Sunday Respite?

Quatre bateaux en combat rapproché à l’approche du Pot au noir, l’un des plus redoutés passages à niveau. Le scénario à suspense de la Barcelona World Race déroute presque les skippers eux-mêmes. Qui, malgré la fatigue, s’en régalent. Et taisent leur stratégie. Ce soir, premiers grains et petits calmes s’inviteront dans la lutte acharnée que se livrent Hugo Boss, Cheminées Poujoulat, Neutrogena et GAES Centros Auditivos. Demain dans la soirée, l’équateur devrait être franchi pour les premiers.

Le Pot au noir s’annonçait presque hospitalier. Plutôt Sud, stable et pas trop actif. C’est ce profil là que le groupe des quatre inséparables s’empressait d’aller chercher. Et le rythme n’a donc pas faibli en tête de la troisième édition de la Barcelona World Race. Encore des jolies envolées à 22 nœuds pour Neutrogena la nuit dernière, et des moyennes confortables, entre 15 et 17 nœuds. Elles vont fléchir ce soir, à partir de minuit, immanquablement. Car le Pot au noir a décidé d’aller accueillir plus Nord ses invités. Quelques grains et calmes pour débuter. La suite est encore à imaginer, les fichiers sous estimant les nuages de convection locale.

Face à l’adversité de la zone, les premiers bateaux font plus que jamais en bloc. Quelque 30 milles les séparent en latéral. Alex Thomson et Pepe Ribes ont pris les commandes, plus sud que leurs meilleurs duettistes du moment, Bernard Stamm et Jean Le Cam.Cheminées Poujoulat entre dans le Pot au noir un peu plus à l’Est (26°5 N) qu’Hugo Boss qui, comme Neutrogena et GAES Centros Auditivos, ont mis plus d’Ouest dans leur sillage.

Diable de détail

Ils s’approchent ainsi de la route théorique (28° N - 29° N) d’un meilleur franchissement du Pot au noir. Le diable est dans le détail, dit-on. Et le détail à lorgner est ce qui les attend une fois l’Atlantique sud atteint. Un autre passage à niveau sera à négocier, l’anticyclone de Sainte-Hélène qui se montre plutôt dynamique, voulant d’ores et déjà fermé la porte de l’évasion par les côtes africaines.

L’Ouest donc. Mais pas trop, le dosage reste savant. Les vitesses ont commencé à fléchir, et l’objectif pour les quatre bateaux de tête est de rester en bordure d’une brise de 15 nœuds, tombant à 10 nœuds plus à l’Est. Jörg Riechers et Sébastien Audigane (Renault Captur) pourraient vite en subir les effets. Il demeure qu’au rythme infernal donné par ces compétiteurs depuis le départ, l’équateur devrait être franchi dès demain en fin de journée, ou dans la soirée. Après moins de douze jours en mer, ce qui constituerait une nouvelle référence sur la course. 

IMOCA Ocean Masters

Barcelona World Race