont est sans cesse balayé par un puissant torrent. Ce matin, nous avons eu un peu de répit avec une zone de vent plus faible, mais il fut de courte durée : nous descendons vers les Canaries pour profiter de l’accélération du vent le long des îles.

Bonne journée !

- Manuel Cousin - Groupe Sétin 

Bonjour à tout le monde et bon week-end !

Petite réflexion du samedi matin après une nuit blanche et difficile...

Ce n'est pas la fête pour nous ce matin, même si tout va très bien humainement et techniquement à bord....

On n'a pas vraiment pris le temps de dormir cette nuit car jusqu'à minuit, on était sous spi depuis la fin d'après-midi avec 18 nœuds de vent et on pensait avoir passé cette dorsale anticyclonique qui nous barrait la route pour rejoindre cette bande plus ventée qui se trouve juste sous notre position et donc pouvoir s'échapper (même avec un petit décalage) avec les copains de devant.... Mais c'était sans compter sur la perversité des dieux des fichiers météo en qui nous avons cru...... mais en fait non...!!
Depuis 1H00 du matin TU (2H HF) le vent n'a eu de cesse de descendre gentiment à 18 puis 15 puis 10 nœuds pour enfin disparaître totalement... Ce qui nous a obligé à remettre le spi d'où il venait, en soute, ressortir le J1 et reprendre les tout derniers fichiers météo sortis pour comprendre pourquoi le vent qui nous était promis quelques heures avant nous laissait tomber aussi lâchement.... Ce vent que l'on avait eu tant de mal à atteindre (cette petite bande verte synonyme sur nos ordinateurs de vent un peu plus fort, contrairement à ce bleu que j'aime tant d'habitude mais qui là me dépite). Ce qui se passe, c'est que la dorsale anticyclonique descend avec nous et est en train de nous repasser dessus synonyme de pétole.... Et le pire, c'est que les copains qu'on avait réussi à laisser un peu plus haut vont descendre avec la bande verte qui reste au-dessus de nous, une bande verte au dessus, une en-dessous et nous dans le bleu..... En d'autres temps on aurait pu appeler ça.... "la tenaille", clin d'œil cinématographique;-).

La dorsale à l'endroit où l'on se trouve fait environ 200 milles de large, c'est long à traverser sans vent surtout quand cette bande descend en même temps que vous.... En fait, on est au mauvais endroit au mauvais moment ! Du coup, une seule chose à faire : régler au mieux notre bateau qui remue dans tous les sens dont les voiles claquent à chaque vague en attendant le retour du vent... Ce sera sûrement synonyme d'ailleurs du retour des copains de l'étage du dessus... En clair, on reprend un nouveau départ mais en laissant s'échapper ceux du dessous... Ca s'est joué à ça...  On le sait, les petits rien font parfois toute la différence ! 

Rien n'est terminé, la route est encore bien longue et le pot-au-noir encore devant nous... Espérons être plus vernis ou plus inspirés...

Les compétiteurs que nous sommes avec Gildas, sommes un peu énervés mais en relativisant, on se dit qu'on est bien là, il commence vraiment à faire bon, la mer est belle (presque trop) ;-) et on a le privilège de courir sur ces bateaux incroyables...

Alors, on va attendre le retour du vent, continuer à nous battre comme depuis le début, ne rien lâcher pour tenter une nouvelle échappée ;-).

En attendant, on vous souhaite à toutes et tous un très bon week-end (soyez prudents car pour le coup,  il y a beaucoup de vent de prévu ce week-end à la maison)..

A très vite

Biz de Manu et Gildas sur Groupe Sétin.