Les anciens bateaux dominent le Top 10

Charlie Dalin à bord d’APIVIA navigue le plus à l’ouest, à près de 200 milles dans le nord-ouest de Jean Le Cam, et occupe la 12e place, tandis que les bateaux de têtes commencent à bénéficier des effets de la tempête tropicale Thêta.

La performance du Roi Jean continue de ravir les marins en fauteuil du monde entier et surtout ceux de l’hexagone où Le Cam fait figure de héros populaire. Alex Thomson qui est à 4 milles derrière Jean au classement de 8h00 ce matin, a rendu hommage au vétéran de 61 ans : "Être là où il est avec ce bateau, c'est incroyable, c'est brillant," a-t-il déclaré.

© © Chris ASKOLL

Mais la performance de Le Cam souligne une autre chose que peu de gens auraient pu prévoir. Sur ce début de course - qui s’est certes déroulé une bonne partie au près et dans du mauvais temps - les bateaux les plus anciens tiennent plus que la route.

Dans le Top 10 actuel, pas moins de sept bateaux sont des 'anciens' IMOCA - Yes We Cam ! (1), OMIA Water Family (3), PRB (5), Groupe APICIL (6), Initiatives-Coeur (7), Maître CoQ IV (9) et Bureau Vallée 2 (10).

Parmi ces bateaux de génération antérieure, trois sont des non-foilers (actuellement positionnés en 1ère, 3ème et 6ème place), et datent de 2006-2007, tandis que les autres ont été construits entre 2009 et 2015 et étaient soit parmi les premiers foilers, soit ont été depuis équipés de foils.

En ce qui concerne les nouveaux bateaux, les performances sont pour l'instant assez inégales ; problèmes de fiabilité et une représentation étonnamment faible dans le premier tiers de la flotte, surtout si l'on tient compte des conditions portantes de ces derniers jours.

Cela peut être dû en partie à une navigation conservatrice en début de course et il se pourrait bien qu'une fois que la flotte naviguera dans les vents portants forts plus au sud, les foilers et les nouveaux bateaux feront parler la poudre. Mais cette première semaine de course montre bien que Jean Le Cam et les skippers d’’anciens’ bateaux – menés par des skippers exceptionnels comme Le Cam lui-même, Benjamin Dutreux, Kevin Escoffier et Sam Davies - cherchent et chercheront encore à brouiller les prévisions.

© Charles Drapeau

Pour les leaders, le jeu consiste maintenant à essayer d'échapper à un énorme trou qui se développe au sud dans le prolongement de Thêta et qui pourrait ralentir leur progression dans les alizés de nord-est. Les alizés ont l'air bien établis mais instables et les skippers qui gagneront le plus vite dans le sud pourraient prendre un avantage précieux.

Dans une interview réalisée tôt ce matin, Alex Thomson est revenu sur son passage à proximité du cœur de Thêta. Le Britannique a poussé un peu sa trajectoire à l'extrême en allant frôler le centre de la dépression avant d'empanner.

"Thêta n’a pas été très gentille avec nous, c'est certain,"a-t-il confié. "Les conditions ont été conformes aux prévisions, avec beaucoup de vent, de la grosse mer et des rafales violentes. Ce sont des coins où il ne faut pas trop s’attarder. La mer ? Je n’ai pas regardé la taille des vagues sur le moment mais en sortant (du système), la houle était encore de 6 mètres, 6 mètres et demi. J'ai vu s'afficher par contre des rafales à 60 nœuds et des vents soutenus de 50 pendant de longues minutes. Vous y allez pour traverser efficacement la dépression mais dès que vous vous approchez de ce genre de conditions, vous devez seulement survivre et ne pas avoir d’ennuis."

Alors que les leaders naviguent maintenant à 750 milles au nord-nord-ouest des îles du Cap-Vert et à environ 1 300 milles au nord du Pot-au-Noir, Jérémie Beyou est, lui, 3 300 milles au nord-est de celui-ci, et en approche des Sables d'Olonne.

Charal est attendu au port peu après midi, heure locale, et l’étude complète des dégâts pourra alors commencer.

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)

Armel Tripon est monté en haut du mât de L'Occitane en Provence hier soir, réparation 👷‍♂️ 👌

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