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Les cinq équipages IMOCA qui prennent le départ de la 14e édition de The Ocean Race s'attendent à une première étape pleine d'action avec des conditions de navigation au près difficiles et des sections de vent portant très rapides pour le début de descente de l'Atlantique.

L'étape de cinq jours et 1 900 milles entre Alicante et Mindelo, à l'extrémité nord-ouest de l'archipel du Cap-Vert, va mettre à l'épreuve les bateaux et les équipages, qui vont vivre leur première compétition en IMOCA en équipage.

Le départ cet après-midi, qui attirera des milliers de spectateurs à terre et en mer, devrait se dérouler dans une brise d'environ 15 nœuds de nord-ouest, ce qui permettra aux foilers de s'échapper intelligemment.

Une fois en mer, les équipages verront la brise de nord-ouest se renforcer sur la descente de la côte espagnole vers Cabo de Gata. A ce moment-là, ils aborderont la première zone de transition de cette course de 32 000 milles ; le vent soufflera moins fort et devrait s'établir par l'ouest une fois les bateaux entrés dans l'Atlantique.

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Le passage de Cabo de Gata au détroit de Gibraltar verra la brise se renforcer régulièrement et les IMOCA se battront pour sortir de Méditerranée et entrer dans l'Atlantique. "Le vent va forcir de l'ouest et pourrait devenir assez fort lundi. Il pourrait atteindre 25-30 nœuds, avec des rafales jusqu'à 40 nœuds, et les IMOCA vont se battre contre ce vent", déclare Christian Dumard, consultant météo de The Ocean Race. "L'état de la mer sera de 2,5 mètres au début", a-t-il ajouté, "mais il augmentera ensuite à plus de trois mètres lorsqu'ils seront assez proches de Gibraltar".

Ces premières étapes de la course peuvent être extrêmement stressantes pour les bateaux et les équipages - c'est au cours des premières 24 heures de cette course en 2011-12 que l'équipe de Ian Walker sur Abu Dhabi avait subi un démâtage - nous pouvons donc nous attendre à voir les équipes IMOCA prendre leur mal en patience en s'assurant qu'elles parviennent à passer le détroit.

"Le premier départ de cette course va être assez difficile pour nous en IMOCA", résume Nico Lunven, navigateur de Team Malizia. Le dernier briefing météo de l'équipe était pour lui riche quant à la façon d'aborder les vents portants après le détroit de Gibraltar. "Nous parlions de nous rapprocher de la côte - comment trouver le bon équilibre entre la performance et la préservation du bateau. Les conditions de mer seront prbablement plus faciles près de la côte avec moins de vagues."

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Cette première étape laissera peut de temps aux équipages pour se reposer, car ils devront surveiller le trafic commercial, les navires de pêche, les fermes piscicoles et les casiers à homards, et s'assurer qu'ils suivent la bonne route en passant par les dispositifs de séparation du trafic. Les IMOCA de tête devraient atteindre le détroit mardi au petit matin.

"Le courant sera contre eux, mais il ira dans le même sens que le vent, donc l'état de la mer devrait être correct à ce stade", explique Christian Dumard. "En fonction du moment, il y aura des effets de marée, entre zéro et 2,5, avec trois nœuds de courant poussant vers l'est, mais le vent devrait déjà s'être calmé à ce moment-là."

Une fois dans l'Atlantique, les choses changeront rapidement, car les conditions de vent ascendant seront remplacées par des vents frais de nord-ouest, ce qui permettra aux équipages IMOCA de rapidement faire cap vers le sud-ouest. Les bateaux devraient laisser Madère à tribord, puis les îles Canaries à bâbord, sur leur descete vers le Sud.

Il y aura une houle de nord, mais ce sera un passage rapide. "Après le détroit, ça va être rapide et il va faire plus chaud... ça devrait être des conditions idéales pour la flotte IMOCA, avec beaucoup de reaching donc ils devraient être très rapides", déclare Christian Dumard. Lunven est du même avis. "Une fois dans l'Atlantique, ce sera probablement rapide - nous espérons avoir de bonnes conditions pour les foilers, avec des vitesses moyennes de 20 nœuds", déclare-t-il.

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Par le passé, la course a toujours été réputée pour la lenteur de ses arrivées dans les brises légères mais, à ce stade du moins, il semble que ce ne sera pas le cas pour la première étape de l'édition 2023. Les IMOCA devraient être portés par les alizés de nord-est jusqu'à l'arrivée et ne devraient pas être affectés par les effets de dévents des îles, à moins que la brise prévue ne se matérialise pas.

Le départ de cette course mythique, qui sera suivie de près par le monde de la course au large, s'annonce donc intense. Les équipages auront fort à faire et verront pour la première fois à quel point leurs adversaires sont prêts à se surpasser lorsque les conditions de vent et de mer sont rudes. Lunven indique que sur Team Malizia, tout l'équipage devra être à fond sur les 36 premières heures ou plus.

"Il est certain que les deux premiers jours vont être difficiles", déclare-t-il. "Nous nous attendons à ce que le système de veille ne commence vraiment qu'après avoir passé Gibraltar".

Ed Gorman

The Ocean Race 2022-23 IMOCA Leg 1 liste d'équipage

11th Hour Racing Team (USA)

Charlie Enright (USA) Skipper
Simon Fisher (GBR)
Jack Bouttell (AUS/ GBR)
Francesca Clapcich (ITA) A
Amory Ross (USA) - OBR

Biotherm (FRA)

Paul Meilhat (FRA) - Skipper
Anthony Marchand (FRA)
Amélie Grassi (FRA)
Damien Seguin (FRA)
Ming Hao (CHN) - OBR

Team Holcim - PRB (SUI)

Kevin Escoffier (FRA) - Skipper
Sam Goodchild (GBR)
Tom Laperche (FRA)
Abby Ehler (GBR)
Julien Champolion (FRA) - OBR

Guyot environnement - Team Europe (FRA/ GER)

Benjamin Dutreux (FRA) - Skipper
Robert Stanjek (GER)
Annie Lush (GBR)
Phillip Kasüske (GER)
Charles Drapeau (FRA) - OBR

Team Malizia (GER)

Boris Herrmann (GER) - Skipper
Will Harris (GBR)
Rosalin Kuiper (NED)
Nicolas Lunven (FRA)
Antoine Auriol (FRA) - OBR